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L'AMOUR OUF

de Gilles Lellouche ***

L'AMOUR OUF, GILLES LELLOUCHE, cinéma, Adèle Exachopoulos, François Civil, Mallory Wanecque, Malik Frikha, Alain Chabat, Vincent Laécoste, Benoît Poelvoorde, Jean-Pascal Zadi, Elodie Bouchez, Karim Leklou, Raphaël Quenard, Anthony Bajon L'AMOUR OUF, GILLES LELLOUCHE, cinéma, Adèle Exachopoulos, François Civil, Mallory Wanecque, Malik Frikha, Alain Chabat, Vincent Laécoste, Benoît Poelvoorde, Jean-Pascal Zadi, Elodie Bouchez, Karim Leklou, Raphaël Quenard, Anthony Bajon 

AVANT PREMIERE

Avec Adèle Exachopoulos, François Civil, Mallory Wanecque, Malik Frikha, Alain Chabat, Vincent Laécoste, Benoît Poelvoorde, Jean-Pascal Zadi, Elodie Bouchez, Karim Leklou, Raphaël Quenard, Anthony Bajon 

Dans les années 80 dans le nord de la France Jackie et Clotaire se rencontrent alors qu'ils sont encore adolescents.

Elle a perdu sa mère, vit seule avec son père qui tente maladroitement mais avec beaucoup de tendresse de faire office de père et de mère. Il est issu d'une famille nombreuse dont le père docker, violent, l'élève à coups de poing. Jackie étudie, Clotaire traîne à ne rien faire d'autre qu'à devenir délinquant. La première rencontre est placée sous le signe de la rigolade et d'une pseudo agressivité ; elle s'appelle Jacqueline, il lui lance "il y a encore des gens vivants qui s'appellent Jacqueline ? Je t'appellerai Jackie", elle répond : "et moi je ne t'appellerai pas". Bim. Néanmoins, ils deviennent inséparables, amoureux oufement. Mais la vie, les années, les bêtises de plus en plus énormes de Clotaire les séparent, les réunissent à nouveau... Pendant une quinzaine d'années, on suit leur parcours, ensemble ou séparés.

Ce long machin étrange de 2 h 45 n'est pas la catastrophe annoncée par les critiques et autres spectateurs qui l'ont découvert à Cannes en mai dernier. Evidemment, il y a trop de tout. Sa durée déjà, mais aussi trop de bruit, de fureur, de violence, de musique, d'agitation, de mouvements de caméra. Mais tout cela fait qu'au final on s'attache à cet objet qui respire la générosité et l'énergie. La cohésion et la connivence aussi d'une troupe (le casting est DINGUE !) qui répond présent à tous les excès de son réalisateur. Et il n'est pas impossible que le film, à nul autre pareil, fasse un carton.

Il y a donc deux parties distinctes, l'adolescence puis la vie adulte des deux amoureux. La première scène (mensongère) est totalement inutile et parfois Gilles Lellouche se prend pour Scorsese, en rajoute dans l'extrême violence qui oppose les bandes rivales. Ici le réalisateur lâche tout dans la nervosité, échanges de tirs, crise de nerfs, lumière rouge et ombres chinoises. Une autre scène à l'hôpital est particulièrement ridicule, lorsque Jackie et Clotaire se font soigner des blessures et règlent leur compte verbalement devant le soignant qui ne dit rien. Mais toutes les faiblesses et étrangetés sont compensées par l'interprétation convaincante de toute l'équipe et quelques tirades particulièrement bien écrites, notamment celle, savoureuse, où Jackie (Adèle) remet à sa place très calmement un chefaillon qui a mal parlé à son homme.

Le film est à la fois un film d'amour sans qu'on puisse parler de comédie romantique et un film de gangsters. Clotaire passera injustement par la case prison et dans le traitement de cet aspect du parcours du jeune homme, le réalisateur convoque Scorsese, Coppola, Les affranchis et le Parrain. Ce n'est pas si mal foutu mais vraiment too much. Côté romance, Lellouche n'y va pas de main morte non plus avec des plans d'étreintes au soleil couchant, dans un champ de colza où un chewing-gum passé de bouche en bouche finira par devenir un coeur battant. Et puis il convoque des instants marquants des dernières décennies, une éclipse solaire, sans oublier l'ambiance de l'époque sans portable avec cabine téléphonique et où l'on s'enregistrait des cassettes audios pour illustrer son amour.

Gilles Lellouche a voulu nous en mettre plein la vue et plein les oreilles. Pari tenu. En ce qui me concerne, plus que la réalisation souvent tape à l'oeil, ce que je retiens c'est l'interprétation de tout ce casting de luxe. Et malgré le grand nombre de personnages, au moins une quinzaine, on n'est jamais perdu et chacun parvient à exister même si c'est (comme pour Anthony Brajon) pour une seule scène. Tout le monde est excellent, formidable, impressionnant, Adèle en tête (mais quand tu pleures Adèle, essuie ton nez, personne ne laisse son nez couler dans sa bouche ainsi !). Et pourtant c'est quand même la partie adolescente qui m'a le plus plu. Quelle évolution de la part de Mallory Wanecque qui joue Jackie ado, depuis son rôle de Lolita des quartiers défavorisés de Boulogne-Sur-Mer dans Les pires !

Mais la révélation du film est sans conteste l'interprète de Clotaire ado, Malik Frikha (ex champion du monde à 10 ans de break dance). Ce jeune homme éblouissant, à l'aise comme si une caméra avait toujours été braquée sur lui, va faire parler de lui. A commencer, j'en mettrai ma main au feu, par un César de la révélation masculine.

