Synopsis : Liane, 19 ans, téméraire et incandescente, vit avec sa mère et sa petite sœur sous le soleil poussiéreux de Fréjus. Obsédée par la beauté et le besoin de devenir quelqu’un, elle voit en la télé-réalité la possibilité d’être aimée. Le destin semble enfin lui sourire lorsqu’elle passe un casting pour « Miracle Island ».

Liane est typiquement le genre de  personnage pas immédiatement sympathique. Avec ses airs bravaches, sa vulgarité, son franc parler et son obsession de la beauté, elle pourrait même agacer. Mais avec finesse le scenario nous encourage et nous amène à l'aimer, à la comprendre même s'il est affligeant de voir que des filles ont pour seule ambition et seul objectif de devenir influenceuse, accumuler les followers et devenir la reine d'une émission de télé réalité. Le seul reproche que je ferais au film est que je ne l'ai pas trouvé suffisamment dissuasif même si certaines scènes comme celle du casting où la jeune femme est quasi nue et obligée de répondre à des questions de plus en plus personnelles, devraient les faire fuir.

La réalisatrice et son actrice formidable s'emparent d'une réalité consternante. Cette obsession permanente, ces injonctions des filles d'aujourd'hui de répondre à des critères physiques au mépris de leur santé. Il faut voir les souffrances que Liane, juchée sur des talons de 15 cms s'inflige pour attirer de plus en plus de followers. La mère démissionnaire tombe un peu dans les clichés mais le garçon qui aime Liane est lui par contre à l'opposé de ce qu'on peut voit ordinairement des garçons de ce milieu. "Tu vas me brûler les yeux" lui dit-il en la regardant et il est le seul point d'ancrage solide de Liane et une des rares personnes qui l'aime vraiment (avec sa petite soeur). Et l'amour, c'est tout ce que Liane réclame même s'il vient de milliers d'inconnus. Ce personnage auquel on finit pas s'attacher très fort nous fait trembler pendant 1 h 43. On a constamment peur pour elle. Triste mais réaliste.

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BABY de Marcelo Caetano ***(*)

Film en compétition (Brésil)

Sortie 26 mars 2025

Avec Joao Pedro Mariano, Ricardo Teodoro, Bruna Linzmeyer

Synopsis : À sa sortie d'un centre de détention pour mineurs, Wellington se retrouve seul et à la dérive dans les rues de São Paulo, sans nouvelles de ses parents et sans ressources pour commencer une nouvelle vie. Dans un cinéma porno il rencontre Ronaldo, un homme mûr qui lui enseigne de nouvelles façons de survivre. Peu à peu, leur relation se transforme en passion conflictuelle, oscillant entre exploitation et protection, jalousie et complicité.

Renié par sa famille, Wellington se jette dans les bras de Ronaldo qui ne tarde pas à l'aimer en retour. Et même si la seule alternative qu'il lui offre est de se prostituer et vendre de la drogue, on ne peut nier qu'on est ici face à une grande histoire d'amour. Tant que les hommes paient, aucune jalousie ne s'installe dans le couple. Les choses se gâtent lorsque le client devient protecteur.

Malgré un climat souvent inconfortable, le réalisateur réussit la prouesse de ne pas tomber dans le sordide avec des scènes inutilement voyeuristes. La grande surprise vient aussi du fait que ce film est exclusivement queer. Ici tout le monde, à de rares exceptions (les flics), est gay, lesbienne, bi ou trans comme si l'hétérosexualité avait disparu de la surface de la terre ou en tout cas de Sao Polo. Et lorsque Ronaldo présente son fils et sa mère à Wellington qui est devenu Baby, cette dernière partage la vie d'une femme. J'ai trouvé qu'il y avait infiniment d'amour, de tendresse entre tous ces personnages. Beaucoup de douceur, d'indulgence et d'empathie. C'est rare. Et les acteurs sont merveilleux.

Désolée pour la pauvreté de ces commentaires, mais vous l'avez compris, j'ai aimé ces films, et adoré le dernier.