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BIRD

d'Andrea Arnold ***

BIRD, Andrea Arnold, cinéma, Barry Keoghan, Franz Rogowski, Nikiya Adams

Avec Barry Keoghan, Franz Rogowski, Nikiya Adams

Bailey 12 ans, son frère Hunter 17 ans et leur père Bug à peine 30 ans vivent dans un squat au nord du Kent dans des conditions déplorables.

Même si ce (trop) jeune père aime ses enfants, il leur consacre peu de temps et d'attention mais s'inquiète pourtant dès qu'ils rentrent plus tard que d'ordinaire. Il est plus préoccupé par son mariage prochain avec une jeune femme, elle-même mère d'une toute petite fille et par l'acquisition d'un crapaud censé cracher une substance qui vaudrait de l'or...

Les moyens de subsistance de toute cette communauté qui possède trottinettes électriques, téléviseurs XXL, téléphones portables mais que l'on ne voit jamais manger restent mal identifiés. C'est un des reproches que l'on peut faire à ce film tourné dans des conditions extrêmement réalistes dans les quartiers de Gravesend, Northfleet et Bean en Angleterre où sévit une extrême pauvreté. Pour atténuer ce réalisme accablant parfois proche du documentaire qui évoque ses précédents films (Red road ou Fish tank pour ceux que j'ai vus) la réalisatrice a recours à un artifice fantastique voire surnaturel qui permet au spectateur et surtout au personnage de Bailey de s'évader, de s'alléger un peu du fardeau de sa vie. A l'âge de la puberté, de l'innocence et de l'insouciance, la petite s'occupe aussi épisodiquement de ses trois autres petits frères et soeurs que sa mère, complètement à la ramasse, a eus avec un ou d'autres types. Avec son nouveau compagnon, une crevure qui passe sa vie au lit, la mère comme les enfants sont clairement en danger de mort.

Ce film est donc très éprouvant et un encart nous avertit : La tension constante du film et plusieurs scènes brutales dont une très réaliste de violence conjugale sont susceptibles de heurter la sensibilité d'un public non averti. Je dois faire partie du public non averti car cette scène est à la limite du supportable. Comme toutes celles déchirantes, révoltantes où l'on voit ces enfants livrés à eux-mêmes, désoeuvrés ou à la rue.

La légèreté viendra de Bird un homme oiseau à l'étrange accoutrement qui imposera peu à peu sa douce présence et sa rassurante amitié à Bailey. L'incroyable acteur Franz Rogowski porte ce personnage avec une présence enveloppante, caressante, une douceur dans la voix, les gestes et le regard mais aussi une douleur infinie dans le regard. Même si Barry Keoghan est époustouflant dans le rôle du père et la petite Nikiya Adams étonnante dans celui du petit soldat qui mène une guerre trop grande pour elle, c'est Franz Rogowski l'enchanteur de ce film douloureux.

Sans le dernier quart d'heure et une bande-son play-list explosive et décapante (Fontaines D.C., SV, H1 & Slay Products, Blur, Gemma Dunleavy, Damon Albarn, Sleaford Mods, Coldplay, The Verve, Rednex) la laideur et la cruauté du monde dépeints dans ce film d'apprentissage auraient été moins supportables.

Commentaires

  • Je n'ai fait que survoler ta chronique. Le film me fait envie. Andrea Arnold ne fait pas l'unanimité, mais j'ai souvent aimé son cinéma, à commencer par "Fish tank".

  • Ce Bird mérite le déplacement.
    J'ai trouvé Franz Rigowski fascinant et Barry Keoghan incroyable.
    Mais le film est éprouvant.

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