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LE DOSSIER MALDOROR

de Fabrice Du Welz ***

LE DOSSIER MALDOROR, Fabien du Welz, cinéma, Anthony Bajon, Alexis Manenti, Laurent Lucas, Alba Gaïa Bellugi, Sergi Lopez, David Murgia, Jackie Berroyer, Béatrice Dalle, Lubna Azabal, Mélanie Doutey

Avec Anthony Bajon, Alexis Manenti, Laurent Lucas, Alba Gaïa Bellugi, Sergi Lopez, David Murgia, Jackie Berroyer, Béatrice Dalle, Lubna Azabal, Mélanie Doutey

Belgique 1995, deux petites filles disparaissent. En pleine restructuration des trois différents services de police locaux l'enquête qui bouleverse et inquiète la population pendant que la presse se déchaîne, est incompréhensiblement négligée, mal menée.

La guéguerre des différents services de police ne fait que retarder l'enquête. Mais Paul Chartier un jeune gendarme va s'impliquer de façon assez incompréhensible au point de se mettre souvent en danger pour retrouver l'auteur du rapt. Moqué par ses collègues et vaguement soutenu au début par sa hiérarchie qui baptise l'opération secrète Maldoror (aucune explication n'est donnée), Paul rapidement convaincu de l'existence d'un réseau pédophile s'enferre progressivement dans une quête obsessionnelle et se retrouve seul face à ses inquiétudes.

Fabrice du Welz, dont j'avais beaucoup aimé Message from the king (avec le regretté Chadwick Boseman), Adoration, détesté Vinyan, nous convie à une enquête qui à l'évidence s'inspire de l'abominable affaire Dutroux (évasion spectaculaire comprise) qui a traumatisé la Belgique (et pas que) il y a une trentaine d'années. J'en ai profité pour survoler l'hallucinante bio de Dutroux qui devrait croupir en prison jusqu'à la fin de ses jours. Je découvre qu'il réclame depuis plus de 10 ans une libération conditionnelle mais les expertises psychiatriques révèlent qu'"il est toujours psychopathe et présente un danger certain pour la société"...

Le film n'est pas un portrait de la crevure que fut Dutroux, d'ailleurs les noms sont modifiés, mais centrée sur la personnalité d'un flic ordinaire qui se métamorphose en justicier solitaire. Cet aspect du scenario semble d'ailleurs assez irréaliste et pour une fois que le flic est un type ordinaire, qu'il il a une vraie vie amoureuse et familiale (même si les rapports à la mère... bref), le réalisateur accorde beaucoup trop de place à cet aspect de sa vie. Et notamment lors du mariage de Paul, interminable, qui occupe une partie considérable de la première demi-heure du film. On se demande vraiment pourquoi la famille italienne de l'épouse tient tant de place, c'est tout à fait un autre sujet, un autre film ! Pour avoir vécu de longues années à la frontière belge et à une cinquantaine de kms des lieux des crimes, je sais qu'il y a une forte communauté italienne en Belgique (demandez à Salvatore Adamo dont nous entendons ici la version de La nuit je deviens fou (La notte mi fa impazzire)). Cela n'a pas grand intérêt ici sauf à voir de façon très caricaturale des gens qui vivent les uns sur les autres, parlent très fort et s'expriment directement au début de l'affaire en mode mafia : "je leur mettrais une balle dans la tête et basta" (mettre une balle à qui ? on ne sait pas puisqu'il n'y a aucune piste). Curieusement et j'ai trouvé cela assez drôle, la famille est étrangement silencieuse lors de l'épilogue qui méritait pourtant au moins un commentaire de leur part...

Cette étrangeté mise à part, le film, véritable thriller sordide qui crapote dans les milieux les plus immondes de la société et les perversions les plus innommables des hommes (et des femmes car la madame Dutroux rebaptisée ici Dudieu est comme le fut Michelle Martin, passivement témoin et coupable des faits) est captivant et laisse peu de répit au spectateur. J'ai parfois pensé à Zodiac de David Fincher, ce qui n'est pas rien. Et Fabrice du Welz a un savoir faire évident, une virtuosité certaine pour filmer l'horreur et le sordide. Il a l'obligeance voire la délicatesse de laisser totalement hors champ le calvaire des petites filles dont le nombre va évidemment augmenter au cours du récit.

L'épilogue est radical et totalement différent de ce qui s'est passé dans la réalité. Nous restons au cinéma et assistons à une solide représentation du mal et du chasseur solitaire et obsessionnel doté d'une incroyable hypermnésie (la scène des plaques d'immatriculation est formidable). Le spectateur reste accroché sans faiblir à la traque et plonge un peu plus profond dans l'horreur.

Bien entouré par Alexis Manenti, Laurent Lucas et Sergi Lopez (j'admire toujours le courage des acteurs qui acceptent d'incarner ce genre de pourriture), Anthony Bajon est remarquable dans le rôle, mais c'est une habitude chez ce garçon.

Commentaires

  • Fabrice pourquoi ? C'est mal écrit ? C'est pas lisible ? T'as pas tes verres progressifs ?

  • Tu Fabriques des vérités, le trumpisme te guette ;-)

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