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KINDS OF KINDNESS

de Yorgos Lanthimos *

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Avec  Jesse Plemmons, Emma Stone, Willem Dafoe, Margaret Qualley, Hong Chau, Joe Alwyn, Mammadou Athie

Trois sketches pour un film interminable où la spectatrice que je suis a désespérément cherché les traces des trois sortes de gentillesse dont le titre fait état. En vain.

Le fil conducteur des trois parties est un pauvre type (nommé RMF... je ne sais plus ce que cela veut dire) au rôle tout à fait secondaire qui selon les histoires vit, meurt ou ressuscite. L'autre lien consiste à utiliser les mêmes acteurs dans des rôles et situations différents. Je n'irai pas jusqu'à dire que le film est inintéressant mais évidemment beaucoup trop long. 2 h 45 qui en l'absence de lecture des intentions du réalisateur ou du dossier de presse laisse la pauvre cinéphile sur le carreau à essayer de comprendre ce qu'elle a vu.

Je dirais qu'il s'agit peut-être de formes d'emprise d'êtres humains méprisables voire abjects ou mégalos sur d'autres particulièrement fragiles mais je n'en mettrais pas ma tête à couper. J'ai surtout vu pas mal de provocations faciles donc un peu vaines et dont l'intérêt ne saute pas aux yeux. Les trois cas repris ici ne sont pas passionnants mais dans chacun quelques moments particuliers attirent l'attention.

J'avais été beaucoup plus emballée par le récent Poor things même si ces nouvelles créatures y sont tout autant misérables, manipulées, mais ici le réalisateur abandonne l'effet fish eye (écran déformé) qui en irrite beaucoup pour alterner plans larges fixes en extérieur et très très gros plans sur l'épiderme de ses acteurs toujours parfaitement dévoués à la cause folle du réalisateur.

Dans le 1er volet, Robert un homme marié ne vit que sous le contrôle permanent de son patron qui lui dicte ce qu'il doit manger, ce qu'il doit porter. Il lui donne également les consignes pour faire l'amour avec sa femme sans avoir d'enfant. En contrepartie, il se montre très généreux financièrement. Lorsque le patron ordonne à Robert de tuer un homme dans un accident de voiture. Il assure que l'homme, RMF, est consentant. Robert accepte mais échoue dans sa mission. Il veut reprendre sa vie en mains mais n'y parvient pas. En tentant de renouer avec son patron et sa femme qui l'a quitté il découvre tout ce qu'on lui a caché.

Dans le deuxième épisode, Daniel est officier de policier. Sa femme Liz a disparu en mer. La seule consolation de Daniel est de regarder avec leurs deux meilleurs amis les vidéos des soirées qui faisaient leur bonheur. Lorsque Liz réapparaît, Daniel la reconnaît mais elle aime des choses qu'elle n'aimait pas, ne parvient pas à entrer dans ses chaussures... Il commence à douter, commet une bavure puis refuse de manger mais fait à sa femme des demandes de plus en plus étranges. Et quelle plus belle preuve d'amour que de se couper le pouce ou s'arracher le foie ?

Dans la dernière partie Emy a quitté son mari et sa fille pour intégrer une secte dont les deux gourous Omi et Aka ont le pouvoir de décréter qui est pur, qui est impur, en fonction des relations sexuelles que les membres ont eues. Evidemment le couple impose des relations sexuelles à tous les membres assoiffés qui n'ont qu'une envie : boire les larmes de leurs maîtres. Lorsqu'un soir Emy se rend chez son mari, il la drogue et la viole pendant qu'elle est inconsciente. Quelle plus belle preuve d'amour ! Cet acte rend Emy impure et même l'enfermement dans un sauna ne parvient à la rendre pure à nouveau.

Vous l'avez compris, je ne sais pas bien quoi dire ni quoi penser de ce film qui s'étire à n'en plus finir et enchaîne les situations provocantes, gores ou pornos sans une once d'humour. Les acteurs méritants, vaillants doivent aimer se faire maltraiter physiquement, porter des costumes ridicules (les mini slips de Willem Dafoe), proférer des dialogues parfois embarrassants et vivre des situations qui ne le sont pas moins mais je ne peux nier qu'ils sont tous vraiment très bon. Très bizarres aussi.

La musique, un piano martelé qui peut donner mal au crâne et un tube d'Eurythmics couronne le tout. Moi, j'attends le prochain Lanthimos et en attendant je vous invite à vous régaler avec moi des propos de Charlotte Garson des Cahiers du cinéma : "On n’a jamais le temps, chez Lánthimos, de se réjouir de l’escamotage des explications, car il les subsume dans la lourdeur d’une évidence métafilmique : l’homme qui tire les ficelles s’offre en hypostase complaisante de l’auteur-réalisateur". (J'ai pris deux fois mon dictionnaire).

P.S. : végétariens s'abstenir. Toute cette barbaque m'a parfois donné la nausée.

Commentaires

  • Je pense que les critiques font des paris entre eux : celui qui placera le plus de mots incompréhensibles dans son papier

  • Peut-être :-) Mais subsume, hypostase et métafilmique... je vais avoir du mal à les placer dans la conversation.

  • J'ai globalement aimé, malgré les longueurs... et l'utilisation du corps des femmes.

    C'est clairement une construction intellectuelle et je me suis pris au jeu, même si je ne suis pas certain d'avoir tout compris.

    C'est vraiment bien filmé et les acteurs sont très bons, dans des rôles différents (dans les trois histoires).

    Ce n'est évidemment pas destiné au grand public.

  • C'est très bien filmé.
    En général j'aime me perdre dans les délires de Yorgos mais là... c'est parfois confus, facile et compliqué...
    Je reste dans l'attente néanmoins.

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