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VIVRE, MOURIR, RENAÎTRE

de Gaël Morel ***(*)

VIVRE, MOURIR, RENAÎTRE, Gaël Morel, cinéma, Lou Lampros, Victor Belmondo, Théo Christine, Amanda Lear, Elli Medeiros

Avec Lou Lampros, Victor Belmondo, Théo Christine, Amanda Lear, Elli Medeiros

Emma et Sammy s'aiment depuis le lycée.

Elle n'a que faire que ce compagnon avec qui elle élève l'enfant qu'ils ont eu, ait eu quelques aventures homosexuelles. Elle le prévient simplement : "si tu me quittes je te tue", il la rassure : "c'est toi que j'aime pour toujours". Mais lorsque Cyril, un photographe beau comme une gravure s'installe dans le même immeuble, les deux garçons sont irrésistiblement attirés l'un vers l'autre. Sauf que l'histoire se déroule au début des années 90 et que l'horreur et les mots séropo, VIH, sida vont faire irruption dans la vie de ces trois jeunes gens désormais amis. Et le titre ne nous ment pas sur ce que nous allons découvrir.

On pourrait croire le film daté. Pourquoi parler aujourd'hui de cette épidémie et de cette époque mortifères ? Simplement parce que le virus est toujours là et malgré des traitements plus efficaces permettant une espérance de vie prolongée, il cogne encore. Des millions de personnes sont toujours infectées à travers le monde et environ 6 000 nouvelles contaminations sont recensées chaque année en France. De toute façon, la jeunesse du film à peine trentenaire ressemble sans doute à celle d'aujourd'hui avec sa rage et son envie de vivre, de faire des projets, d'être heureuse simplement.

Et le film ne se contente pas d'évoquer les ravages de la maladie chez les homosexuels garçons. Il rappelle que le virus ne fait pas de ségrégation ou de sexisme. Les femmes et les hétéros sont également touchés voire les enfants à naître. Mais au moins en plaçant son histoire il y a trente ans, échappe-t-on aux portables et aux réseaux sociaux. Que le réalisateur en soit remercié. Sauf exception, je n'en peux plus de ces films qui n'avancent que grâce aux appels téléphoniques et aux SMS (bientôt obsolètes) qui s'affichent à l'écran.

Après l'amour, les élans du coeur et du corps, l'amitié, l'acceptation d'Emma qui sait mais ne veut pas voir ce qui lie les deux garçons, c'est la maladie, cette saleté de maladie, encore plus injuste quand elle frappe des gens si jeunes, qui va être au coeur de la relation, lier les amis. Les décisions qu'ils prennent, surprenantes, déroutantes s'intègrent au récit dramatique avec une fluidité qui ne nous autorise pas à les remettre en cause mais au contraire les accepter, les admettre, les trouver belles et intelligentes.

J'ai entendu Victor Belmondo raconter qu'il avait vécu ce tournage comme dans une bulle de douceur et de tendresse. On n'a aucune peine à le croire et c'est de la même douceur que se sent enveloppé le spectateur qui accompagne le trio dans ce beau film d'amour(s) ou plutôt qu'être jaloux ou malheureux, on réfléchit et on avance. Ensemble avec intelligence et bienveillance.

L'alchimie entre les trois acteurs est une évidence. Au-delà de leur beauté à tous les trois, ils ne nous font douter à aucun moment de leurs sentiments et de leur connivence. Gaël Morel les caresse de sa caméra. Il nous les rend terriblement attachants et nous invite à partager leur intimité, leur bonheur et leur douleur avec une infinie délicatesse. L'énergie et l'insouciance (néanmoins responsable puisqu'ils sont à la recherche d'un préservatif) explosent dans un nouvel hommage à Leos Carax lorsque Sammy et Cyril courent dans la rue au son de Modern Love de David Bowie. Cette scène, cette chanson n'ont pas fini de hanter le cinéma.

Lou Lampros et Théo Christine sont absolument formidables mais je dois admettre que Victor Belmondo avec sa présence, son sourire, sa beauté, son jeu délicat, devient de plus en plus évident. Il ne deviendra peut-être pas une icône comme qui on sait mais, il est en train de se faire un prénom et c'est très agréable de le voir s'affirmer doucement. Tranquillement.

Commentaires

  • Je l'ai vu le week-end dernier...
    C'était beau, c'était juste
    et c'était bien joué...
    et c'était bien quand y'avait pas de portables aussi...

    Le jeune Victor, waouh, la ressemblance avec son grand-père !

  • Oui c'était tout ça ce film.
    Et bien aussi quand yavait pas de portable... enfin, moins !
    Le Victor est encore plus beau que papy mais même bouche.

  • J'aurais préféré que le film s'arrête lorsque les 3 amis sont en Italie.. Mais il reste 3 superbes acteurs qui vivent pleinement leur jeunesse et leur passion. Tres beau film de Gael Morel.

  • Moi aussi, je suis d'accord avec l'Italie.
    La suite et fin m'a encore plus attristée que la scène du transat...

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