29 août 1981 - 16 mars 2025

Un cancer aussi rare (1 à 2 cas sur 1 000 000 par an dans le monde) que foudroyant l'a emportée hier.

J'ai eu le plaisir de croiser Émilie Dequenne lors du Festival du film romantique à Cabourg où elle avait reçu un Swan d'or pour son interprétation dans La fille du RER de Téchiné.

Je la trouvais très belle, lumineuse, discrète, rayonnante et excellente actrice. Sa dernière interview en mai dernier sur France Inter a été rediffusée ce matin. Elle disait que son émotion préférée était la joie et malgré sa maladie et son extrême fatigue, sa voix était joyeuse. Elle disait qu'elle savait qu'elle vivrait finalement moins longtemps que prévu. Elle terminait par "Dieu ? Qu'il se bouge un peu !"...

C'est moche, c'est triste, c'est pas juste de mourir à 43 ans. Dès sa fulgurante arrivée, comme un bulldozer dans le cinéma avec les bottes en caoutchouc et les joues rouges de Rosetta, elle avait obtenu le Prix d'interprétation à Cannes à même pas 18 ans.

J'espère qu'un film où elle tient le premier rôle (Pas son genre par exemple, mais dans Au revoir là-haut elle était une étonnante Madeleine Péricourt) sera choisi pour lui rendre hommage. Même dans les films que j'ai moins aimés (A perdre la raison, Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait), elle élevait toujours le débat avec ses interventions tellement justes et sensibles.

Je crois que son dernier film sorti en salle était Survivre... elle a essayé.