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QUAND VIENT L'AUTOMNE*** - ALL WE IMAGINE AS LIGHT* - THE OUTRUN*

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Quelques mots sur ces films avant que je m'éloigne un peu...

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QUAND VIENT L'AUTOMNE de François Ozon ***

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Avec Hélène Vincent, Josiane Balasko, Pierre Lottin, Ludivine Sagnier, Garlan Erlos, Sophie Guillemin, Pierre Beaurepaire

Michelle vit seule dans une jolie maison en Bourgogne. Son quotidien se partage entre son potager, la cueillette des champignons (quand c'est la saison) et les fréquentes rencontres avec Marie-Claude sa meilleure amie dont le fils Vincent est en prison. Mais elle vit surtout pour son petit fils Lucas qui doit justement venir passer une semaine de vacances chez elle. Les relations entre la mère et la fille sont tendues et ne s'arrangent pas lorsqu'à la suite d'une intoxication alimentaire (aux champignons) Valérie est persuadée que sa mère a voulu la tuer. Elle ne veut plus que Lucas voit sa grand-mère.

François Ozon a l'art de nous surprendre à chaque film (quasiment un film par an) mais aussi de nous présenter des personnages auxquels on s'attache. Ici, deux dames vieillissantes qu'il devait sans doute avoir très envie de filmer. Hélène Vincent est délicieuse et ambiguë et Josiane Balasko tout aussi impressionnante puis bouleversante (je l'ai rarement vue aussi sobre) dans un rôle très doux de mère inquiète à l'idée que son fils recommence ses bêtises.

Même si le scenario est truffé d'invraisemblances, on suit avec intérêt sa lente progression sur plus d'une décennie, intrigué par le développement d'une histoire aux multiples rebondissements. J'ai été certes un peu gênée et surprise qu'un évènement très dramatique qui survient à peu près au milieu du film laisse à peu près tout le monde indifférent. Mais le talent des acteurs jusque dans les rôles secondaires fait largement passer les petites faiblesses.

Les années qui passent sont parfaitement identifiables. Inutile de nous informer par un panneau qui indique le passage du temps. L'art du sous-entendu et de l'ellipse est parfaitement maîtrisé par le réalisateur. Les deux comédiennes principales à l'évidente connivence m'ont paru immenses ici, complexes et bien mystérieuses. On ne sait jamais trop si on doit se méfier d'elles ou les croire sans réserve. Elles sont parfaitement secondées par Pierre Lottin (toujours surprenant) et Ludivine Sagnier mais aussi par le jeune garçon Garlan Erlos puis Pierre Beaurepaire qui l'interprète ado (sa réplique "Je n'ai jamais aimé les champignons" a fait peser un lourd doute dans mon esprit torturé) et Sophie Guillemin en enquêtrice. Ils sont la principale raison de voir le film ainsi que la Bourgogne en automne (saison que je déteste parce qu'elle annonce que les jolies feuilles ne vont pas tarder à tomber) tellement photogénique.

Un film qu'il serait dommage de bouder car la famille comme les champignons sont parfois toxiques et il est toujours bon de le rappeler.

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ALL WE IMAGINE AS LIGHT de Payal Kapadia *

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Avec Kani Kusriti, Divya Prabha, Chhaya Kadam

3 femmes, infirmières dans le même hôpital à Dumbaï. Prabha est sans nouvelles de son mari parti travailler en Allemagne depuis des années, Anu sa colocataire est amoureuse de Shiz un jeune homme qu'elle n'a pas le droit d'aimer car il est musulman et puis ses parents ne cessent de lui envoyer des photos d'hommes pour organiser un mariage arrangé et Parvaty, veuve menacée d'expulsion.

Encore un film qui fait l'unanimité de la critique enthousiaste et a également obtenu le prestigieux Grand Prix au dernier Festival de Cannes. J'espère que le fait qu'il soit signalé qu'aucun film indien n'y avait été présenté depuis trente ans n'est pas la raison de cette récompense. Je ne connais pas les critères d'attribution des prix mais une fois encore ils m'ont échappé tant ce film m'est tombé des yeux.

