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LEURS ENFANTS APRÈS EUX - LIMONOV, LA BALLADE

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Ces deux films ont plusieurs points communs :
- ils sont adaptés de romans (que je n'ai pas lus),
- ce sont des films à play-lists,
- ils m'ont déçue (alors que je les attendais : merci les BA qui n'en disent pas trop).

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de Ludovic et Zoran Boukherma **

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Avec Paul Kircher, Angelina Woreth, Sayyid El Alami, Ludivine Sagnier, Gilles Lellouche, Raphaël Quenard

4 étés au fil des années 90 en Moselle avec lacs, hauts fourneaux et Vosges en arrière plan où Anthony et son cousin s'emmerdent copieusement. Au bord de l'eau, Anthony frôle le pied de Stéphanie et c'est l'amour. Il n'a que 14 ans dissimule mal derrière ses boucles rebelles une acné envahissante et un problème à l'oeil droit, elle est sans doute un tout petit peu plus âgée. Au cours des années ils vont se retrouver, s'éloigner sans que réellement l'histoire d'amour se concrétise ou si peu, ou si mal. Un soir pour rejoindre la belle, Anthony emprunte la moto de son père et c'est le drame. L'engin de collection, prunelle des yeux de Patrick le père est volé, rapidement retrouvé enflammé et le coupable idéal est Hacine le petit petit caïd du coin.

Le film adapté d'un roman à grand succès de Nicolas Mathieu, régional de l'étape, a (je trouve) la mauvaise fortune de sortir quelques semaines après L'amour ouf qui malgré certaines outrances évoquaient exactement les mêmes thèmes (amour, déterminisme social, violence) dans une époque identifiée et garantie sans portable. L'amour ouf avait autrement plus de panache, d'énergie et surtout d'émotion dont celui-ci est totalement dépourvu. Là où Gilles Lellouche (réalisateur) ne nous laissait pas un instant de répit, nous attachait instantanément à ses personnages et nous bouleversait, les frères Boukherma maîtrisent mal les ellipses, nous entraînent mollement à la suite d'Anthony et son drôle de destin. Au bout d'une heure je me suis surprise à me demander : "ok, on a compris la mise en situation, il commence quand le film ?" Avant qu'il ne se passe quoique ce soit, j'ai fréquemment soupiré poliment en m'agitant sur mon siège. Quelques scènes font que l'on se redresse. On pressent régulièrement le drame, le climat souvent anxiogène nous y aide. Le drame survient et parfois en pire. Et le soufflé retombe en attendant la suite. Comme toujours j'ai été consternée devant ces scènes où l'on fait baiser des ados comme des acteurs de porno. Ces scènes repoussantes manquent de tendresse, de maladresse et d'intérêt.

Les réalisateurs ne font pas grand chose du décor des hauts fourneaux à l'arrêt ou rouillés.  Cela aurait tout aussi bien pu se dérouler ailleurs. Ils constatent le désoeuvrement, l'alcoolisme, la violence, renvoient un jeune au bled... et ? Rien. Ils tournent en boucle autour du déterminisme social. A Walincourt c'est fanfare ou foot, en Moselle c'est chômage, deal et violence. La seule qui cherche à s'échapper de cette fatalité en faisant des études et en quittant la région est Stéphanie qui rejette constamment Anthony sans doute consciente qu'il la tirerait vers le bas mais elle ne réapparaît au fil du temps que pour s'entendre dire "tu es belle" et reste toujours un personnage très secondaire.

Le plus joli moment dure quelques instants, lors d'un slow un samedi soir sur la terre (on échappe de justesse au groupe Image) où enfin l'émotion affleure mais à peine et il est bien tard. Il reste une réplique qui m'a amusée : "Il est en A, il lit camus" (traduction : il est chiant, lol), et la play-list karaoké garantie années 90 : Aerosmith, Red Hot Chili Peppers, Bruce Springsteen, Metallica, Goldman, Cabrel, Hallyday.

