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LA PIE VOLEUSE

de Robert Guédiguian *

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Avec Ariane Ascaride, Gérard Meylan, Jean-Pierre Darroussin, Grégoire Leprince-Ringuet, Marilou Aussiloux, Robinson Stévenin, Lola Naymark, Thorvald Sondergaard, Jacques Boudet

Maria et son mari Bruno tirent le "diable par la queue". Il n'a qu'une petite retraite et perd régulièrement de fortes sommes au jeu, ils ont acheté une maison avec piscine qui ne sert pas et qu'ils sont désormais incapables d'entretenir.

Maria est donc aide à domicile et a des rêves pour son petit-fils qui joue du piano 24 h/24. Elle aimerait qu'il entre au conservatoire mais la mère du petit, caissière et son père routier ne peuvent ni acheter de piano, ni lui offrir des cours particuliers. Maria a trouvé la solution : après avoir fait les courses des personnes dont elle s'occupe, elle garde la monnaie (en billets quand même...), ajoute ses courses personnelles à l'addition et utilise à ses propres fins les chèques que lui confie sont "client" préféré, Monsieur Moreau.

De mémoire je dirais que c'est le film le plus décevant que j'ai vu de ce réalisateur dont j'ai vu et aimé (presque) tous les films. Je n'ai pas retrouvé les valeurs de la bande de l'Estaque et ma surprise fut grande également de voir par exemple Gérard Meylan balancer un tabouret sur un gars (un ami ?) qui l'a énervé.

Evidemment Maria n'est que tendresse et dévotion pour les personnes qu'elle aide. Mais qu'elle les vole quotidiennement pour se payer des huîtres et assurer la location du piano de son petit-fils, je n'ai pas compris. Les personnes chez qui elle se rend, à l'exception d'un couple assez bourgeois, ne semblent pas être mieux lotis qu'elle financièrement et sont par ailleurs dans une situation physique voire médicale peu enviable. Je n'ai pas compris, je n'ai pas aimé. Maria n'est pas un soleil, c'est une kléptomane qui manifestement récidive puisqu'on lui dit à plusieurs reprises : "ça y est, tu as recommencé". Elle n'a pas l'air d'être en parfaite possession de ses facultés mentales. Mais ici il suffit de demander pardon à la juge et de recevoir la bénédiction des personnes abusées pour obtenir l'absolution. Ok, mais non. La gentillesse, la bienveillance, l'entraide, être de gauche, je valide à 200 % mais, Maria n'est pas une gentille petite personne innocente ou contrairement à ce que j'ai entendu plusieurs fois une sorte de Robin des Bois au féminin. Elle ne prend pas aux riches pour secourir les pauvres. Elle prend à des personnes modestes pour satisfaire ses propres envies, même pas des besoins.

Les histoires annexes ne sont pas plus folichonnes. Les jeunes... Guédiguian a bien du mal à savoir quoi en faire. Le fils de Monsieur Moreau, agent immobilier (pourtant interprété par Grégoire Leprince-Ringuet (ce nom !!!) de plus en plus beau) qui débaroule chez son père uniquement pour tenter de vendre la maison qu'il occupe depuis toujours et lui reproche (sans l'ombre du commencement d'une preuve) de se "faire sucer par une pute", je n'ai pas compris. L'histoire d'amour parachutée entre deux portes m'a mise mal à l'aise. Je n'aime pas quand les conjoints sont humiliés dans les films. Les conjoints trompés sont - ATTENTION SPOILAGE INFÂME - Robinson Stévenin au t-shirt collé à la peau dégoulinant de sueur et Lola Naymark coiffée et habillée comme une souillon quand Grégoire Leprince-Ringuet et Marilou Aussiloux sont tout en bronzage, minceur et élégance. L'inégalité de "traitement" entre ces personnages est assez embarrassante. Et pour bien démontrer que la femme de Grégoire est une personne à quitter, elle a le rôle de la méchante et elle rampe.

Bref je n'ai pas aimé grand chose. Sauf Marseille et le quartier populaire de l'Estaque magnifiquement mis en lumière, avec son soleil, sa plage, son viaduc, ses rues en pente, ses toits en tuiles et la femme aimée, la bande de copains fidèles toujours filmés avec amour par le réalisateur.

Je serai au rendez-vous du prochain film de cet auteur et de sa troupe que j'aime, mais là c'est non.

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