LE JOUEUR DE GO
de Shiraishi Kazuya ****
Avec Tsuyoshi Kusanagi, Takumi Saitoh, Kaya Kiyohara
À Edo (ancien nom de Tokyo entre 1603 et 1868), Kakunoshin Yanagida et sa fille Okinu mènent une existence simple et paisible.
Yanagida pleure la perte de son épouse qui s'est suicidée. Quelques années plus tôt, il a été contraint de quitter le service de son maître à la suite d’une accusation pour un crime qu’il n’a pas commis. Il gagne désormais modestement sa vie en fabriquant des sceaux. Par ailleurs, ses conseils avisés et sa maîtrise du jeu de Go en font un partenaire respecté dans le village.
Le calme et la sagesse de cet homme intègre et incorruptible forcent le respect mais au fond de lui sa vraie nature de samouraï est intacte. Lorsque l'on vient titiller son sens précieux de l'honneur avec un passé qu'il tentait d'oublier, le samouraï en lui refait surface le contraignant à ressortir son arme pour assouvir une vengeance à laquelle il ne peut se soustraire. Il ne peut en aucun cas laisser la calomnie qui l'accable impunie.
Les personnages secondaires tels que la fille de Yanagida (qui vit pas mal de bouleversements) aussi vertueuse que son père et très admirative de l'homme ou ce marchand d'art corrompu repenti au contact du samouraï sont parfaitement campés. Mais au centre de l'intrigue se trouve ce personnage ombrageux, impassible interprété par un acteur inconnu Tsuyoshi Kusanagi (d'une beauté !!!) qui incarne à merveille par sa prestance et son panache les codes des sept principes moraux des samouraïs : la droiture, le courage, la bienveillance, la politesse, la sincérité, l'honneur et la loyauté (un rêve de comportement !).
Le film est très doux dans sa première partie. Un évènement le fait basculer vers le chambara (film de samouraï) sans pour autant accumuler les scènes de combats néanmoins très belles. D'une beauté renversante grâce à la reconstitution soignée de l'époque, des costumes et des coiffures, le film est aussi ensorcelant dans sa forme, les parties de Go, pourtant totalement énigmatiques et que le réalisateur rend follement cinématographiques sont d'une rare élégance dans ce film plus introspectif que spectaculaire.
Le réalisateur a 50 ans et a déjà réalisé de nombreux films hélas pas sortis en France.
Commentaires
ah là, tu me fais envie, plus qu'avec Sylvie Vartan... mais j'ai pas vu de cinéma qui le diffusait dans ma lointaine contrée... Bon après, mon dernier film de samouraï ou de costumes, si on excepte l'aparté Kill Bill, doit remonter aux 7 samouraïs justement, ou à Ran...
Ah mince ! J'ai adoré ce film. Lui c'est un ronin, un samouraï errant mais quand il reprend le sabre, ça envoie ! Mais pas tant que ça.
Sylvie Vartan (en cours de momification) c'est mignon, tendre, drôle et dramatique. Franchement pas désagréable.
J'ai aussi vu Je le jure. Très bien mais...
Effectivement, y'a ce mais qui peut nuire au film, je comprends... même si je suis pas vraiment l'actualité... Sylvie Vartan, j'ai du voir la B.A. au moins 5 fois... trop de B.A. tue le film pourtant je suis addict à Jonathan...
Le mais parle d'une histoire annexe qui n'a rien à voir avec le thème principal. Je n'ai pas compris ce que ça faisait là.
J'ai vu la BA plusieurs fois. Le "il a un pied bot et l'autre il est pas beau"... m'a fait peur tellement je trouve ça nul, mais le film est mieux que ça.
Oui, je parlais de ce mais qui n'est pas cinématographique bien que je suive très peu l'actualité... Ouais, le bot et pas beau c'est pas vraiment le truc qui me fait sourire, mais c'est parce que je suis pas drôle non plus, et pis Sylvie, on peut pas dire que ça me parle aussi...
Non ce n'est pas ce mais là... que j'essaie d'occulter pour ne pas sinistrer le film. Je parle d'une histoire dans l'histoire du film qui n'a rien à faire là. Tu comprendras mieux quand j'aurai rédiger la note.
Sylvie Vartan ne fait que deux ou trois apparitions un peu dérangeantes à cause de l'IA d'abord, de la chirurgie esthétique ensuite mais elle a enquelque sorte changé la vie de Roland sans le savoir.
Bonsoir Pascale, je suis contente que le film t'ai plu autant qu'à moi. Dès la première séquence, j'ai su que le film allait me plaire. Une merveille. Bonne soirée.
Pareil dès la 1ère image, c'est tellement beau, j'ai su que ca me plairait.
Je constate que tu as bien bossé ton Bushido. Va falloir te mettre au carré sur les règles du go désormais pour comprendre toutes les subtilités stratégiques des points Hoshi.
De la belle ouvrage assurément que ce "joueur de go" vers qui je me suis tourné hier un peu par hasard. Les contraintes de la grille horaire font parfois faire d'agréables rencontres. Je constate qu'elle fut belle aussi pour toi.