Je n'oublie pas le casting. Comme il arrive parfois, l'interprète principal se fait allègrement voler la vedette par les personnages secondaires : Sayyide El Alami dans le rôle de Hacine, quelle présence ! par Ludivine Sagnier la mère courage(use) à la beauté qui commence à se faner et Gilles Lellouche en père qui n'y arrive pas... Raphaël Quenard écope d'un "sketche" où il se montre terrifiant. Quant à Paul Kircher, petit prince du cinéma français (comme l'a surnommé Télérama), je ne le trouve pas très plaisant à regarder et encore moins à entendre et je trouve surtout son jeu plus que limité à une unique expression boudeuse et renfrognée qui colle au rôle certes mais manque un peu de nuances.

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LIMONOV, LA BALLADE de Kyrill Serebrennikov **(*)

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Avec Ben Whishaw, Viktoria Miroshnichenko, Tomas Arana

Synopsis : Militant révolutionnaire, dandy, voyou, majordome ou sans abri, il fut tout à la fois un poète enragé et belliqueux, un agitateur politique et le romancier de sa propre grandeur. La vie d’Edouard Limonov, telle une traînée de soufre, est une ballade à travers les rues agitées de Moscou et les gratte-ciels de New-York, des ruelles de Paris au coeur des geôles de Sibérie pendant la seconde moitié du XXe siècle.

Une fois n'est pas coutume, je trouve que le synopsis résume parfaitement le contenu du film. Un aperçu de la vie de cet homme mort en 2020. Je ne le connaissais pas et me suis donc informée sur les internets mondiaux qui savent tout. Le gars ne semble pas être un garçon très fréquentable, fondateur d'un parti nationaliste interdit depuis 2007, fan de Staline, soutien de la politique de Poutine et qui aurait bien vu Kasparov en chef d'Etat... Reconnaissons lui de n'être ni raciste, ni antisémite, ni homophobe (selon ses dires). Malgré son CV peu recommandable, le réalisateur semble être admiratif du bonhomme et en fait plutôt un trublion punk et trash sans envergure qui passe de la notoriété au statut de SDF puis majordome à ramasser le vomi chez un bourgeois de la 5ème avenue.

Tout n'est pas toujours limpide et ce sont sans doute les conditions de survie de Limonov qui le font passer d'idéaliste à fasciste mais il faut reconnaître que côté réalisation on frôle parfois le génie avec des fulgurances visuelles incroyables, notamment lors des scènes où Eddie traverse le temps et les décors pour passer à une époque et des endroits différents, l'acteur ouvre des portes, déchire des décors dans des plans séquences absolument magnifiques. D'un intérieur confiné on passe à un un extérieur lumineux. Bluffant. 

Après Leto, Le disciple et La femme de Tchaikovski, Kirill Serevrennikov est un cinéaste que j'aime suivre de près. Même si je regrette également qu'ici tous les protagonistes parlent anglais avec un fort accent russe. Connaissant la facilité d'adaptation et le côté caméléon de Ben Whishaw, il aurait sans doute été très capable de parler russe. Il apporte d'ailleurs beaucoup de flamboyance à ce personnage narcissique, égocentrique souvent halluciné notamment dans une scène électrique où il répond aux questions de journalistes et intellectuels français (Sandrine Bonnaire, Céline Sallette, Louis Do de Lencquesaing) mais aussi rêveur sentimental invétéré qui ne cesse de revoir en hallucinations la femme aimée qui l'a quitté. Emmanuel Carrère, l'auteur du roman dont s'inspire le film fait une apparition lors d'une conversation avec son personnage.

Bien que pas toujours évidente, la ballade me donne néanmoins envie de tenter de m'intéresser au roman de Limonov Le poète russe préfère les grands nègres...

Commentaires

  • Rien de bien folichon si je comprends bien. J'attends ton retour du Vatican pour décider de mon weekend. Il me reste des Mouret à voir sur Arte.

  • Conclave c'est du bon et du grand. Vu aujourd'hui.

