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COMME LE FEU

de Philippe Lesage ***

COMME LE FEU,

Avec Noah Parker (II), Aurélia Arandi-Longpré, Arieh Worthalter, Paul Ahmarani, Irène Jacob, Laurent Lucas

Blake et Albert étaient les meilleurs amis du monde et ne se sont pas vus pendant plusieurs années.

Le premier est réalisateur, l'autre scénariste. Blake invite  Albert à le rejoindre pour des vacances dans son chalet perdu au milieu de la forêt dans le grand nord canadien. Il est accompagné de ses enfants, deux grands ados Aliocha et Max et d'un ami Jeff, secrètement amoureux d'Aliocha (qui est une fille même si l'un des frères Karamozov qui porte ce prénom dont elle a hérité en hommage est un garçon).

Dès l'arrivée, Blake les accueille avec une blague pas drôle qui met tout le monde mal à l'aise (y compris le spectateur) et se rattrape (tardivement) en prétendant qu'il plaisantait. La joyeuse et très provisoire harmonie du début cède rapidement la place à une succession de mises au point puis de règlements de comptes de plus en plus blessants, grinçants voire violents. L'atmosphère ne cesse de se tendre tout au long du séjour jusqu'à l'explosion. Les vieilles rancoeurs, les déceptions, les farces malvenues vont tourner à l'aigre dans un crescendo qui culmine au moment des repas que le réalisateur filme en plans fixes et plans séquences. On peut se demander pourquoi ces gens passent ces vacances ensemble car dès le premier clash, des personnes normalement constituées mettraient les voiles presto. Mais les gens ici présents ne sont manifestement pas normalement constituées.

Malgré la longueur du film (pas vraiment justifiées ces 2 h 40) et cette impression d'étouffement même dans l'immensité de la nature québécoise, je me suis laissée happer, me demandant jusqu'où ces mesquineries pouvaient aller. Et puis l'interprétation est unanimement excellente même si certains personnages sont très en retrait et la réalisation impressionnante.

C'est assez étrange voire incompréhensible car les deux films n'ont strictement rien à voir l'un avec l'autre mais au moins trois scènes sont copiées à l'identique de certaines de Voyage au bout de l'enfer de Michaël Cimino (celle où Robert de Niro fait mine de démarrer la voiture alors que le dernier passager (George Dzundza) n'est pas encore monté et recommence la blagounette trois ou quatre fois de suite et deux scènes de chasse dans la montagne).

Pour le reste, je dirais que le jeu du chat et de la souris entre les deux ados Jeff et Aliocha qui le repousse un peu mais pas vraiment et le troisième outré que son meilleur ami s'intéresse à sa soeur est anecdotique. Plus intéressant bien que très dérangeant est le jeu de massacre qui s'établit entre les adultes consentants puisqu'à aucun moment l'un d'entre eux ne va dire : STOP. Pas même le couple d'amis qui débarquent on ne sait pourquoi (Irène Jacob et Laurent Lucas) et se contentent d'observer le carnage.

La musique participe au climat, parfois festif et brutalement agressif.

Un film étrange donc, étrangement fascinant dans une nature qui étouffe et engloutit les personnages.

Les acteurs sont formidables mais Arieh Worthalter, déconcertant, énigmatique, séducteur, une fois encore, domine.

Il paraît que les deux premiers films de Philippe Lesage (Genèse et Les démons) sont formidables. J'aimerais les voir.

P.S. : Si quelqu'un peut me donner l'explication du titre ! Merci.

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