Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

L'ESPRIT COUBERTIN

de Jérémie Sein ***

l'esprit coubertin,jérémie sein,cinéma,benjamin voisin,emmanuelle bercot,laura felpin,rivaldo pawawi

Avec Benjamin Voisin, Emmanuelle Bercot, Laura Felpin, Rivaldo Pawawi, Grégoire Ludig

Paul, quintuple champion du monde de tir a loupé les jeux olympiques de 2016 pour cause de mononucléose, ceux de 2020 pour cause de pandémie mondiale.

Aucun doute, les jeux parisiens de 2024 seront SON moment. Accueilli sans enthousiasme (qui connaît UN champion de tir ?) avec sa coach au village olympique il finit par devenir le seul espoir pour la France de décrocher une médaille d'or voire une médaille tout court car la sélection française, toutes disciplines confondues, se vautrent lamentablement... sauf peut-être la petite dame sur son cheval !

On vient, on gagne, on s'en va est la devise de Paul, jeune athlète, gendarme de profession, complètement immature et un peu bas de plafond. C'est dire si l'esprit Coubertin ne l'anime guère. Sa première déconvenue vient du fait qu'il doit partager son espace avec Jacob, un nageur du Vanuatu petite île au milieu de l'Océan Pacifique. Ce dernier remporte un succès impressionnant parmi les jeunes dames du village olympique qu'il invite dans sa chambre en fumant des pétards, alors que Paul a besoin de concentration. Jacob entend profiter de l'évènement pour alerter les autorités françaises sur les risques de montée des eaux qui menacent son île. Son histoire n'est pas sans rappeler celle d'Eric Moussambani qui n'avait jamais nagé en piscine avant l'épreuve aux J.O. de Sidney en 2000. Le fou rire des journalistes commentateurs finit par faire place au respect et à l'admiration ici.

Bon, je dois le reconnaître piteusement, je fais partie de la minorité (silencieuse) qui n'en a strictement rien à faire des J.O., qu'ils soient parisiens ou d'ailleurs. Je hais tout ce qui ressemble à une compétition physique, sportive et si je vois des images de ce qui va se passer prochainement, ce sera absolument à l'insu de mon plein gré. Mais je pense qu'il sera difficile d'échapper à ces célébrations, même en radio, dominées par la course aux (nombres de) médailles par pays.

Le film par contre, qui arrive avec un timing parfait, m'a absolument réjouie. Il y est peu question de sports, en dehors de quelques séances d'entraînement de Paul mais plutôt de tout ce qui se passe dans le village olympique pendant les quelques jours où les athlètes s'y trouvent. Je ne sais si cela reflète la réalité mais j'ai trouvé cela vraiment très drôle.

Malgré ses lourdeurs et ses personnages caricaturaux, comme cette Ministre des sports parfaitement idiote, j'ai souvent ri et souri. Le réalisateur dont c'est le premier film pointe aussi du doigt quelques dérives, le racisme (involontaire ?) de Paul qui trouve qu'il y a beaucoup d'étrangers au village, l'hypocrisie (cette soi-disant fraternité), le sexisme et la misogynie des journalistes et du directeur de la commission française des jeux représenté par Grégoire Ludig et incapable de se souvenir du nom de la cavalière qu'il ne cessera d'appeler "la petite dame avec son cheval". Je crois aussi que mine de rien, le film secoue gentiment le cocotier de ce soi-disant esprit olympique censé animer tous les sportifs voire toute une nation alors que ce sont surtout les meilleurs qui auront droit à tous les regards et sont bien loin, comme Paul qui va nous surprendre... de l'esprit Coubertin selon lequel l'important serait de participer.

Le film dure 88 min. vraiment pas le temps de crier ni au génie ni au scandale avec des acteurs et des personnages qui ont décidé qu'ils n'avaient que faire de tout le cérémonial jeux olympiquesques  mais plutôt de s'amuser avec nous. C'est réussi en ce qui me concerne;

Exemple de ce qui me fait rire et prouve que je suis une nature simple :

Le surnom de Paul champion de tir donc, est le Shérif. Lorsque Paul et sa coach arrivent au village, ils sont accueillis et Laura Felpin dit à la coach :

- "Alors vous êtes l'adjointe du shérif ?

- Ben non, je suis sa coach".

Voilà, cela suffit à ma joie. Si cet humour vous agace, passez votre chemin.

Sinon courez découvrir Emmanuelle Bercot dans un rôle comique, affublée d'une improbable coiffure et Benjamin Voisin qui passe de l'ambition de Lucien de Rubempré aux mimiques, à l'allure et au tempérament complètement crétin de Paul. Ils sont irrésistibles (tout comme Laura Felpin et Grégoire Ludig). 

Commentaires

  • Je me fiche autant que toi des J.O. et de tous leurs faux-semblants, mais rire au village olympique pourquoi pas, ce n'est pas la même chose.

  • En effet, j'y suis allée pour le casting et je n'ai pas été déçue. Et puis ça dure 1 h 20 et c'est drôle.

  • Il y a quelques moments drôles mais, pour moi, globalement, c'est plutôt raté. Je pense qu'on a beaucoup coupé au montage, pour ne garder que ce qui était à moitié réussi. D'où la durée brève (1h18).

    Du côté de la distribution, OK pour Benjamin Voisin et Emmanuelle Bercot qui, embarqués dans cette (pas) drôle de galère, font de leur mieux pour sauver le navire. Mais les autres, franchement... Pour Laura Felpin et Grégoire Ludig, on va dire (par politesse) que leurs dialogues sont mal écrits ou qu'ils ont été mal dirigés. Presque tous les seconds rôles (et les figurants) sont des caricatures sur (deux) pattes.

    J'aurais plutôt dû aller voir "Un p'tit truc en plus".

  • Le petit truc en plus plaît beaucoup mais ne me tente absolument pas. Il paraît que la BA est hilarante, elle ne m'arrache pas un sourire.
    Le "fils de pute" lancé au chauffeur de bus fait mourir de rire les enfants ainsi que la petite qui se prend plein de trucs dans la tête ou Artus sous la douche (consternant) et j'en passe... moi, ça me fait fuir.
    L'esprit Coubertin est très drôle selon moi et pointe bien l'hypocrisie de ce grand barnum, de cette fraternité de façade alors que l'esprit est : que le meilleur gagne et chacun pour soi.

Écrire un commentaire

Optionnel