Et pourtant, je me réjouissais à l'idée de ce voyage en Inde où je n'irai sans doute jamais. Et cela commence d'ailleurs bien avec une immersion et un dépaysement total grâce à un long travelling latéral nocturne dans une rue de la tentaculaire Mumbaï surpeuplée, grouillante, animée. Cela m'a remis en mémoire la folle période du Covid où je me demandais comment il était possible de se confiner dans un tel pays qui compte un milliard et demi d'habitants et une ville qui en dénombre presque 22 millions souvent entassés les uns avec les autres. Oui il m'arrive d'avoir des points de repères étranges.

Rapidement j'ai commencé à me désintéresser du sort des protagonistes ce que je mets sur le compte d'un scenario sans véritable enjeu ni progression nette. Tout ici est assez flou. Les personnages parlent peu, semblent subir et n'expriment pas grand chose. Les actrices ne sont par ailleurs guère convaincantes et expressives. En un mot : ce n'est pas très bien "joué". La dernière partie nous emmène dans la région sublime du Kerala en bord de mer ce qui offre une autre vision de ce pays et nous permet de respirer. Les trois femmes s'y retrouvent et attendent... Qu'attendent-elles ? 

Les images sont donc sublimes. Comme trois femmes de trois générations sont au coeur de l'histoire on parle aisément et évidemment de féminisme (mais espérons que les femmes ne comptent pas trop sur nos trois amies pour s'émanciper...). C'est souvent silencieux malgré de magnifiques musiques parfois très lyriques. On étouffe dans les intérieurs surchargés de la ville, puis on respire en bord de mer. On s'interroge lorsqu'un noyé débarque sur la plage... et encore plus lors du plan fixe final (très beau) qui nous laisse sans réponse sur le sort des trois femmes sauf sur une certitude : un bord de mer au coucher du soleil, c'est beau ! Ok.

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THE OUTRUN de Nora Fingscheidt *

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Avec Saoirse Ronan

Rona est une jeune femme qui était promise à un brillant avenir. Avec son master en biologie, elle s'investit dans une thèse où l'écologie est au centre de ses préoccupations. Elle aimerait bien sauver le monde. En attendant elle doit recenser les cailles kings

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en voie de disparition. Elle a par ailleurs le plus adorable des amoureux (inutile de s'attarder, aussi bons soient-ils, la mère, le père, le chéri, tous les autres personnages sont des accessoires). Mais Rona est alcoolique, ce qui met en danger tous ses projets personnels et professionnels. Elle décide de s'isoler dans les Orcades, des îles du nord de l'Ecosse, là où elle a grandi, afin de tenter de surmonter ses addictions.

Montrer le carnage que peut engendrer l'alcoolisme sur l'existence d'une jeune femme, quelle bonne idée ! D'autant plus s'il s'accompagne des efforts qu'elle faits pour s'en sortir. Encore mieux lorsque le salut est filmé dans une région incroyable, Les Orcades, des îles quasi désertiques, constamment fouettées par des vents qui déchaînent les flots. Il est évident que les images sont d'une beauté presque hallucinantes et que cet endroit aride, ingrat et pourtant sublime est magnifiquement filmé. Si bien que j'ai d'ailleurs cru parfois ressentir le froid et l'humidité pendant la projection tant l'immersion est totale.

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Le problème est néanmoins la réalisation. La caméra à l'épaule épileptique de la réalisatrice m'a donné l'impression d'être à trois grammes et dans le même état éthylique que son héroïne. Pour raconter le chaos de l'existence de Rona, la réalisatrice secoue sa caméra (il y a plus subtil comme métaphore) et le spectateur comme s'il était pris dans un shaker. Je n'en pouvais plus de la suivre dans ses virées nocturnes, qu'elle termine le nez dans le caniveau ou dans son vomi. De la voir perdre conscience de la réalité et se mettre en danger jusqu'à suivre un parfait inconnu... Le montage est lui aussi parfaitement frénétique. Les constants allers retours entre le présent, le passé récent et l'enfance m'ont complètement perdue. On perd totalement le fil de son évolution. On ne sait jamais très bien où on est du récit et l'on ne comprend pas l'intérêt de ce montage. C'est formidable de ne pas toujours mettre le spectateur dans le cocon d'un récit linéaire mais là, je n'ai pas compris l'intérêt de ces flash-backs incessants. Et puis, lorsqu'elle est au bord de l'océan, Rona a constamment des écouteurs sur les oreilles. Et au lieu d'entendre le bruit de la nature, des vagues et du vent, on est assommé par la musique (de merde) qu'elle écoute (une musique de rave party pour faire vite). Ajoutez à cela une légende locale parfois illustrée par de l'animation, un père alcoolique écolo qui vit dans un mobil-home, une mère bigote au dernier degré (pour expliquer le trauma de la gamine rien de tel qu'une belle psychanalyse de comptoir (lol) sans nuances), une voix off omniprésente et éthérée, et vous obtenez ce film interminable, aussi agité que les éléments qui l'enveloppent.

