Ces deux films semblent très éloignés l'un de l'autre, ils ont pourtant deux particularités communes : ils ont pour personnage principal une fille et leurs réalisateurs ont réussi l'exploit de faire en sorte qu'au bout d'un moment je me désintéresse totalement du sort de l'une comme de l'autre de leurs héroïnes. Bravo les gars et merci ! Je serais donc brève.

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VICE VERSA 2 de Kelsey Man **

Il y a quelques années nous avions fait connaissance avec bonheur de Riley, une petite fille choupinette en proie comme tous les enfants aux cinq émotions primaires : la joie,  la tristesse, la peur, le dégoût et la colère. C'est donc sans surprise que l'on retrouve le grand ordinateur central du cerveau de Riley avec toujours au poste de commandement : l'inénarrable et infatigable Joie.

Les émotions s'ennuient un peu car la vie de Riley est devenue une routine assez facilement contrôlable. Sauf que Riley a désormais, une barre métallique dans la bouche, un bouton sur le menton, des amies à la vie à la mort (ou pas) et la perspective de changer d'école et d'être séparée de ses amies... bref, elle a 13 ans et le centre de contrôle se trouve brusquement démoli afin de laisser place aux nouvelles émotions : anxiété, envie, ennui et embarras.

Branle bas de combat car c'est surtout l'anxiété qui domine la vie de Riley et son cortège d'insatisfactions et de perte de confiance en soi. Il faut également noter et c'est l'une des (rares) bonnes idées du film, l'apparition régulière d'une petite mamie qui pointe son nez et essaie de s'imposer : nostalgie. Mais il est encore trop tôt pour que Riley en soit atteinte.

Pour faire vite, le réalisateur reprend la même formule. Les allers retours entre la vie de Riley et l'ordinateur. C'en est presque lassant car devant la profusion de personnages et d'émotions, seuls quelques uns sont traités et les autres laissés à l'abandon. C'est aussi souvent très agité sans que l'on comprenne réellement ce qui se passe. J'ai trouvé l'ennui qui ressemble plus à une forme d'agacement particulièrement mal représenté et le gros embarras plutôt inutile.

Et puis au bout de la cinquante cinquième scène de hockey, je n'en pouvais plus du hockey. Et puis, pour fréquenter quelques ados, leur vie et leurs préoccupations me semblent un peu plus complexes et variées que ce que l'on voit ici. En gros, la "trahison" des meilleur(e)s ami(e)s ne fait pas forcément partie de leur quotidien, au contraire, et si le sport occupe une (grande) place chez certains d'entre eux, il y a aussi beaucoup d'autres centres d'intérêts, notamment chez les filles. J'ai également trouvé particulièrement pénible que la coach de l'équipe les entraîne comme pour la préparation des JO 2028 de Los Angeles sans la moindre considération de plaisir et uniquement dans un esprit de compétition.

En bref, j'ai trouvé que Riley était une gamine assez ordinaire, c'est-à-dire pas très intéressante. Pas de quoi en faire l'héroïne d'une saga, franchise... je ne sais comment on dit !

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MAXXXINE de Tie West **

Avec Mia Goth, Elizabeth Debicki, Moses Summey, Kevin Bacon, Giancarlo Esposito, Michelle Monnaghan

Maxine a fait ses armes devant les caméras dans des films pornographiques. Ce n'est guère valorisant d'avoir cette ligne sur son CV quand on veut devenir une star et briller au fronton d'Hollywood. Mais Maxine est une battante et obtient de passer un casting pour un film "normal" et entend bien faire partie de ces stars tels John Travolta ou Jamie Lee Curtis qui ont commencé leur carrière dans des films d'horreur. Car le film pour lequel elle postule parmi un grand nombre de candidates est le deuxième volet d'une saga horrifique La puritaine II. Parallèlement à cette quête de célébrité, Hollywood est en proie à un tueur sanguinaire qui traque les starlettes.

Lorsque Maxine se trouve face au psychopathe qui s'est fait l'allure charmante de Buster Keaton, c'est elle qui prend le dessus car elle est  une nana prévoyante. Et l'écrasage de testicules par talon aiguille est un des moments très réjouissants du film. Cette scène suit celle du casting où l'on assiste à une performance d'actrice très impressionnante où Maxine joue la scène qui lui a été confiée de façon remarquable. Par la suite, je trouve que son interprétation se banalise complètement...

Le sombre voile sur son passé (sans grand intérêt et tellement vu et revu) va peu à peu se lever et malgré cette mise en bouche très alléchante, dans une atmosphère très datée mais vraiment bien exploitée, au bout d'une demi-heure, je me suis totalement mais alors TOTALEMENT désintéressée du sort de Maxine qui se dirige vers un final grand guignolesque assez ridicule.

Ce film fait partie d'un triptyque composé des films X et Pearl qu'il n'est pas nécessaire d'avoir vu pour apprécier ou comprendre celui-ci et bien que l'intérêt pour l'histoire de MaXXXine finisse par se perdre dans les limites formelles de la réalisation, à défaut de développer le fond (mince la phrase... j'espère que vous comprendrez... 37°, je renonce à reformuler), j'ai quand même envie de découvrir les deux premiers ouvrages (surtout Pearl).

Les amateurs de slasher pas regardant sur l'originalité du scenario y trouveront peut-être leur compte. Moi j'en attendais plus. Je me suis donc amusée à repérer les références, De Palma, Hitchcock et même Polanski avec le nez barré d'un pansement du détective crasseux interprété par le trop rare Kevin Bacon, en attendant poliment la fin.