Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

COMME UN FILS

de Nicolas Boukhrief ***

comme un fils,nicolas boukhrief,cinema

Avec Vincent Lindon, Karole Rocher, Stefan Virgil Stoica

Jacques, professeur d'histoire "remercié" pour avoir tenté de séparer des élèves lors d'une rixe (la vidéo prise sur le fait semble montrer qu'il aurait participé au crêpage de chignons) traîne sa carcasse désabusée.

Un soir dans son épicerie de quartier, il est témoin d'un vol. Là encore il prend part à l'action pour séparer les agresseurs et l'agressé et participe ainsi à l'arrestation d'un des trois, les deux autres réussissent à s'échapper. Plus tard il découvre qu'il s'agit de Victor, 14 ans. D'origine rom, en France depuis peu, le gamin est déscolarisé, exploité par un oncle peu scrupuleux qui l'oblige à rapporter de l'argent chaque soir. La rencontre entre les deux solitudes blessées de Jacques (il y a eu drame dans sa vie) et Victor va redonner un sens à leur vie.

Quelques mots sur ce film, sans doute le moins imprévisible de toute l'histoire du cinéma. Rien ne semble vraisemblable et tous les clichés sur les roms sont ici rassemblés. La façon dont Jacques et Victor, qui n'avaient strictement aucune raison de se revoir, se retrouvent ne tient pas debout. Il arrive peut-être qu'un cambrioleur s'endorme chez la personne qu'il cambriole mais cela semble tellement énorme, que j'ai eu du mal à y croire. Que le cambriolé développe instantanément une sorte de syndrome de Stockholm en s'attachant sans délai à son cambrioleur, j'ai encore une fois peiné à rester attentive. Que ledit malfrat, très attachant c'est indéniable, affiche aussitôt une soif d'apprendre au point de revenir chaque jour chez le prof pour apprendre à lire et à écrire, on rêve que ce soit aussi simple. Que le prof (sans travail) remette à son padawan chaque jour la somme dont il a besoin pour ne pas se faire tabasser à mort par son oncle, au point de vendre sa collection de livres précieux, des incunables que les bibliophiles s'arrachent, on se pince pour y croire. Que le prof se rende dans le camp de roms où réside Victor et rencontre sans ciller des gars à la mine patibulaire (mais presque) pour leur dire que bon, ben ça ne se fait pas de taper un gosse, on écarquille les yeux. Que la responsable d'une association d'aide aux mineurs étrangers soit assez charmante pour que... Bref, n'en jetez plus la cour est pleine.

Vous l'avez compris, le scenario est aussi prévisible que peu réaliste. La réalisation n'est pas éclatante et permet une sorte de film social naturaliste à la Dardenne. Et pourtant, malgré ce manque d'éclat, cet absence de lyrisme où même l'émotion est contenue, on reste accroché au cheminement de ces deux êtres perdus. Ils se cramponnent sincèrement l'un à l'autre et au-delà de ce qui pourrait paraître naïf et chimérique, laissent entrevoir ce qui fait parfois défaut à ce genre de films, de trajectoires, et en règle général à cette époque dingue : l'espoir.

Et puis, il est évident que la présence de Vincent Lindon qui développe une fois de plus ici tout le charme, la puissance, le charisme, l'humanité et la force tranquille dont il est capable écrase le film de sa forte interprétation. Il en impose cet acteur merveilleux et Nicolas Boukhrief a le mérite, la bonne idée de le faire sourire deux fois ! Qu'il en soit remercié. L'espoir je vous dis !

Commentaires

  • Soupirs soupirs quand même. On ne peut pas faire en France un film un peu vraisemblable pour une fois. (j'exagère un peu, mais bon !) Je ne suis pas sûre que Lindon suffise à me décider.

  • Je ne peux vraiment pas cacher que le scenario est cousu de fil blanc. Mais on y voit aussi l'action, plutôt réaliste, d'une association d'aide aux migrants. Il faut aimer Vincent Lindon qui est vraiment merveilleux je trouve. J'ai l'impression parfois qu'il renferme toute la colère et toute l'humanité du monde.

  • Tu sais que je l'ai croisé une fois à Paris ? Il attendait quelqu'un en haut des marches et moi, je traversais la place. J'étais tellement fatiguée à ce moment là que je ne l'ai reconnu qu'à la dernière minute. Je suis passée à 1 mètre. Tout pareil qu'à l'écran le monsieur. Je n'ai rien dit, je sais qu'il déteste ça.

  • Je ne me souviens plus si tu me l'avais raconté.
    Je l'ai croisé aussi :-) Je lui ai dit bonjour et il a répondu mais on voit qu'il faut pas l'emmerder.

  • Vu pour boukhrief, l un des fondateurs de starfix, réalisateur du très bon le plaisir et ses petits tracas et l immense Lindon.... Malheureusement une grande gêne dans la salle, personne n y croyait. Un film de plus pour dénoncer une situation incompréhensible

  • J'adore la phrase : grande gêne dans la salle :-))) comment fait on pour savoir ce que toute une salle a ressenti ?
    Mais effectivement je n'y ai pas cru un instant.

Écrire un commentaire

Optionnel