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ALAIN DELON

8 novembre 1935 - 18 août 2024

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J'ai hésité à parler de la mort de cet homme qui ne risque pas de passer inaperçue. 

Il y aurait tant à dire sur celui que je considère comme le plus grand acteur français de tous les temps que je ne sais par où commencer et que choisir d'évoquer. Je choisis donc de faire court.

Pour les détails et la part obscure voire très sombre de l'homme, je laisse le soin aux officiels de s'en charger et à ses enfants de se déchirer autour du magot.

Mais quelle photo ? Quel film choisir en tous  ? Je choisis finalement une photo où il est barbu (c'est rare) et où ce qui me frappe le plus est la mélancolie de son regard, et une autre (qui bouge un peu) extraite de Plein soleil alors qu'il croit encore pouvoir jouir au soleil d'une parfaite impunité...

Il est sans doute l'acteur qui compte dans sa filmographie le plus de chefs-d'oeuvre. Pas simplement de grands ou très bons films, mais d'authentiques chefs-d'oeuvre. Alors que dans mon cinéma ressortent en salle les plus grands films de Lucchino Visconti, on peut redécouvrir le grandiose Le guépard sur grand écran. Il y était Tancrède dans la beauté étincelante et arrogante de ses vingt-huit ans.

Mais Delon c'est aussi Rocco, Jef Costello, Jean-Paul Leroy, Roger Sartet, Roch Siffredi, Corey, Jean Lavigne, Gino Strabliggi, Robert Avranche, Robert Klein... que de grands rôles, de sublimes personnages, des films inoubliables...

Et Jules César :

Au-delà de sa beauté renversante, il y avait sa voix, sa démarche, sa présence, son grain de peau lumineux, son regard pénétrant...

Dans Plein soleil (décidément ce film en plus de développer un implacable scenario machiavélique est également une leçon d'acting de sa part), il y a une scène parfaitement inutile pour l'intrigue (je ne sais si elle est présente dans le livre de Patricia Highsmith Monsieur Ripley que je n'ai pas lu). René Clément filme Alain Delon pour le plaisir de filmer Alain Delon, la scène est muette. Il marche nonchalamment, il fume, s'arrête, sourit, fait un clin d'oeil, s'étonne. Il est sublime.

Alors que vont choisir les chaînes pour déprogrammer les films prévus : Le guépard, Monsieur Klein, Plein soleil, Le clan des siciliens, La piscine voire Borsalino... ou faire preuve de plus d'audace avec L'insoumis d'Alain Cavalier, L'éclipse d'Antonioni ou Notre histoire de Bertrand Blier voire Le professeur de Valerio Zurlini ?

Décidément, après l'émotion Jacaranda, l'émotion Delon. Quel week-end !

Ave Lui.

Commentaires

  • Tu viens de me griller la photo. La barbe des Aventuriers lui allait à la perfection (mieux que la moustache du "Cercle Rouge"). J'en choisis une autre pour la peine.
    Si on pouvait éviter "le toubib" en guise d'hommage...
    Sinon que dire que tu 'aies toi-même dit avec justesse et émotion. On s'y préparait depuis longtemps mais quand ça arrive enfin, ça fait toujours quelques chose.
    C'est une époque qui se referme, un phare du cinéma français qui s'éteint. Les yeux se tournent désormais vers la Madrague. Préparez vos nécros messieurs les journalistes.

  • Oui elle est vraiment belle cette photo. Naturelle.
    J'ai revu La piscine. J'ai toujours la même sensation que Jane Birkin a vraiment l'air d'une cloche entre Alain, Romy et Maurice. C'est sans doute le rôle qui veut ça mais...
    Bon c'est loin d'être mon préféré. Je n'aime pas ces bourgeois désoeuvrés. Et je n'avais jamais entendu qu'Alain lance à sa Puppele : "si je t'attrape je t'encule" ! https://www.cinefast.com/?p=6070

    J'hésite à aller voir dans mon cinéma ce soir Le guépard programmé ce soir à 19 h 30... Il dure 256 min. soit 4 h 26 !!! Mais outre qu'Alain Delon y est Tancrède malgré une autre moustache (moche), c'est aussi le plus beau film du monde...

    ça y est tout le monde se lâche sur Delon : raciste, homophobe, violent, lepeniste...