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Commentaires

  • C'est quoi encore ce prénom, Clothaire...

    Alors permets-moi de te dire d'abord qu'un film qui propose le Child in time de Deep Purple est forcément un film de ouf. Rien que pour ça tu es obligée de lui rajouter une étoile surtout quand cinq minutes avant, on entendait Patrick Coutin...
    Quelle bande son incroyable... mais pas que... le casting... impressionnant... Quelle merveilleuse bande d'acteurs, Adèle et François mais aussi les jeunes, Mallory et Malik... Et puis Alain, le grand Chabat, quel grand homme il fait...
    Billy Idol, The Cure, Prince, Alan Parsons Project pour compléter la cassette.
    Bref un film de ouf, moi j'ai adoré en plus la réalisation, un très grand film pour moi, l'un de ceux qui marquera mon année 2024... Moi j'hésite simplement entre du Indispensable et du Vertigineux !

  • "Clotaire" est la forme française savante du nom germanique, plus particulièrement franc, Hlothar, transcrit en latin Chlotharius, en usage au V e siècle. Il est composé des mots "hlut" = fort et "heri" = armée. Ce nom a par la suite évolué en Lothar (en latin Lotharius), qui donne Lothaire en français populaire.
    J'ai même lu que c'était un prénom féminin.
    Je suis d'accord avec ce que tu dis. Benoît Poelvoorde m'a impressionnée aussi.
    J'étais peut être déjà trop attaquée par le Covid pour mettre 4 étoiles (mais 5 non c'est sûr).
    Je n'ai pas une connaissance suffisante des Deep, Cure et Parsons pour m'emballer sur la bande son que j'ai beaucoup aimé aussi. Le casting est ouf. Chabat, Bouchez, Leklou... et super bien dirigé. Il y a mon chouchou JP Zadi aussi.
    On les sent contents d'être là. Quelle énergie !
    Et cette séquence, l'une des meilleures où Adèle explique au chef qu'il a eu de la chance...
    Mais les faiblesses m'ont agacée comme cette scène (interminable) à l'hôpital et l'hyper violence...
    Mais j'ai aimé c'est sûr. Et adoré Malik

  • Tu évoques un film très généreux, peut-être trop. C'est un peu ce qui me freine.
    Le Bison en revanche remet du super dans le moteur en évoquant la B.O.

  • Ça part dans tous les sens c'est sûr mais l'énergie, la sincérité, l'interprétation emportent tout et laissent un bon effet kiss cool contrairement à l'apprenti que j'ai déjà oublié. Sans parler de la BO bien sûr.

  • Hello Pascale ! J'ai entendu autant de bien que de mal de ce film, beaucoup le trouve "beauf" et daté, d'autres génial, enfin tous les sons de cloche. J'ai voulu me faire ma propre idée mais 3h avant la séance c'était complet. Il cartonne ! Je vais attendre un peu pour m'y rendre à mon tour, peut-être la semaine prochaine.

  • Bonjour Aurore, Il y a du bon et du moins bon et ce n'est pas un chef d'oeuvre comme j'entends parfois les gens s'exclamer, mais franchement au vu des hurlements lors de Cannes et des gens qui parlaient de navet et de catastrophe, j'ai été plutôt agréablement surprise. La partie ado m'a beaucoup plus plu.

  • Je te rejoins complètement ! J'ai bien aimé la première partie, mais la 2ème m'a saoulée. Et cette scène à l'hopital oh la la, la cata. Moi je trouve que ça manque un peu d'amour finalement, je l'ai peu ressenti. En revanche on en parle de Vincent Lacoste ? Pk personne n'en parle ? Il est tellement flippant, il change de visage, la scène du restaurant est absolument dingue, et dans la cabine téléphonique ? Moi ce sont ces scènes là qui me font dire que derrière ses effets de manche, il y a un grand réalisateur de cinéma en Lellouche. Mais faut qu'il époussette ses tics venus du clip. Et sinon tu avais raison ... le film est un carton auprès du public !

  • La scène de l'hôpital : CATASTROPHIQUE.
    Par contre celle de l'entrepôt : TRES réussie.
    Vincent Lacoste est exceptionnel mais disparaît après la scène (terrifiante) de la cabine. Etrange.
    De grands moments dans ce film et d'autres... moins.
    Mais ça marche et franchement TANT MIEUX, j'en suis contente.

  • Une déception pour ma part, la complaisance pour les conneries de Clotaire me laisse assez pantois, surtout parce qu'il n'écoute jamais Jackie qu'il est censé aimé, parce qu'il recommence à pein sorti de prison. Et enfin, je n'ai étonnamment pas senti d'étincelle dans le couple adulte, car comme toi j'ai préféré la partie adolescente.

  • C'est vrai que Clotaire est irrécupérable.
    Je trouve aussi que le couple Adèle/François ne fonctionne pas formidablement.
    La partie ado est formidable oui.

  • Quand on pense qu'Adèle et François sont désormais en coupe dans la civil ... moi aussi je les trouve peu convaincants dans le film.

  • François et Adèle en couple dans le civil :-) Bravo !
    Je leur donne 2 ans...

  • Vu hier soir, et partagée je suis. Du bon, du moins bon, mais trop de tout, et surtout trop long... Trop de violence et pas assez d'amour à mes yeux.

  • Trop, c'est le mot. La première partie m'a séduite. Le couple ne fonctionne pas formidablement. Mais je me suis finalement laissé emporter par l'énergie, l'enthousiasme et l'envie de cinéma du réalisateur qui a voulu tout mettre dans un seul film.

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