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FARIO

de Lucie Prost **(*)

Fario

Avec Finnegan Oldfield, Megan Northam Florence Loiret-Caille, Andranic Manet

Léo, jeune ingénieur brillant et fêtard vit à Berlin. Il rentre chez lui dans son village du Doubs pour vendre les terrains agricoles de son père récemment décédé, à une entreprise de forage de métaux rares.

Il retrouve sa mère, sa petite sœur, ses copains et son cousin, en désaccord avec le projet de mine. Rapidement, Léo observe d’étranges comportements chez les farios, ces truites à la jolie robe fleurie qui peuplent la rivière.

Le Jura a la côte en ce moment. Il était à l'honneur récemment dans Le roman de Jim. Vous le retrouverez le 11 décembre dans Vingt dieux et ici encore, il se prête admirablement à une histoire familiale, rurale et d'amitié. Mais la réalisatrice s'éparpille un peu et nous égare dans son récit où elle mélange sans les creuser suffisamment une multitude de sujets. Il y est question de la douleur d'un jeune homme adulte qui a encore un pied dans l'adolescence. On comprendra tardivement la raison de sa blessure secrète. Finnegan Oldfield porte avec beaucoup de grâce et de mélancolie ce personnage mais l'irruption du fantastique nous égare. Et on finit par ne plus savoir si ce qu'il voit est vrai ou le fruit de son imagination troublée par la prise de cocaïne qui devrait régler ses angoisses mais lui provoque des troubles érectiles. Pourtant, son amie d'enfance essaie de le rassurer "la bite, c'est très surfait. Vous les mecs vous êtes focalisés là-dessus alors qu'il y a plein d'autres façons de s'amuser".

L'histoire personnelle de Léo et la mutation des truites qui deviennent fluos et ont un comportement agressif à cause de ce que l'entreprise au bord de l'étang y déverse, se télescopent avec celle de ces jeunes gens qui se retrouvent autour d'un feu de camp pour fêter leur adolescence qui s'éloigne. Et le film, unfinished comme le précédent laisse une impression d'inachevé mais aussi de trop plein. Et j'ai récemment compris cette volonté qu'ont les réalisateur-rice-s de tenter de tout mettre dans leur premier film : ils craignent de ne pouvoir réaliser le deuxième. C'est compréhensible et assez triste.

Megan Northam que vous découvrirez prochainement (le 4 décembre dans un film choc parfois insoutenable, Rabia) est formidable. Et Finnegan Oldfield est magnifique dans la peau de ce jeune homme perdu, blessé et pourtant animé d'une volonté de sauver le monde. Ses cernes bleutés lui vont à merveille.

P.S. : Andranic Manet quant à lui confirme qu'il est selon moi le plus mauvais acteur actuel (mais qu'il a un très bon agent), et en plus ici il imite l'autruche... ça m'a achevée.

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