de Christine Paillard, Chad Chenouga ***

Avec Jean-Pascal Zadi, Raphaël Quenard, Emmanuelle Devos, Judith Magre, Camille Rutherford, Anne-Lise Heimburger

Wisi se réjouit de participer à une pièce dans un théâtre de Bordeaux pour y tenir un rôle de figurant : "trop grand, trop de présence, on ne voit que lui" affirme le metteur en scène en le regardant à peine.

Après ce rejet, il retourne à la précarité. En se rendant à la soupe populaire, il remarque Marina qui travaille avec acharnement dans une association humanitaire. En prétendant être sans papiers il se fait héberger chez elle qui accueille déjà une famille à l'étage de sa maison. Quant à Jérôme il se retrouve également à la rue à la mort de sa maman mais il est atteint d'une étrange phobie du moindre effort. Grâce à un chantage, Wisi intercède en sa faveur pour que Marina l'accueille également.

Après De toutes mes forces et Le principal, Chad Chenouga ancre une nouvelle fois son récit dans une réalité sociale de l'époque. Ici les précaires, sans abris et/ou sans papiers et le fonctionnement d'une association d'aide humanitaire. Et le film est beaucoup plus que la comédie calibrée à laquelle la bande-annonce et le casting (de garçons) pouvaient laisser croire. Evidemment il y a de la farce, des situations improbables, un dénouement résolument optimiste mais si l'on rit, l'émotion affleure également.

J'ai donc trouvé le spectacle plaisant et la comédie très recommandable et je me trouve très difficile en matière de comédies françaises. J'en vois parfois et je suis tellement consternée que je ne me donne pas la peine de perdre davantage de temps à vous en parler.

Ici, le duo charismatique et charmant fonctionne parfaitement. Le sourire de Jean-Pascal Zadi est en effet absolument irrésistible et l'acteur est vraiment très bon. Raphaël Quenard offre une nouvelle palette de son talent en versant franchement parfois dans l'émotion tout en conservant cet humour, ce phrasé et ce vocabulaire très particuliers auxquels nous sommes désormais habitués. Le duo complice possède un évident capital sympathie et il est complété par Emmanuelle Devos parfaitement à l'aise entre les deux garçons. Puis ils sont rejoints par Judith Magre vacharde et réaliste qui nous régale en quelques scènes.

Entraide, amitié, gentillesse, ni misérabilisme ni vulgarité... Franchement un peu de douceur en cette période qui casse les oreilles par son agressivité, j'ai savouré avec grand plaisir.