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FANON

de Jean-Claude Barny **

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Avec Alexandre Bouyer, Déborah François, Stanislas Mehrar, Olivier Gourmet

Synopsis : Frantz Fanon, un psychiatre français originaire de la Martinique vient d’être nommé chef de service à l’hôpital psychiatrique de Blida en Algérie. Ses méthodes contrastent avec celles des autres médecins dans un contexte de colonisation...

Quelques mots sur ce film que j'ai trouvé trop didactique à certains moments, pas assez à d'autres, souvent maladroit car imprécis et insistant à cause de cette musique inadaptée et permanente et de ce crabe qui revient régulièrement annonçant la maladie.

Fanon a véritablement existé et laissé de nombreux témoignages. Je ne le connaissais pas. En plus de sa façon humaine (révolutionnaire) de traiter les malades psychiatriques (lorsqu'il arrive à l'hôpital de Blida les malades arabes sont enchaînés alors que les français sont libres de circuler), il s'est fortement impliqué dans la lutte pour l'indépendance de l'Algérie. Pour avoir déjà subi les conséquences du racisme, il prend fait et cause pour la lutte pour l'indépendance du pays. Ici les français haïssent les algériens, les algériens haïssent les français et à peu près tout le monde hait les noirs. Fanon soigne les algériens au même titre que les français, cache certains membres du FLN persécutés, torturés et rédige de nombreux articles et ouvrages traitant de la colonisation aussi bien du point de vue du colon que du colonisé.

La vie trop courte de cet humaniste courageux est trop dense et sa pensée trop abondante et complexe pour être traitée (bâclée ?) en deux heures tout comme la période (1953-1956) des "évènements" franco-algériens toujours aussi peu traitée au cinéma.

J'ai trouvé l'interprétation d'Alexandre Bouyer (inconnu) digne et intense et Stanislas Mehrar magnétique malgré son rôle de salop. La pauvre Déborah François en épouse aimante et stimulante fait office de potiche alors qu'elle semble être un soutien solide et indispensable à son mari.

L'avantage du film est de faire connaissance de cet homme dont la plume me semble remarquable et m'a évoqué James Baldwyn dans son lyrisme et son combat.

«La première chose que l’indigène apprend, c’est à rester à sa place, à ne pas dépasser les limites ; c’est pourquoi les rêves de l’indigène sont des rêves musculaires, des rêves d’action, des rêves agressifs. Je rêve que je saute, que je nage, que je cours, que je grimpe. Je rêve que j'éclate de rire, que je franchis le fleuve d’une enjambée, que je suis poursuivi par une meute de voitures qui ne me rattrapent jamais. Pendant la colonisation, le colonisé n'arrête pas de se libérer entre neuf heures du soir et six heures du matin. Cette agressivité sédimentée dans ses muscles, le colonisé va d'abord la manifester contre les siens. C'est la période où les nègres se bouffent entre eux et où les policiers, les juges d’instruction ne savent plus où donner de la tête devant l’étonnante criminalité nord-africaine.»

Commentaires

  • La BA ne m'a pas donné envie, je ne pense pas que j'irai le voir. En revanche, qu'est-ce qu'on en parle, il fait un carton ! Bravo à lui.

  • Où en entends-tu parler ? Je n'entends rien du tout à ce propos. Un tel homme inconnu du grand public, c'est fou.

  • J'ai vu passer ce film qui réveille évidemment la question coloniale hautement sensible encore aujourd'hui. Tu n'es pas enthousiaste mais je serais curieux de découvrir. A défaut de la transhumance des Bergers qui ne passe pas par chez moi...

  • C'est intéressant mais insuffisant.
    Faire connaissance de cet homme est passionnant.

    Dommage pour le petit couple de Bergers.

  • Je connaissais Frantz Fanon car 2 hôpitaux portent son nom dans les villes où je vais en Algérie (Blida-50 km de Alger et à Bejaia). C'est vrai qu'il a été assez important dans le mouvement anti colonialisme. Bien aimé retrouvé son histoire même si pour moi tout n'est pas creusé... Peu de place laisser à sa femme je trouve. Alors que le crabe en prend trop finalement.
    Deux petites anecdotes la fille de F Fanon à épousé le fils de Mendes France et Abane Ramdane ( aéroport de Béjaïa en kabylie porte son nom) à été tué au Maroc par le FLN alors que j'ai l'impression que le film laisse entendre qu'il a été assassiné en Tunisie. L histoire de la Une du journal titrant qu'il est tombé au champs d'honneur est vraie.

  • Oui le film survole et certains aspects de sa vie sont complètement éludés. Sa vie est beaucoup trop dense pour se contenter d'un film de deux heures qui parfois s'éternisent sur certaines scènes (le crabe et la forêt...). J'ai vu (après) que des hôpitaux portent son nom et que sa fille avait épousé le film de Pierre Mendès France.
    Et puis on nous balance que sa femme s'est suicidée 28 ans plus tard, mais pourquoi ?

  • J'ai l'impression que le Caméo de Nancy au départ n'avait pas prévu sa diffusion car il n'apparaît pas dans le petit mensuel du cinéma. Dommage car il n'aurait été diffusé dans aucune salle de l agglomération alors que beaucoup de films se retrouent à la fois aux Ugc et aux cameos ( et St Max).... Petits messages semaine dernizre sur les choix des films depuis changements de propriétaires aux Caméos....

  • Je trouve que beaucoup de films passent à la trappe (ce qui, il me semble, n'arrivait pas "avant").
    Par exemple La mer au loin qui paraît-il est un film génial. Il n'a été programmé nulle part à Nancy.
    C'est agaçant.

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