HIGHWAY 65
de Maya Dreyfuss **(*)
Avec : Tali Sharon, Idan Amedi, Sara Von Schwarze
Vu à Reims polar 2024
Quelques mois après sa mutation forcée de Tel Aviv à la petite ville d’Afula, Daphna, brillante détective, découvre le téléphone abandonné d’Orly Elimelech.
Connue pour ses liens avec la puissante famille Golan, cette ancienne reine de beauté est introuvable. Alors que personne ne semble s’inquiéter de cette disparition et malgré la défiance de la ville qui lui reproche avant tout d’être une femme célibataire sans enfant, Daphna se lance à corps perdu à la recherche d’Orly…
Le personnage de la détective est davantage le sujet du film que la recherche de cette pauvre Orly qui semble ne manquer à personne. Est-ce pour cela en particulier que Daphna se met à la recherche de la jeune femme et va s'acharner à découvrir les raisons de cette disparition ? L'enquête sera finalement résolue mais avant cela nous verrons Daphna faire tout et n'importe quoi pour arriver à ses fins. Comme dans beaucoup d'endroits sur terre, la condition de la femme n'est guère enviable et pour y remédier en partie Daphna adopte énormément de comportements masculins et en tout premier lieu se moque comme d'une guigne de son apparence, adopte une démarche de bulldozer, mange comme un porc et j'en passe. Et même si sa supérieure hiérarchique est une femme, elle a surtout fort à faire avec ses collègues masculins qui installent forcément un rapport de force. Soit.
Un thriller est une rareté en Israël. D'après la réalisatrice cela tient à la traduction du mot qui en hébreu signifie "peur" et si j'ai bien compris, lorsque les israéliens cesseront d'avoir peur, ils se tourneront sans doute vers ce genre.
J'ai eu quant à moi bien du mal à saisir le message féministe et l'identification de la fliquette à la victime, une petite poupée veuve malmenée par la gent masculine mais pas uniquement. Il y a dans le film, une femme, une mégère qui cache son jeu sous les plus beaux atours, un brushing impeccable et les propos et les attitudes les plus doucereux.
En l'absence de rythme et d'efficacité le chemin vers le champ de maïs final (qui ouvre aussi le film) m'a paru laborieux et certaines scènes bien inutiles (celle de la baignade par exemple) ne m'ont paru que faisant office de remplissage. Dommage pour la belle performance de l'actrice qui ne parvient pas à sauver le film de la torpeur dans laquelle il nous plonge
CE FILM A (incompréhensiblement) OBTENU LE GRAND PRIX au Festival Reims Polar 2024. Je soupçonne un sous-entendu politique qui n'a donc rien à voir avec le cinéma, pour cette récompense à un film correct certes mais sans plus, alors que plusieurs autres lui étaient bien supérieurs. Si on ne parle que de cinéma évidemment.
Commentaires
Bonsoir Pascale, personnellement, la bande-annonce m'a plu, je compte aller voir ce film d'autant plus qu'il n'y a pas de sortie passionnante en ce moment. Bonne soirée.
Bonsoir dasola.
Ce film est intéressant mais trop long et trop mou. L'actrice est étonnante.
A part Maxxxine... rien à se mettre sous les yeux.
Je n’ai même pas pensé à republier mon article dis donc. Le tien est très bien.
Chouette personnage mais l’intrigue et l’enquête m’ont semblé plus apathiques qu’un épisode de Derrick. Sans doute dû à la canicule qui plombe l’atmosphère du film.
Ah dans mon souvenir je te pensais plus enthousiaste que moi. Je n'ai jamais vu d'épisode de Derrick où l'atmosphère devait être plus frisquette mais le rythme derrickien semble être un point de repère.
J'étais parti pour essayer de lui donner une chance, mais vos critiques m'ont refroidi... et je n'ai que peu de temps d'ici au 15 août. Je vais tâcher de le garder pour "Only the river flows".
Ah oui entre cette Highway molle et caniculaire et l'humidité poisseuse de la River, n'hésite pas.
Ce film est leeeeeeeeeeeent et je n'ai aucune envie de le revoir contrairement à Only the river flows. Et je n'ai aucune envie non plus de revoir cette flic manger comme un porc (entre autre)
Pour le sous-entendu politique je suis d'accord avec toi. Ce sont les invraisemblances autour de l'enquête qui m'ont déçues. Elle est medium, et de plus se permet trop de choses hors la loi pour que ça reste crédible. Mais le thriller surnage grâce à l'atmosphère et aux personnages ambigüs
L'atmosphère et l'actrice méritaient mieux que ce scenario embrouillé oui.
Pas facile de faire un bon film avec de bons sentiments.
On comprend l'ambition de la réalisatrice : dénoncer le patriarcat, tel qu'il s'exerce dans une ville de province d'Israël (comme sans doute dans tant d'autres villes de province... mais aussi dans des métropoles). Mais l'intrigue policière est menée de manière maladroite. Elle est, je pense, censée entrer dans des cases préétablies, mais cela donne quelque chose d'artificiel, de surcroît mou du genou.
Bonsoir Pascale (et tous les autres) et bien moi, j'ai aimé ce fillm (peut-être étais-je "in the mood" pour le voir. L'actrice principale m'a beaucoup fait penser à Florence Loiret-Caille : même allure, presque même visage. J'ai trouvé l'enquête bien menée pas du tout mou du genou. J'ai aimé l'obstination du personnage de Daphna. Elle reçoit des coups mais tant pis, elle continue. Comme quoi les goûts et les couleurs.
J'ai bien aimé mais sans plus.
Je trouve qu'elle ne ressemble pas du tout à Florence Loiret Caille et je pense que tu n'es pas très bonne en ressemblance ;-) peut-être juste ce côté masculin.
j'ai aimé dans ce film qui possède certes un défaut majeur de lenteur, le personnage joue par Tali Sharon en femme flic pas très à l'aise avec une intrigue qui l'a dépasse, la déroute et elle finit par tomber amoureuse d'un des protagonistes ...assez mal barré bon va dire .le coté authentique de son personnage qui mange mal et se sent peu à l'aise dans cette intrigue un peu mafieuse au tout de cette famille qui a du pouvoir et en abuse m'a au final séduit . "Highway 65 " est une agréable surprise.
Ce que tu as aimé m'a bien agacée. C'est le cinéma :-)