    Limonov pourrait te plaire. Tu es moins sensible que moi aux acteur-ice-s mais la réalisation est amazing.

    Les hauts fourneaux lorrains, évite.

  • Je n'ai déjà pas eu envie de lire le roman de Nicolas Mathieu, alors le film non merci. Et pas plus Limonov, Carrère a l'air fasciné par lui.

  • Le film ne m'a pas donné envie de le lire.

    Je ne suis pas surprise qu'il soit fasciné par le personnage mais c'est étrange.

    Je n'ai jamais lu ni Mathieu ni Carrière.
    Tant de lacunes.

  • Même si je comprends ta déception pour Leurs enfants... J'ai moi apprécié le film malgré tout.. La. Nostalgie peut être (suis de 1972)!!
    Mais c est vrai peu d'émotions, le paysage et tout le côté industriel n'est absolument pas utilisé et mis en valeur (alors qu'ils auraient pu être un "personnage important" du film) et entièrement d'accord P. Kircher et mono-expressif, tout le contraire du jeune S. El Alami.
    Ai vu le film en avant 1ere avec l'auteur du roman, qui était très satisfait du résultat. Au départ Lelouche devait faire la réalisation mais il était pris par un petit film L' amour fou ou quelque chose comme ça. A noté un autre livre de Nicolas M en plein tournage dans la région en ce moment : Connemara !

  • "Connemara" le roman, le seul que j'ai tenté avec l'auteur m'est tombé des mains. Abandonné autour de 80 pages tellement je m'ennuyais ... Les personnages me paraissaient sans intérêt.

  • Je reconnais que ce sont davantage les critiques négatives qui m'ont convaincue dont je n'ai jamais essayé. Mais d'après ce que je comprends Leurs enfants... fait plus l'unanimité que Conemara.

  • C'est sûr qu'on replonge bien dans ces années (surtout grâce à la musique et à l'Opel Kadett) même si je ne pense pas que les gamins de 14 fumaient de la beuh ou sniffaient de la coke mais je suis peut-être naïve ou amnésique.
    Paul Kircher est totalement surestimé selon moi et à 22 ans il est temps qu'il arrête les rôles d'ado ronchons. Par contre Sayyid El Alami crève l'écran, tout comme Malik Frikah dans L'amour ouf.
    Apparemment l'oeuvre de Nicolas Mathieu est très cinématographique.

  • Aie... j'étais tenté par les hauts fourneaux... Je vais revoir mon jugement, ou alors me contenter du roman de Nicolas Mathieu...
    Tiens, je viens de voir que l'amour Ouf était aussi tiré d'un roman - ce qui m'avait échappé - Neville Thompson... avec l'impression que Gilles Lellouche a pris quelques libertés sur l'histoire... Intéressant donc de comparer ces deux visions...
    Mince, pourtant... Aerosmith, Red Hot Chili Peppers, Bruce Springsteen... ça donne tout de même envie...

  • Ah mais n'hésite pas, le film plaît beaucoup (surtout aux gens du coin), moi il m'a fait bailler entre quelques scènes qui rehaussent le niveau.
    Sinon tu peux risquer le voyage au Vatican...
    L'amour ouf en bouquin, j'imagine même pas !!!

    Et oui, il y a du bon son. Et Francisseu Cabreleu.

  • "Leurs Enfants après Eux"... Beaucoup aimé, très semblable à "L'Amour Ouf" (construction, époque, sujets et thématiques, Lellouche évidemment...) mais en mieux !

    "Limonov"... Très déçu, adoré la mise en scène et la construction graphique, excellent Ben Whishaw, mais le personnage est beaucoup trop antipathique, aussi inconsistant qu'opportuniste, vain et finalement aussi inutile qu'inintéressant. Dommage...

  • Quelques similitudes mais pas aimé..

    Pareil : réalisation et Ben Whishaw impec, le personnage vraiment pas intéressant. Difficile de comprendre cette fascination de Carrère et Serebrennikov.

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