J'ai pensé que la réalisatrice devait être amoureuse de son actrice pour la filmer constamment en très gros plan (rien du grain de peau, des tâches de rousseur, boutons de l'actrice ne nous échappe) mais Saoirse Ronan (sans maquillage) est également productrice du film, ceci explique sans doute cela. Il n'en demeure pas moins que son interprétation est bluffante et pourtant totalement dénuée d'émotion. On... je ne me suis pas du tout attachée à cette fille mais ai été impressionnée par les Orcades. Ce n'est pas suffisant.

Commentaires

  • Je n'ai vu que le 2ème et comme toi j'ai été déçue, mais surtout pas le dernier tiers que je n'ai pas compris. Et le rythme lent m'a perdue, je me suis endormie :(

    Pas vu les deux autres ils ne me tentent pas !

  • Deux grosses déceptions et pas mal d'ennui.
    Je comprends l'endormissement.
    Rien de tel pour le Ozon.

  • Le duo d'actrices Balasko/Hélène Vincent est très tentant mais les invraisemblables me freinent. J'ai lu le livre dont est tiré "the outrun ". Superbement écrit, sans doute très proche de la vie de l'autrice, mais j'avais des réserves sur le côté décousu du récit.

  • Laisse toi faire.
    Les petites invraisemblances ne gênent pas.
    Les actrices sont merveilleuses.
    The outrun j'aurais presque tendance à te le déconseiller sauf pour les paysages. Mais c'est cher payé...

  • « L’espoir m’accompagne à chaque instant. J’aimerais tellement entendre un râle des genêts que j’en viens à confondre son appel avec le caquetage du colvert, le vrombissement des pales d'une éolienne, la respiration sifflante d'une vache. Bien que je sois parvenue à entendre plusieurs rois cailles, je n'en ai pas encore vu un seul. Furtifs, insaisissables, ils se cachent parmi les hautes herbes. Dans le long poème qu'il lui a dédié, intitulé « The Landrail » (« Le roi des cailles »), le poète britannique John Clare, contemporain de Keats et de Wordsworth, l'évoque en ces termes : « Un être imaginaire qui est partout / Comme l'incarnation du doute. » Au bout de quelques semaines de recherches infructueuses, j'en viens, moi aussi, à douter de son existence.
    Lorsque, par une nuit calme et silencieuse, j'entends enfin le Crex crex tant espéré, j'ai du mal à y croire. Je sors doucement de la voiture. Je marche sur le bitume pour ne pas effrayer l'oiseau. Eclairée par les phares de ma voiture, je m'approche lentement de la zone d'émission du chant (on peut l'entendre à un kilomètre de distance), tendant l'oreille à chaque pas, afin à de déterminer l'endroit où il se trouve.
    Dans la confusion qui est la mienne, je ne sais plus où je suis. Le crépuscule se mêle à l'aube. Le jour va-t-il finir ou commencer ? Levant les yeux, j'aperçois un paquebot brillamment éclairé. Il flotte sur les flots sombres comme un gratte-ciel perdu dans l'espace. »

  • Le meilleur moment du film. La rencontre avec le roi caille...
    Je pense que le texte est meilleur que le film néanmoins très dépaysant.

  • Bonsoir Pascale, bon festival à Mâcon. Sinon, je lis que tu as apprécié le film d'Ozon comme moi. Hélène Vincent et Josiane Balasko sont formidables. Bonne soirée.

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