PATERNEL
de Ronan Tronchot ***
Avec Grégory Gadebois, Géraldine Nakache, Lyes Salem, Anton Halluin, Jacques Boudet, François Lebrun
Simon est un prêtre comme on les aime. Dynamique, moderne et dévoué à ses paroissiens dont il est le confident, l'intermédiaire et le confesseur.
Un jour débarque sans prévenir une ancienne amie, Louise qu'il a connue avant d'être prêtre. Elle lui annonce que l'enfant de onze ans qui l'accompagne est son fils. Il répond au prénom étrange d'Aloé. Le choc est de taille. Simon ne comprend pas le silence de Louise pendant toutes ces années et après un instant d'hésitation entend faire face à ses responsabilités.
Je n'ai absolument pas la moindre idée de ce qui est réaliste ou pas dans ce film. Un prêtre qui se découvre prêtre aurait-il le droit de continuer à exercer ? Apparemment, ce n'est pas impossible (ce qui m'a surprise) mais s'avère très compliqué.
En tout cas, de multiples questions sont posées dans cette histoire, pas cul bénie pour un sou et magnifiquement interprétée par Grégory Gadebois. Le réalisateur dont c'est le premier film, met en lumière un prêtre qui exerce sa mission comme un travail ordinaire et évite tous les clichés et les prêchi-prêchas barbants. Il démontre aussi combien l'Eglise et surtout sa base sont soumises à une doctrine d'un autre âge et met en parallèle les hommes de Dieu d'autres religions (imams, pasteurs, rabbins...) qui peuvent se marier.
Pour une fois un film parle de religion sans barber et sans évoquer la pédophilie mais simplement avec des problèmes terre à terre. L'enfant est sage comme une image et son point de vue est peu mis en lumière alors qu'il est un peu brimbalé entre ses deux parents et appelle Simon "papa" dès la première rencontre... cette petite réserve mise à part, la sincérité du propos et le fait que le prêtre ne remette pas sa foi en question mais estime devoir assumer ses responsabilités est vraiment bien vu. Et puis, Grégory Gadebois affiche ici toute sa bonhommie, son empathie et son humanité avec un grand bonheur. Il est formidable, touchant et crédible.
A noter, le personnage très intéressant d'Amine, prêtre d'origine maghrébine interprété par l'excellent Lyes Salem.
Pas un grand film de dossier mais une interrogation pertinente et sensible.
Commentaires
Pour Gadebois déjà c'est tentant. Et si c'est pas cucul c'est encore mieux.
Non ça ne l'est pas du tout et surtout ça n'est pas cul béni. Et Gadebois endosse parfaitement la soutane qu'il quitte à la première occasion.