  • C'était à prévoir. Le monument national s'effondre un peu. Restons-en au phénomène du septième art qui a rayonné de par le monde.
    Comme dit Jef Costello, "je ne perds jamais, jamais vraiment."

  • Et ma France Inter disait à juste titre ce matin que, contrairement à Jean-Paul Belmondo, les professionnels de la profession ne se précipitaient pas pour rendre hommage. Pas de grand élan.
    Et là je viens de revoir 3 jours de suite sur grand écran la trilogie marseillaise de Pagnol. Une merveille drôle et bouleversante.
    Et je découvre que Marius, de Boeldieu, St Vincent... oui Pierre Fresnay, s'était montré bien complaisant avec l'envahisseur teuton et que les thèses de Brasillach le séduisaient... Je dégringole.
    Tu as raison, il vau(drai)t mieux ne jamais s'écarter du 7ème art.

  • Boëldieu, c'est celui qui trinque avec le Boche dans la Grande Illusion, m'étonne pas... Alors que Jeannot, droit dans ses bottes avec son copain juif. ;⁠-⁠)

  • Bonjour Pascale, d'abord merci pour cet hommage et j'ai ri avec Delon en Cesar, j'avoue que je n'ai jamais vu le film. Il faut que je revois Monsieur Klein, je l'ai en deux exemplaires en DVD. Et j'ai apprécié de revoir Mort d'un pourri (déjà pour Maurice, autre beau brun aux yeux bleus magnifiques) et quels castings de seconds rôles aujourd'hui tous disparus ou presque. Bonne journée.

  • Bonjour dasola. Monsieur Klein est un film extraordinaire. J'ai écouté une Affaire sensible à propos de ce film que ni la critique ni les spectateurs n'ont suivi (je l'avais vu à sa sortie). A partir de là Delon a décidé de donner au public ce qu'il attendait. Quel dommage !
    Mort d'un pourri, j'aimerais le revoir.

  • En attendant, j'ai revu hier soir Mélodie en sous-sol... (ça faisait une éternité que je n’avais pas regardé aussi un Gabin !)
    ;-)
    Bonne journée

  • Je l'ai revu aussi.
    J'avais oublié ces scènes qui s'étirent en longueur, ce loooooong hold up sans un mot, cette musique jazzy. Mais je n'avais pas oublié cette fin incroyable avec Gabin et ses grosses lunettes noires pour passer inaperçu et du coup on ne voit que lui :-) Je crois toujours qu'il va bondir pour étrangler Delon.
    Et les répliques : ne t'extasie pas devant la mer, elle a toujours été là... ou, râle un peu, ça fait bon genre.
    Et puis Delon, parfait : des morues comme toi je file un coup de pied dans un bec de gaz il en tombe 50...
    Un grand film. Ravie de l'avoir revu comme Plein soleil.
    La piscine ne m'a toujours pas plu.
    J'hésite à aller (re)voir Le guépard : encore une séance dans mon cinéma.
    Bonne journée aussi.

  • les répliques, j'adore...
    Mais effectivement cette dernière scène au bord de la piscine est grandiose. Elle est à la fois triste, et à la fois prête à sourire... On sent que Gabin a envie de donner une claque au gamin, et une baffe de Gabin, ça peut faire mal, et une baffe sur le visage de Delon, ça aurait eu aussi de la classe...
    Quand à la musique, très jazzy... superbement entraînant...

    PS : moi j'adore la Piscine... mais aussi parce que Romy est la plus belle femme du monde...

  • Le : "râle un peu ça fait bon genre", est de toute beauté.
    C'était une des forces de ces films, on était toujours du côté des truands. Mais les têtes de Delon et Gabin devant la piscine qui essaient de rester impassibles, c'est absolument jouissif.
    Delon maniait bien la langue Audiard je trouve. Mais une baffe dans sa jolie tête, seul Belmondo a osé non ?

    P.S. : La piscine, j'aime les moments avec Maurice Ronet et au début quand Romy et Alain sont seuls. Quand ça tourne à la bourgeoisie pseudo intello désoeuvrée ça me gonfle. Comme l'air godiche de Jane (même si c'est voulu pour le rôle).
    Romy est la femme la plus belle du monde oui, et dans ce film elle est la femme la plus belle de tous les univers intergalactiques, multivers inclus.

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