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LEE MILLER / THE APPRENTICE

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Je ne m'attarderai pas sur ces deux films qui ne m'ont pas plu.

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LEE MILLER d'Ellen Kuras *

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Avec Kate Winslet, Andrea Riseborough, Andy Samberg, Aleksander Skarsgard, Josh O'Connor, Marion Cotillard, Noémie Merlant

Avant d'être photographe de guerre, Lee Miller fut mannequin puis égérie du surréalisme (ce que le film n'évoque pas). D'abord elle travaille pour le British Vogue à qui elle fournit des photos de mode puis est accréditée et devient correspondante de guerre pour le Vogue américain. En 1944 elle est présente pendant le siège et la libération de la ville de Saint Malo. Puis un périple avec son ami (amant ?) photographe David Sherman la mène en Allemagne, en Autriche et en Hongrie. C'est pendant cette période qu'elle va réaliser ses plus célèbres clichés : la femme tondue, l'enfant terrifiée, son bain dans la baignoire d'Hitler devant un de ses portraits alors qu'il vient de se suicider et évidemment tous ceux qui évoquent la découverte des camps de concentration.

Et cette vie romanesque et d'aventures est racontée avec la plus extrême platitude. En une succession de flash-backs devant un jeune homme qui l'interviewe et dont on connaîtra l'identité à la fin (scoop sans le moindre intérêt), Lee évoque ce passé traumatisant en fumant clope sur clope et se servant de fréquentes rasades de whisky. A chaque allumage de cigarette (et il y en a beaucoup) j'avais envie de crier : "noooooon, Kate, arrêêêêête, tu sais pas fumer". Mais on ne m'écoute jamais.

Et on peut dire qu'il est presque remarquable qu'une actrice telle que Kate Winslet me soit apparue si médiocre dans un film qui lui tient tellement à coeur. L'actrice se contente de grogner, balader sa mauvaise humeur et son autorité et froncer les sourcils. Elle semble néanmoins crier Oscar à chaque apparition. Elle est réunie à l'acteur le plus insipide du monde (Aleksander Skarsgard) dont elle est censée être amoureuse. Le couple ne fonctionne absolument pas. Les autres acteurs, notamment les deux françaises, ne font office que de décoration.

Quant à savoir ce qu'il est décent ou non de photographier, la question n'est jamais posée dans le film qui n'est qu'une succession de ce que la photographe découvre peu à peu. Il aurait été sans doute plus intéressant de montrer également à ceux (dont je suis) qui ne la connaissaient pas comment une femme qui était mannequin s'implique ainsi, au risque de sa vie parfois, dans une guerre. Et approfondir également les personnages qui l'entourent qu'on a souvent du mal à identifier.

Raté et lourdingue.

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THE APPRENTICE de Ali Abassi *

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Avec Sebastian Stan, Jeremy Strong, Maria Bakalova, Martin Donovan

L'ascension de Donald Trump ex (et futur ?.. mais non !) Président des Etats-Unis dans le milieu de la finance et de l'immobilier grâce à un mentor, Roy Cohn, avocat qui s'est montré particulièrement efficace auprès du sénateur McCarthy pendant la chasse aux sorcières et se vantait dans les pince-fesses new-yorkais d'être à l'origine de la condamnation à mort des époux Rosenberg.

J'ai hésité avant de voir ce film. Je n'étais pas sûre de vouloir en connaître davantage sur ces deux sales types dont les seules ambitions sont d'obtenir la reconnaissance, le pouvoir et l'argent et d'avoir Manhattan (au minimum) à leurs pieds. Finalement on n'apprend pas grand chose si ce n'est que Donald Trump dans sa jeunesse était assez pitoyable. Totalement à la solde de son père, important promoteur immobilier qui le chargeait d'aller récupérer les loyers impayés. Lors de ces collectes il se faisait parfois recevoir à coups de porte dans le nez voire de casserole d'eau bouillante ! Sa rencontre avec Roy Cohn qui le repère lors d'une soirée où la vulgarité du gars surprend l'avocat dandy qui cherche juste à savoir comment il a réussi à s'incruster dans la soirée, va lui mettre le pied à l'étrier. La suite et la compréhension instinctive des clés de la réussite de Trump est impressionnante. Il comprend et appliquera toujours les préceptes de son maître à penser et à agir : «Premièrement, ne transigez jamais, n'abandonnez jamais ; deuxièmement, contre-attaquez immédiatement ; troisièmement, peu importe ce qui arrive, peu importe à quel point vous êtes dans la mouise, revendiquez toujours la victoire

