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LES GENS D'À CÔTÉ / DOS MADRES / TO THE MOON / SANTOSH

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Quelques mots rapides parce je n'ai vraiment, mais VRAIMENT PAS envie d'écrire...

LES GENS D'A CÔTE d'André Téchiné **

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Avec Isabelle Huppert, Nahuel Perez Biscayart, Hasfsia Herzi

Lucie, agent de la police technique et scientifique vient de perdre son compagnon et après un passage à vide (et en HP) elle entend reprendre ses fonctions. Etant donné son grand âge, sa hiérarchie lui déconseille mais ne peut s'opposer à sa volonté. Un jeune couple avec une petite fille emménage dans le pavillon voisin du sien. Ils sympathisent instantanément. Mais lorsque Lucie découvre que Yann, le père et mari, est un activiste anti-flics avec casier judiciaire, son conflit moral la plonge dans les affres du doute et l'embarras.

Je n'ai pas cru à grand chose dans cette histoire. L'amitié voire la tendresse réciproque entre les quatre protagonistes est immédiate et sans progression. Au point que Lucie en arrive à s'occuper rapidement de la petite et à lui prodiguer ses leçons (elle ne va pas à l'école alors que sa mère est enseignante). Lucie reçoit par ailleurs la visite régulière de son défunt compagnon. Isabelle Huppert depuis Sidonie au Japon maîtrise parfaitement la vie avec un fantôme et elle essaie de garder sa neutralité dès lors qu'elle connaît les activités de Yann.

Le film est plombé par une voix off quasi permanente qui ne nous explique pas ce que l'on voit à l'écran comme c'est souvent le cas, mais nous informe de l'état d'esprit et des sentiments et sensations de Lucie. Le réalisateur nous explique la différence entre casseurs (des vilains qui cassent pour le plaisir) et black blocks (qui cassent avec de vraies revendications). Il est permis de sourire. L'étrange fin laisse un doute.

Reste le trio d'acteurs (la petite joue comme une patate), les conversations entre Afzia et Isabelle et Isabelle et Nahuel sont les moments les plus intéressants du film, cela ne fait pas beaucoup et j'ai rapidement bâillé.

Et puis j'apprends qu'André Téchiné a fait l'objet d'une plainte pour harcèlement sexuel contre (le trop rare) Francis Renaud et j'en ai vraiment RAS LE BOL de ces vieux chnocks qui ne savent pas maîtriser leur libido.

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DOS MADRES de Victor Iriarte °

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Avec Lola Duenas, Ana Torent, Manuel Egozkue

Pendant plusieurs décennies Franco s'est amusé à faire enlever des enfants à leur mère dès la naissance pour les faire adopter par des familles qu'il considérait plus méritantes ou aptes à élever un enfant. C'est ce qui est arrivé à Vera qui n'a cessé depuis de chercher son fils Egoz qui a 20 ans et a été adopté par Cora. Lorsqu'ils se retrouvent, ils décident de se venger de cette injustice...

Et je vous avertis, malgré un sujet très intéressant, cela n'a ni queue ni tête ! Pour un premier film j'essaie toujours au maximum de faire preuve d'indulgence. Impossible ici où je me suis sentie comme une souris de laboratoire prise dans un labyrinthe infernal. J'ai failli sortir mais j'ai pensé que le troisième chapitre rehausserait le niveau. Il n'en est rien.

Après un démarrage abscons (où j'ai senti instantanément planer l'expérience de laboratoire) le film nous fait suivre Vera qui cherche son fils mais de la façon la plus opaque qui soit. On n'y comprend rien. Comme dans le film de Téchiné, la voix off est omniprésente, tantôt elle lit des missives tantôt elle exprime des sensations. On passe d'une voix à l'autre au fil des chapitres. On assiste à des intermèdes musicaux pas déplaisants mais sans lien avec l'histoire. On subit des plans fixes sur une cascade, un objet (purée les gars : ARRÊTEZ DE FILMER DES OBJETS... je vous assure, ils sont inanimés et n'ont pas d'âme) et dans le deuxième chapitre on découvre l'action comme au travers d'une longue vue : l'écran est devenu circulaire. Toutes ces affèteries, ce maniérisme ne trouvent aucune justification et agacent plus qu'ils ne séduisent. Incroyablement complexe et tortueux, agrémenté de peu de dialogues, incroyablement long, le film, ennuyeux au possible se conclut aussi étrangement qu'il a démarré.

Il y a pourtant les magnifiques Lola et Ana qui malheureusement ne peuvent transmettre la moindre émotion tant leurs personnages sont silencieux et impénétrables.

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TO THE MOON de Greg Merlanti ***

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Avec Scarlett Johansson, Channing Tatum

Les Etats-Unis en cette année 1969  sont en passe de devancer l'URSS et  réussir la course à la lune promise par J.F-K avant la fin de la décennie. Effectivement Neil, Buzz et Michaël (l'équipe de beaux gosses) doivent alunir et l'évènement sera retransmis sur toutes les chaînes de télé du monde (600 millions de téléspectateurs) le 21 juillet 1969 (personnellement j'y étais et ne me lasse pas de ces images). Par crainte que la mission échoue, la Maison-Blanche confie à Kelly Jones, experte en mensonges et marketing, la réalisation d'un faux alunissage au cazou. Tout cela sans en informer Cole Davis, le directeur de la mission qui ne tarde pas à être irrésistiblement attiré par la délicieuse menteuse et réciproquement.

