WHEN THE LIGHT BREAKS - YOUNG HEARTS
Quelques mots sur deux films qui ont le point commun de parler de sujets graves, difficiles avec douceur, de manière lumineuse.
...............................
WHEN THE LIGHT BREAKS de Runar Runarsson ***
Avec Elin Hall, Mikael Kaaber, Katla Njalsdotirr
En Islande. Una et Siggi, étudiants en art, sont très amoureux. Ils s'étreignent en regardant le coucher du soleil, partagent la même brosse à dents, ont des projets d'avenir commun, s'endorment enlacés. Pour vivre enfin leur amour sans se cacher, il ne reste à Siggi qu'à rompre avec Klara avec qui il n'entretenait plus qu'une relation à distance.
Le destin en décide autrement. Une catastrophe a lieu dans un tunnel. A la fac les amis du jeune homme inquiets, se réunissent, attendent auprès de la Croix rouge l'annonce des victimes. Siggi est mort dans l'accident.
En une journée, le réalisateur aborde l'amitié, l'amour et le deuil. Les jeunes gens confrontés à une douleur qu'ils ont du mal à concevoir parlent, déambulent, se taisent, dansent jusqu'à la transe. Et au centre du groupe, se trouve Una obligée de cacher son chagrin comme si elle ne pleurait "qu'un" ami alors que Klara, petite amie officielle, fait l'objet de toutes les attentions.
Un film calme et doux, délicat et triste où les yeux constamment embués et rougis d'Una (actrice androgyne étonnante) brisent le coeur avec quelques scènes d'étreintes les plus belles qui soient. Notamment celle qui rassemble peu à peu entre cinq personnes et la toute dernière infiniment consolatrice.
....................
YOUNG HEARTS d'Anthony Schatteman ***
Avec Lou Gossens, Marius de Saeger
En Flandre. Lorsqu'Alexander vient s'installer dans la maison juste en face de chez lui, Elias 14 ans en tombe immédiatement amoureux. La surprise passée d'être ainsi attiré par un garçon et encouragé par le fait qu'Alexander ait déjà été amoureux d'un garçon, les deux ados deviennent inséparables et sont même dans la même classe. Il ne reste plus qu'à révéler leur relation à leur entourage, famille et amis.
Cette histoire est basée sur la propre expérience du réalisateur. Il regrette de n'avoir jamais vu, au cinéma, des personnages homosexuels vivant des histoires d’amour heureuses. Il précise : "j’ai réalisé ce film pour le jeune garçon que j’ai été. Si j’avais pu voir ce genre de film quand j’avais 12 ans, ma vie aurait peut-être été différente." Et il est vrai que c'est plutôt rare, voire unique de voir un film traitant de la découverte de son identité sexuelle de façon aussi lumineuse. Il y aura bien quelques embûches, des cachotteries, des hésitations, de rares moments où harcèlement et homophobie sont amorcés mais c'est la bienveillance et la tolérance qui prédominent dans les réactions de l'entourage, du merveilleux grand-père, de la mère qui comprend à demi mots, du père un peu couillon et du frangin pas immédiatement sympathique. On a juste envie de dire TANT MIEUX pour Alexander et Elias.
Cela peut paraître utopique ou naïf, mais le réalisateur choisit le parti pris de l'optimisme, de la beauté et du soleil, jusqu'aux deux jeunes garçons qui tournent pour la première fois et sont formidables, renversant de naturel et beaux comme des astres.
Cela fait un bien fou.
Commentaires
J'ai pris une option pour "When the light breaks".
Ma priorité : me décider à aller voir "The brutalist" (dimanche ?).
The brutalist me semble indispensable, incontournable.
Mais si tu dois encore trier (en dehors du Brutalist) je te recommande plutôt A real pain.
Merci du tuyau.
En fait, pour tout te dire, après "The brutalist"... je pense que j'aurai plutôt envie d'une courte escapade islandaise que d'une virée avec des Américains.
Ah dommage car la balade et les nocturnes polonais ne durent que 7 minutes de plus.
Mais si tu préfères éteindre la lumière...