Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

JUSQU'AU BOUT DU MONDE

de Viggo Mortensen ****

JUSQU'AU BOUT DU MONDE, cinéma, Viggo Mortensen, Vickey Krieps, Solly MacLeod, Garrett Dillahunt, Dany Huston

Avec Viggo Mortensen, Vickey Krieps, Solly MacLeod, Garrett Dillahunt, Dany Huston

Vivienne Le Coudy d'origine canadienne et Hoger Olsen un immigré danois se rencontrent sur le port de San Francisco. Immédiatement ils se plaisent et Vivienne part vivre dans la cabane au milieu de nulle part d'Olsen.

L'endroit, désertique, aride la déçoit mais à force d'imagination et de travail le couple en fera le nid de leur amour. Le genre d'amour qui ne se dit pas mais se démontre à chaque instant et plus tard ils seront rejoints par un petit garçon, Vincent. La petite ville voisine est aux mains d'une riche famille, les Jeffries et du maire corrompu. Tout le monde est à la merci de ces hommes qui contrôlent tout, possèdent tous les logements et imposent leur loi. Lorsque la guerre de Sécession éclate, Olsen choisit de s'engager (ah les hommes et la guerre !). L'incompréhension de Vivienne est totale et elle doit alors faire face aux avances du fils Jeffries, un sale type brutal, violent, raciste et complètement stupide. Des années plus tard, Olsen retrouve sa femme et son fils. Ensemble, ils tentent de se reconstruire après les épreuves qu'ils ont traversées et Olsen devient shérif de la ville.

Pour son deuxième film (sorti en France) après le dérangeant et excellent Falling, Viggo Mortensen place sa caméra dans le grand Ouest américain et s'en sort admirablement. Sans révolutionner le genre du western il en offre une approche personnelle qui lui ressemble. Le film est déconstruit mais contrairement à ici, nul besoin de nous indiquer si c'est avant, pendant ou après... nous savons toujours parfaitement où nous en sommes et tous les ingrédients qui font un western sont là. Les grands espaces, les cascades, les chemins poussiéreux, les chevaux fidèles, le saloon et son pianiste, la Cour martiale et sa justice expéditive, une pendaison, des injustices, du racisme envers les mexicains malmenés, la domination des femmes par les hommes et aussi une histoire de vengeance implacable que le réalisateur amène peu à peu.

Le film ressemble à son auteur car il est doux, intelligent, un brin cultivé voire intello et on a jamais vu autant de livres dans un western il me semble. En toute discrétion, le shérif, le gérant du saloon, Vivienne (particulièrement admirative de Jeanne d'Arc et dans l'attente d'un chevalier invincible) ont souvent un livre à la main. Et puis on parle plusieurs langues ici, l'anglais, le français, l'espagnol. 

Le film est ainsi, lent, calme, contemplatif et doux avec quelques inévitables irruptions de violence cruelle et prévisible. Car même le plus doux des hommes doit à un moment céder à la violence qui semble inévitable dans ces contrées où les colts finissent toujours par s'exprimer.

Le titre original est The dead don't hurt qui reprend une réplique du film : Les morts ne souffrent pas. Celui choisit pour la traduction française n'évoque pas que l'endroit au bout du monde où habite le couple, c'est aussi la destination d'un voyage et le générique final est sans doute l'un des plus beaux et des plus apaisants qui soit. En sortant de la salle, la musique et l'image restent en tête de longs moments.

Histoire d'amour et western, Viggo Mortensen nous comble avec ce film d'une grande beauté, infiniment romanesque et romantique, habité par deux acteurs en osmose. Viggo s'efface derrière l'actrice solide qu'il a choisie, et Vicky Krieps à l'aise dans tous les personnages qu'elle incarne toujours est une nouvelle fois éblouissante.

Commentaires

  • Indispensable :-)

  • Déception... Les sortes de flash-backs mystiques sont inutiles, mais surtout je suis déçu que le côté féministe, ou plutôt la dimension de femme forte et indépendante soit finalement occultée pour une femme qui reste dans son rôle de ménagère, qui reste une victime sans compter que ce qu'elle aurait a priori apprise auprès de son père n'apporte rien au récit. Sinon effectivement les paysages sont sublimes, et le couple offre de jolis moments de grâce.

  • Je suis d'accord, Jeanne d'arc est quelque peu superflue. J'ai préféré le chevalier.
    Je n'ai pas employé le mot féminisme que je vois partout à propos de ce film. Les femmes devaient davantage développer un instinct de survie que militer (faut vraiment arrêter de voir du féminisme partout). Les hommes fragiles n'étaient pas mieux lotis (le bègue, le pianiste mexicain...). Et je ne vois pas ce qu'elle aurait pu apprendre de ce père qui abandonne.
    J'ai occulté tout cela pour me laisser emporter malgré la fatalité qui rôde.

  • Tu m'as convaincu. De toute façon, un western avec Viggo (Aaah-ppaloosa) ça ne se manque pas.
    A ajouter au "Déserteur" (s'il daigne passer près de chez moi) et au "Tableau volé" qui visiblement a de la valeur ! Comment vais-je faire ?

  • Viggo et Vicky... on les suit au bout du monde non ?
    Le déserteur : indispensable. Grosse claque comme disent les mainstreams.
    Le tableau volé : très, TRES bonne surprise.

  • Oui je suis d'accord, on est à une époque où on a tendance à voir du féminisme partout, mais je crois que c'est ce qu'a voulu montrer Mortensen pourtant, le personnage féminin est mieux écrit que lui, plus approfondi, et il montre une femme étonnament indépendante pour l'époque mais c'est justement ce qui m'a déçu, qu'elle ne le soit pas plus ensuite. Pour le père je n'appelle pas ça abandonné, il devait revenir, et elle précise qu'il lui apprenait plein de chose comme chasser et tirer à l'arc, ce qui ne se transforme pas dans la suite du récit.

  • Je ne doute pas de la sincérité mais le féminisme a souvent bon dos pour justifier les personnages féminins. C'est vrai que si on creuse, à part trouver du travail coûte que coûte et planter des fleurs... on ne la vois pas chasser pour se nourrir.
    C'est d'ailleurs assez aberrant qu'il la laisse seule au bout du monde. Mais j'ai réussi à dépasser ces aberrations.
    J'ai cru que le père se suicidait... mais sans doute pas.

  • J'ai trouvé ce film très beau.
    L'archétype du western + une superbe histoire d'amour.

    Viggo est très bien, comme d'habitude.
    Vicky est superbe, comme d'habitude aussi (quand elle a le premier rôle).

  • Bien d'accord avec toi Martin.

  • Et mon avis à moi pue le fuel j'imagine.

  • Ce n'est pas vraiment l'archétype (pas d'indiens, pas de diligences, pas de cavalerie... bon, moi j'ai été élevée à coups de westerns) mais c'est très beau, contemplatif et violent juste comme il faut.
    Vicky et Viggo : coeur, coeur, coeur.

  • Wow, t'emballe pas Furiosa. Tout le monde roule dans le même sens ici.

  • Oh purée Furiosa... rien que la BA, j'ai mal à la tête.

  • Tu mélanges les vitesses, le "Furiosa" vient du Prince du Valhalla ;-)

Écrire un commentaire

Optionnel