Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

DAHOMEY

de Mati Diop *

DAHOMEY, Mati Diop, cinéma

En novembre 2021 la France restitue au Bénin, ex Dahomey, 26 oeuvres d'art parmi les milliers d'autres qui ont été pillées à ce petit pays lors de la conquête coloniale au XIXème siècle. En 1892 pour être précise.

Mati Diop (franco sénégalaise) filme l'évènement et reçoit pour ce film d'1 h 08 (qui semble en durer le triple quand d'autres qui en durent trois passent en un éclair) un incompréhensible Ours d'Or, récompense suprême à Berlin. Un mauvais esprit m'anime tout à coup et je me demande si le fait que la Présidente du jury ait été Lupita Nyong'o (actrice kényane) n'y soit pas étranger.

Vous l'avez compris, ce film est une immense déception alors je me suis rendue en salle convaincue d'y passer un moment hors du commun face à la dithyrambe unanime et générale. Pas un commentaire négatif voire même neutre à propos de ce film considéré comme une oeuvre "majestueuse et délicate", "un magnifique documentaire protéiforme et polyphonique", "poème et pamphlet... acte de cinéma", "Un documentaire qui traite son sujet avec autant d’intelligence que de poésie (le mot magique (poésie) est lâché... NDLR).

Incompréhension totale donc en ce qui me concerne voire consternation par rapport à ce que j'ai vu, surtout dans la première partie qui nous montre des gens affairés à soigneusement, minutieusement enfermer une statue dans un coffre en vue de son voyage vers son pays natal. On peut facilement dater le moment puisque la plupart des protagonistes portent un masque... sous le menton. L'oeuvre, les oeuvres... on les aperçoit à peine alors qu'on voudrait pouvoir les détailler, les admirer. Par contre, pour filmer en longs plans fixes, une clim', un couloir vide, des caisses (que l'on imagine remplies d'oeuvres d'art), la porte du Musée du Quai Branly - Jacques Chirac, la réalisatrice s'y entend comme personne.

Elle décide (merveilleuse idée) de raconter l'histoire du point de vue de l'une des oeuvres, arbitrairement nommée N° 26, la statue d'un roi emblématique du pays. Elle finit même par nous enfermer dans son sarcophage de voyage, ce voyage qui devrait la mener des ténèbres à la lumière. Mais finit par ne plus rien faire de ce dispositif. Sauf à la faire parler dans la langue du pays, d'une voix d'outre-tombe éminemment masculine alors que les sous-titres sont insupportablement rédigés, cher.e.s lecteur.rice.s en écriture inclusive avec forces iels et autres fioritures ridicules !

La seconde partie sensée relever le débat (paraît-il) prend place dans l'université d'Abomey de Cotonou. Que voit-on ? Qu'entend-on ? De magnifiques étudiant.e.s qui s'expriment (à regret) dans un français plus que parfait qui leur a été imposé, très énervé.e.s et s'indignent sur le fait que de nombreux béninois ne mangent pas à leur faim, que restituer 26 oeuvres alors que 7 000 sont manquantes est une humiliation, que l'histoire de leur pays leur est confisquée, que les filles se considèrent comme des amazones... pour aboutir à un brouhaha de contestations pas très limpides.

Dernière remarque très subjective. Je ne sais si les intervenants ont été soigneusement castés ou si tous les béninois sont tous, sans exception des beautés mais absolument toutes les personnes jeunes et moins jeunes qui s'expriment ici sont d'une beauté à tomber.

En conclusion, dans la famille Diop, je demande le père Wasis, que j'ai énormément écouté dans une autre vie, et que je réécoute. Alors, pour m'avoir permis de dépoussiérer un vieux CD, merci Mati.

Ecoutez ces merveilles.

Commentaires

  • Ah je les connais Wasis, ils se ont reformé y a pas longtemps !

    Bon, après lecture, je pense que je vais me dispenser de ces 1h08 au ciné. Je verrai ça sur Arte. Peut-être. Revoyons plutôt "Les statues meurent aussi" de Chris Marker et Alain Resnais.

  • Wasis c'est le prénom de papa Diop. Il a fait partie d'un duo je crois mais je connais surtout ses albums solos.
    Mon avis vaut ce qu'il vaut mais je me demande comment un tel film peut être distribué. Même sa longueur indique qu'il semble inachevé (il se termine d'ailleurs en queue de poisson) alors qu'il m'a paru interminable.

  • Je vois que ma blagounette à base de frères ennemis n'aura fait rire que Liam et Noel. ;-)

  • Aaaaaaah Wasis. Lol.
    Avec quelques explications, j'ai !
    Jsuis pas futée face aux jeux de mots.

  • Tu viens de m'oter toute envie d'y aller. On ne peut vraiment pas se fier aux critiques, dont on se demande les motivations.

  • J'y suis allée très confiante devant l'unanimité.
    Tu pourrais tenir le coup physiquement puisqu'il ne dure qu'une heure et huit minutes... mais le ressenti, c'est comme la météo, bien différent. Mais il s'agit du mien.
    On apprend rien sur ces statues, pourquoi, comment elles sont arrivées là, rien sur le pays (les étudiants rageurs présents ne sont certainement pas représentatifs)... Je passerais sûrement pour une inculte de n'avoir rien compris à ce que j'ai vu.
    Et la réalisation est expérimentale : pénible !

Écrire un commentaire

Optionnel