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UNE AFFAIRE DE PRINCIPE

d'Antoine Rambault **(*)

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Avec Bouli Lanners, Thomas VDB, Céleste Brunnquell, Bernard Blancan, Wim Willaert, Maria de Medeiros

En 2012 John Dalli commissaire européen en charge de la Santé et de la Protection des consommateurs est limogé sans raison précise.

José Bové, alors Député européen trouve la mesure louche et injuste. En chevalier blanc défenseur des bonnes causes (perdues) il décide avec ses assistants Fabrice (Thomas VDB), Michel (Bernard Blancan) et une stagiaire toute fraîche mais encore plus idéaliste que des militants de longue date, d'enquêter sur l'affaire. L'étonnement de John Dalli très éprouvé et retranché à La Vallette (capitale de Malte) est grand puisque José Bové et lui ne sont pas du même bord politique. Mais quand les valeurs humaines, le droit et la dignité humaine sont en jeu, José n'hésite pas à mouiller la chemise, question de principe.

Si (comme moi) vous êtes perdus dans le labyrinthe des institutions européennes (Parlement, Conseil, Cour...), ne comptez pas sur moi pour vous éclairer sur le fonctionnement de cette usine à gaz. Il paraît que même les personnes qui y travaillent ne savent pas toujours à quoi ils oeuvrent. Je suis sortie du film aussi ignare qu'avant d'y entrer, ne pouvant que m'ébaubir devant la taille des bâtiments, véritables bunkers monumentaux qui les abritent. Quant à l'opacité de l'affaire, même si le film se veut didactique, explicatif et éclairant... il est infiniment bavard (pour expliquer avec des mots simples aux béotiens), pas mal ennuyeux et ne parvient pas, malgré tous ses efforts à me rendre savante.

En gros, sous réserve et sans garantie du gouvernement, John Dalli aurait permis au fabricant de tabac suédois Swedish Match de rassembler des fonds (60 millions d'€uros) via un entrepreneur maltais afin de faire lever l'interdiction du snus (une horreur qui consiste en gros à chiquer du tabac...) ce qui est faux puisque John Dalli est à l'origine d'une directive qui permettrait aux jeunes générations de ne plus être attirées par le tabac (plus de logo et images terrifiantes des effets de maladies dues à la consommation sur les paquets). Selon l'enquête de Bové et son équipe J.M. Barroso (Président de la Commission européenne de 2004 à 2014) serait impliqué dans le business ou victime aussi d'un complot. Vous voyez : j'ai RIEN compris.

D'après le réalisateur lui-même, très courageux et qui prétend qu'il n'y connaissait pas grand chose avant le film, mais j'en doute... son film est un polar de bureau. Effectivement, le trio vedette enquête souvent sur place en feuilletant des pages, en scrollant avec le mulot et parfois ouvre de grands yeux devant son ordinateur. On se dit que tout va s'éclairer, qu'enfin on va comprendre. En ce qui me concerne, chacune de leur découverte m'a rendu le micmac encore plus opaque. La densité et la multiplicité des informations m'a complètement perdue.

Il reste évidemment les acteurs. Bouli Lanners tout en chevelure et moustache de gaulois blondes m'a semblé moins virulent que ne l'était José Bové à sa grande époque mais convaincant et impliqué. Céleste Brunnquell et Thomas VDB  ont l'air de comprendre tout ce qu'ils disent : chapeau. Si les bras me sont tombés de découvrir une bluette sentimentale sans l'ombre du commencement d'un minimum d'intérêt dans cette histoire qui n'a rien de romantique (le quart d'heure de trop a encore frappé), le réalisateur a le mérite et je l'en remercie de nous (me) faire émerger avec plusieurs scènes qui remuent (une course poursuite (oui oui) dans une gare, un vol de documents pieds nickelesque, un final en forme de leçon de démocratie). Merci pour ces trois scènes mais pas sûre que si ce film avait été un documentaire j'aurais payé ma place.

Néanmoins, le 6 juin, allons voter, on a le droit.

Commentaires

  • Oh oui fais ça et reviens m'expliquer.

  • Je pense que l'ébauche de romance est là pour faire retomber la tension... et permettre aux cerveaux des spectateurs de digérer la masse d'informations qui leur a été assénée.

    Comme je suis la politique européenne (dans la presse) et que j'avais lu le bouquin de Bové, je n'ai pas été perdu... mais je reconnais qu'il faut s'accrocher.

    Quant à l'ex-paysan moustachu, il a eu plusieurs vies. D'abord jeune néo-rural sur le Larzac aveyronnais, il est ensuite devenu militant alter-mondialiste, avant de briguer des mandats politiques. Je trouve que, comparé à bien des personnes aux engagements semblables aux siens, il s'est toujours démarqué par plus de finesse, plus d'intelligence... et plus d'humour. J'ai lu quelque part que la fille de Bové avait trouvé Bouli Lanners très vraisemblable dans le rôle de son père.

  • Pour la romance, avec toute la meilleure volonté du monde, c'est niet pour moi. Cela n'a rien fait retomber chez moi, j'attendais même de revenir au sujet (en mode maso).

    Bravo. Typiquement le genre de livres que je ne lirai pas.

    Je crois avoir bien suivi la "carrière" impressionnante de José Bové et je suis très fan.

  • En fait même si je ne le suis pas ennuyée on ressort de là en se disant ce que Lyon savait déjà à savoir que les instances européennes sont un panier de crabe…

  • Je n'ai pas eu cette sensation. Il y a eu de sales affaires, je ne sais si on peut généraliser.

  • Rebonjour Pascale, alors là, je suis épatée. C'est entre qui et qui la romance? Je ne me rappelle pas. L'histoire est nébuleuse en effet. J'ai surtout compris que les paquets de contrebande vendus à la sauvette, c'est aussi les grands groupes du tabac qui les vendaient pas cher (mais ça peut rapporter gros). Bonne journée.

  • Rebonjour dasola.
    Comment ? Tu as oublié ces scènes sans intérêt voire gênantes entre Fabrice et Emily ? Cette conversation qui aurait pu être coupée au montage dans le salon d'un hôtel ou cette visite impromptue avec un bouquet de fleurs bien ridicule ?
    Pour le reste je confirme que Fumer tue (comme dit Dupieux).

  • Pour ajouter à la confusion
    https://www.france.tv/series-et-fictions/series-comedies/parlement/

  • J'ai commencé à regarder. L'acteur est formidable mais ça m'a vite gavée. Tu as insisté toi ?

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