Mais finalement j'ai trouvé le film trop sage et il me semble que pour les trumpistes, il n'est que la démonstration de la réussite de leur champion. Comme si l'on suivait le manuel du parfait petit arriviste : comment réussir dans la vie, comment se faire beaucoup d'argent ? En se comportant comme une enflure tout simplement. A aucun moment je n'ai trouvé de charge virulente. Peut-être le réalisateur se moque-t-il un peu de la bestiole qui devient orange au fil du temps (signe de réussite et de bonne santé) lorsqu'il nous montre son héros s'empâter et perdre ses cheveux ce qui aboutit à une liposuccion et un agrafage de cuir chevelu, mais rien de bien méchant. Même le viol de son épouse Ivanka est montré puis abandonné dès le plan suivant.

Ivanka est d'ailleurs un personnage intéressant. Ce n'est évidemment pas la conversation de la demoiselle qui a attiré l'homme mais cette femme se montre beaucoup plus rétive que prévu et ne se laisse pas facilement embobiner par l'attrait de l'argent. Elle conserve d'ailleurs toute son indépendance et sa volonté de travailler. Et la scène où elle obtient de Trump une déclaration d'amour (manifestement sincère) alors qu'il s'apprête à lui faire signer un répugnant contrat de mariage (qu'elle refuse) est la plus touchante du film. Le garçon a donc été un sentimental qui rêvait d'un mariage romantique. La suite évidemment a révélé sa véritable nature d'homme irrésistible et délicat qui "attrape les femmes par la chatte". Il est d'ailleurs assez incroyable de voir comment on insiste sur le charme de cet homme et sa ressemblance avec... Robert Redford ! Le pauvre Bob, s'il entend ça risque d'avoir quelques palpitations.

J'ai l'impression que le film n'est jamais à la hauteur de tout ce que cet homme nous donne à voir depuis des années. Que le réalisateur reste en dessous de la réalité. Evidemment, il évoque un piètre financier qui parfois investit plus qu'il ne gagne mais Trump est surtout littéralement obsédé par la taille de ses constructions. De la Trump Tower à son Taj Mahal (tout en marbre et dorure) à Atlantic City, il veut toujours que ses bâtiments s'érigent plus haut. A plus d'un titre, le film joue parfaitement de la vulgarité abyssale du gars mais sans appuyer sur son absence totale de scrupules et sa laideur intérieure. Il est vrai que ses plus belles saillies verbales viennent après la période qui est décrite ici (les années 80) réalisée de façon tapageuse comme si dans ces années là on ne faisait qu'écouter du disco à fond les manettes.

La putréfaction morale de Trump n'est pas suffisamment dépeinte ici. Elle n'est pas suffisamment claire et se limite à démontrer la réussite et l'enrichissement d'un gars mais sans audace et sans énoncer clairement à quel point ce pourrissement des actes aboutit au pourrissement des idées. Et inversement.

Côté interprétation, les deux monstres en présence crient également Oscar ! Ils sont parfaits, monstrueux dans l'excès, la démesure, la méchanceté et la bassesse. Mais bizarrement, même si Sebastian Stan (qui n'avait guère imprimé la pellicule jusqu'ici) imite parfaitement la bouche en chemin d'oeuf de Trump et se colle admirablement la mèche à grands coups de laque, je trouve qu'il ressemble physiquement davantage à Bernard Tapie qu'à Donald Trump.

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