de Martin Fougerol et Ahmed Hamidi ***(*)

Golo et Ritchie sont des stars du Web. Sans doute, (comme moi) ne les connaissez-vous pas. Ils sont pourtant suivis par 1,5 million de personnes sur Snapchat, 646.000 sur Instagram ou encore 500. 000 sur Tiktok,

Et les chiffres ne cessent d'augmenter depuis la sortie de ce documentaire en forme de fiction qui a déjà atteint les 100 000 entrées. Je suis ravie de faire partie de ceux qui les ont découverts sur grand écran. Les deux garçons trentenaires (mais qui en paraissent beaucoup, beaucoup moins) sont amis de longue date et ont grandi dans le quartier (défavorisé) de la Grande Borne à Grigny. Une cité de HLM, un labyrinthe de bâtiments de tailles diverses qui rassemble en grande partie des familles précarisées. Voici le plan de la chose :

Les réalisateurs choisissent d'en montrer le côté positif et lumineux et d'évoquer la vie de deux de ses habitants. Ritchie (le plus grassouillet des deux) alors que Golo a un physique d'athlète, souffre d'autisme (léger). Ils sont amis depuis toujours sans doute et depuis quelques années publient des vidéos humoristiques où ils parlent de leur quotidien et devisent sur tout et n'importe quoi. La tchatche irrésistible de Golo et le comique (parfois involontaire) de Ritchie réservent des moments vraiment très drôles mais aussi tendres et touchants.

Un jour Golo lance le défi à Ritchie de traverser la France de Marseille à Grigny à vélo. On sent Ritchie, dont les angoisses et les doutes sautent parfois aux yeux, très réticent au départ. Comme sa famille qui veut s'assurer de son accord. Finalement ils entreprennent ce périple et nous les accompagnons. Ils sont suivis par un camping-car dans lequel séjourne le tonton de Ritchie chargé de s'assurer que le grand gamin va bien. En chemin ils font des haltes à l'hôtel, en centre d'accueil, dans un couvent (chez des bonnes soeurs hilares), dans une ferme. Les rencontres sont riches et réservent de grands moments, la plupart du temps très drôles.

Malgré une équipe et un budget très réduits les réalisateurs proposent un documentaire légèrement "fictionné" pas comme les autres. On sent qu'une grande place est laissée à l'improvisation car le flow délirant de Golo doit être difficilement contrôlable et le caractère de Ritchie parfois déroutant. "Il ont sillonné la France, avec une étape prévue tous les cent kilomètres, franchissant le Mont Ventoux et dormant dans un ranch de cow-boys, à la rencontre des Français : "C’était un vrai dialogue, un échange. Jamais nous n’avons senti de peur ou de méfiance alors que nous étions quand même deux Noirs à vélo !" raconte Golo avec humour".

Une aventure humaine et d'amitié que je vous recommande vivement pour 1 h 15 de pur plaisir en compagnie de deux garçons très attachants et très drôles. La "star" étant pour moi sans conteste Golo qui me semble doté d'un IMMENSE talent d'improvisation et d'humoriste. Sa façon de décrypter et parler du film La ligne verte dont il ne connaît pas le titre et qu'il appelle John Café est un GRAND moment.

P.S. : A suivre, LE film de Jacques Audiard...