Voilà le film le plus adorablement réjouissant de ces derniers temps. Sur fond de conquête spatiale, il s'agit bien là d'une comédie romantique qui porte haut les couleurs de la comédie, du romantisme et du glamour. Evidemment il évoque aussi sans insister la manipulation des images ou par l'image et les possibles théories du complot selon lesquelles aucun être humain ne serait jamais allé sur la lune. Cela pourrait être dommage mais le réalisateur rétablit la vérité par une jolie pirouette. La re-création de l'alunissage par un réalisateur excentrique est une réussite. Mais si le passé inutilement complexe de Kelly n'a pas grand intérêt il reste tout l'aspect romcom qui lui est parfaitement réussi.

Scarlett Johannson très drôle, primesautière, plus belle que jamais, minaude sans jamais agacer, change de toilette cousue sur elle à chaque plan et se révèle être l'astre flamboyant de ce film où elle est parfaitement à l'aise dans le registre de la fille irrésistible consciente de son charme et pas insensible à celui de son partenaire/adversaire. Jamais actrice n'a davantage ressemblé à Marilyn Monroe. C'en est vraiment très troublant. Elle forme un bien beau couple avec Channing Tatum, naturellement flegmatique et plus discrètement drôle.

Le cinéma peut être parfois du pur divertissement mais aussi du rêve et cela fait un bien fou.

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SANTOSH de Sandhya Suri ****

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Avec Shahana Goswami, Sanjay Bishnoi, Sunita Rajwar

Une étrange coutume compassionnelle en Inde consiste à proposer à une femme le poste de son mari défunt. C'est ce qui arrive à Santosh lorsque son mari meurt en service. Elle devient donc agent de police et sa première enquête consiste à retrouver l'assassin d'une jeune fille de quinze ans qui a été violée et jetée dans un puits. Sa supérieure est l'inspectrice Sharma, une imposante femme au tempérament fort et infiniment charismatique.

Vous l'avez compris, j'ai gardé le meilleur pour la fin. Santosh, du nom de son incroyable et omniprésente héroïne qui porte le film, est le film le plus étonnant et dépaysant de ces derniers temps. Sous couvert d'une enquête dans le milieu des intouchables, la réalisatrice nous immerge sans concession dans une Inde où l'on découvre la misère, le système lamentable des castes, le racisme anti-musulmans, le patriarcat et la lutte des femmes pour trouver leur place.

Il s'agit d'un premier film et ici nul besoin d'indulgence tant l'errance de Santosh à la recherche du coupable, trop rapidement identifié, nous maintient en éveil, en alerte sans un instant de répit. La narration est fluide, maîtrisée, sans besoin de plans ou d'expériences chichiteuses avec un point culminant à la limite du supportable mais pourtant essentiel pour comprendre les personnages ou leur évolution, une scène de torture de plus de dix minutes insoutenables.

Comme le film, l'époustouflante actrice Shahana Goswami mérite tous les éloges.

Commentaires

  • Bon retour dans le monde (plus ou moins) enchanté de la cinéphilie !

    Je n'ai vu que les deux derniers... et je doute fort d'aller voir les deux autres.

    Je n'ai pas envie d'être trop méchant avec "To The Moon". C'est assez drôle, tendre, presque mièvre parfois, mais on a envie que l'histoire d'amour fonctionne. Ils sont charmants ces deux-là. Mais, bon, sans plus.

    "Santosh" est l'un des phénomènes de l'été 2024 (avec "Sons"). La réalisatrice a su parfaitement entremêler polar et enquête sociale, avec de bons acteurs... et surtout deux bonnes actrices (celle qui incarne Santosh, bien sûr, mais aussi celle qui joue sa charismatique supérieure hiérarchique).

  • Merci. Retour à la réalité difficile. Et moyennement envie de me rendre en salle.

    Le téchiné et l'espagnol : tu peux zapper. Ennui, agacement etc.

    Idem pour To the moon. Un film qui donne le sourire. On a envie de pencher la tête et de dire : embrassez-vous. Mignon tout plein.

    Je ne te suis pas pour Sons que je n'ai pas DU TOUT aimé (vu au Festival de Reims).
    Par contre, Santosh c'est du grand art. Pas de grandeur iranienne cet été mais ce film indien percutant. Avec deux actrices exceptionnelles.

  • Tu t'es échappé de quelques minutes de vacances pour nous dire bonjour... Respect...
    To the moon, il ne passe plus chez moi, dommage.
    Dos madres, je vais oublié.
    Santosh me tentait déjà pas mal...

    Bonne continuation, où que tu sois...

  • Hélas, les vacances sont définitivement finies et étaient absolument superbes. Nous étions trois (un adulte et deux enfants et je ne suis pas toujours sûre d'avoir joué le rôle de l'adulte :-) ) Parenthèse très enchantée.

    Dommage pour To the moon, c'est tellement charmant !
    Dos madres : continue d'oublier.
    Santosh : je recommande sans restriction.

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