PARADIS PARIS
de Marjane Satrapi **
avec André Dussollier, Monica Belluci, Eduardo Noriega, Alex Lutz, Rossy de Palma, Ben Aldridge, Gwendal Marimoutou, Roschdy Zem
Qu'y-a-t-il de commun entre Edouard un présentateur d'une émission évoquant des affaires criminelles, Mike un cascadeur anglais, Marie-Cerise une ado victime de harcèlement scolaire puis kidnappée, Giovanna une cantatrice italienne en perte de vitesse enfermée par erreur dans le tiroir d'une morgue, Jean-Paul un commissaire, Dolorès, sa fille et sa petite fille d'origine espagnole, Xavier un patron de bar inconsolable ?
Ce petit monde cosmopolite et hétéroclite vit à Paris, ville lumineuse, propre comme un sou neuf et nous allons suivre quelques journées de cette troupe internationale qui démontre (sans doute) à quel point la France est un pays accueillant... A quelques exceptions près, les personnages ne se rencontreront pas et les histoires sont inégalement intéressantes.
Mais qu'est-ce qu'a bien voulu nous dire et nous raconter Marjane Satrapi ? Que nous allons tous mourir ? Et pas forcément dans l'ordre logique (les très vieux, les très malades, les grands-parents puis les parents d'abord) ?
Je m'attendais, d'après la bande-annonce (alléchante je trouve) à une comédie. Je me suis retrouvée à plusieurs reprises plutôt angoissée. Non que la crainte de la mort m'obsède H24 mais la façon dont tous ces gens vont mal est vraiment stressante. La seule à m'avoir fait sourire est Rossi de Palma qui enchaîne pulvérisations de Ventoline et cigarettes, surtout lorsqu'elle essaie de conclure un marché avec Dieu. Apparemment, elle obtient la connexion.
Evidemment la vie est faite d'une succession de moments de joie et d'autres plus neutres ou malheureusement dramatiques et nous ne sommes pas forcément prêts et encore moins prévenus lorsque les derniers surviennent. Mais ici la multiplicité des personnages d'importances inégales fait qu'on ne sait la plupart du temps plus dans quel film on se trouve. Idem pour les acteurs et c'est notamment la pauvre Monica Bellucci qui en fait les frais et doit composer avec un personnage tour à tour burlesque et dramatique. Le beau casting se dépatouille comme il peut dans cet enchaînement de scènes décousues au-dessus desquelles planent la mort et la douleur. Mais c'est le merveilleux Alex Lutz qui selon moi éclaire le film, chancelle imperceptiblement et nous laisse espérer qu'un jour ou l'autre, ça va mieux...
André Dussollier avec sa belle voix et son beau sourire d'André Dussollier nous intime l'ordre d'être heureux parce qu'on a qu'une vie, qu'elle est courte et imprévisible etc. Ok, mais c'est un peu tarabiscoté pour y parvenir et surtout, comment réussit-on cela ? Le mode d'emploi n'est par fourni avec le film.
Commentaires
Trop téléphoné, sans folie, trop écrit et finalement si ennuyeux... Heureusement il y a Monica et surtout Rossy !
Monica... il n'était peut-être pas utile de la faire chanter.
Rossy et Alex : coeur coeur coeur !
Je suis tombé sur le Masque qui a écharpé le film, sauf Leherpeur (ce qui confirme que ça ne doit pas être très bon). Des arguments qui vont un peu dans ton sens (certains ont parlé d'une image très moche aussi) : on ne voit pas très bien où elle veut en venir.
Pas tenté du tout.
Pas grand chose à sauver en effet.
Sauf peut-être Alex, mais je le trouve tellement juste à chaque fois.