L'heure du bilan a sonné et j'imagine que mon choix va en surprendre plus d'un. Cela m'évite lâchement d'avoir à trancher entre Anora, Emilia Perez et Les graines du figuier sauvage.

Mon choix est aussi loin d'être un choix par défaut, il est bel et bien français et c'est une comédie (dramatique certes mais comédie quand même) et je l'assume à 200 % tant ce film fut une surprise, la plus agréable possible. Une comédie française qui allie fraîcheur, intelligence, humour, tendresse, bons sentiments sans niaiserie et émotion qui finit par vous cueillir et vous envahir pour ne plus vous lâcher.

A quoi cela tient ? J'imagine à un scenario tout en douceur qui vous fait entrer dans la vie de personnages qui n'avaient rien en commun et aucune chance de se rencontrer. Deux milieux sociaux différents, deux façons de vivre, deux niveaux de vie, deux tempéraments que tout oppose, en apparence, et une réalisation sans esbroufe mais qui réserve une succession de beaux moments forts qui marquent.

Si les beaux personnages de femmes que sont Sabrina et Claudine (merveilleuses Sarah Succo et Clémence Massart) qui gravitent autour de Thibaut et Jimmy sont essentielles et déterminantes, rarement la connivence de deux acteurs a atteint un tel point de complicité, d'alchimie jusqu'à les rendre indissociables, inséparables. Leur compatibilité va bien au-delà du groupe sanguin, de l'ADN et de cette greffe qui les lie à jamais et créée cette chimère* improbable (*organisme unique issu du mélange de cellules de deux espèces (oui, je suis une tronche en greffe de moelle osseuse...)) . 

Et puis il y a les briques rouges du Nord, le son de l'Harmonie municipale (dont j'ai fait partie), l'eau de la mer du Nord plus froide qu'en Italie, l'accent chaleureux et à mes oreilles plus expressif que celui du sud... tout cela coule dans mes veines et habite mon âme mélancolique.

je n'ajoute plus rien concernant la musique qui va de I Remember Clifford de Benny Golson aux extraits de l'Ouverture d'Egmont de Beethoven, du Concerto pour piano n°23 de Mozart et des Hébrides de Mendelssohn jusqu'à l'incontournable Boléro ravélien revisité.

Le film est aussi un enchantement pour les oreilles ; il aurait pu s'appeler En harmonie car tout ici est juste et cohérent.

J'appelle ça un petit miracle.

Pour le reste de cette belle année cinéma, impossible de me limiter à 10, d'ailleurs pourquoi se limiter à 10 quand il y a la place pour 40. Comme chaque année (depuis... 18 ans !!!) vous pouvez retrouver mes articles en cliquant sur l'affiche du film.

Mes gros coups de coeur 2024 comportent donc :

• 18 films français (cocorico), 7 américains, 2 mongols, 2 iraniens, 2 italiens, 2 allemands et 1 japonais, 1 chinois, 1 espagnol, 1 indien, 1 israélien, 1 léton,
  ainsi que 4 documentaires et 2 films d'animation.

N'hésitez pas à partager vos coups de coeur en commentaires.

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• La réplique de l'année :

"Tu sens la vache". Et que ceux ou celles à qui on a dit tu sens la vache dans le moment le plus intime qui soit, lèvent la main ou se taisent à jamais.

J'ai hésité avec :

"Putain... je veux dire, merde !" mais cela tournerait à l'obsession.

• La révélation de l'année :

Malik Frikah dans L'amour ouf

• Le couple, duo, binôme, tandem de l'année (2024 m'a rendue monomaniaque, l'année dernière c'était lui) :

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LES TROIS EX AEQUO, à voir absolument :

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LES INDISPENSABLES, à rattraper dès que possible :

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Quand y'en a plus, y'en re a, d'autres coups de coeur :

mais aussi parce qu'il a quelque chose en plus que les autres n'ont pas ce film :

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Et pour conclure en fanfare ah ah ah, voici ce que j'ai vu de plus insupportablement bête et laid cette année :