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LE DÉLUGE

de Gianluca Jodice **(*)

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Avec Mélanie Laurent, Guillaume Canet

Après la prise de la Bastille fait marquant et inaugural de la Révolution française de 1789, la fuite à Varennes du Roi Louis XVI et de sa famille, ces derniers sont arrêtés, transférés à la Tour du Temple en 1792 dans l'attente de leur procès.

La tour était une forteresse située en plein Paris dans le Marais. Elle fut détruite en 1808 sur ordre de Napoléon (pourtant empereur) qui ne supportait qu'elle soit devenue un lieu de pèlerinage pour les royalistes qui la considéraient comme le lieu de supplice de la monarchie.

J'ai entendu un critique s'offusquer du fait que ce film nous "obligerait" (je ne vois pas en quoi) à entrer en empathie avec Louis XVI et Marie-Antoinette. J'ai trouvé ça complètement con. Je trouve qu'un film ne nous oblige à rien du tout et qu'on ne peut pas forcément être "accusé" de devenir royaliste sous prétexte que l'on trouve l'utilisation de la guillotine à lame que veux-tu comme une pure barbarie et les conditions de détention déplorables. Les intentions du réalisateur ne sont d'ailleurs nullement de se montrer plus royaliste que le roi ou de le réhabiliter mais de décrire le quotidien de cette famille, le père, la mère, les deux enfants jusque là détachés de toute considération matérielle dans des conditions de plus en plus dégradantes. Il est clair que la Terreur suivie par la Grande Terreur (approximativement 1792 - 1794) au cours desquelles la justice est devenue plus qu'expéditive sont des périodes qui portent bien leur nom et que la famille royale n'en fut pas la seule victime.

La réalisation est austère et sa reconstitution tout aussi froide dans ses tons gris et beige. Ce qui en a sans doute dérangé plus d'un est qu'il ne s'agit en aucun cas d'un procès, d'une remise en question. Les "fautes" des protagonistes, ce qui leur est reproché n'est jamais énoncé. Il ne s'agit ici que d'observer le quotidien, l'intimité et l'évolution psychologique de ce couple mal assorti, marié trop jeune qui fait face dignement mais avec beaucoup de vulnérabilité au traitement qui leur est appliqué. Le réalisateur s'appuie sur le récit de Jean-Baptiste Cléry qui, à sa demande, est resté au service du Roi jusqu'à ses derniers instants.

Si le film est dépourvu de toute idéologie politique on ne peut qu'être sensible au désarroi, aux rares espoirs, à la peur et à l'accablement qui s'emparent peu à peu des personnages. C'est donc un film étrange mais très intéressant, que je suis contente d'avoir vu. Il est sombre mais éclairé par l'interprétation que j'ai trouvé vraiment subtile et bouleversante de Guillaume Canet et Mélanie Laurent en roi et reine martyres. Ils brillent dans plusieurs scènes, notamment celle où Louis XVI demande à rencontrer son bourreau pour connaître l'exact déroulé de l'exécution.

Commentaires

  • Beaucoup aimé (également passionné d'Histoire ça aide sans doute !), tellement juste et bien écrit qu'on aurait aimé 15-20mn de plus pour terminer avec Marie-Antoinette. Par contre la Reine reste un personnage légèrement mal écrit, notamment son côté "prête à tout" est abusé. Mais ça reste un très bon film

  • C'est plutôt une bonne démarche de partir de l'aspect humain de l'histoire. Après comme tu dis ça n'oblige personne à devenir royaliste. J'irai peut-être, c'est une période que l'on croit bien connaître, mais finalement pas tant que ça.

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