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AIMONS-NOUS VIVANTS

de Jean-Pierre Améris ***

AIMONS NOUS VIVANTS, Jean Pierre Améris, cinéma, Valérie Lemercier, Gérard Darmon, Patrick Timsit, Alice de Lencquesaing

Avec Valérie Lemercier, Gérard Darmon, Patrick Timsit, Alice de Lencquesaing

Antoine Toussaint est une gloire passée de la variété française, une grande "vedette" comme on les appelait il y a quelques décennies.

Lors d'un récital, il s'écroule en public, victime d'un AVC. Nous le retrouvons un an plus tard devant une gare en compagnie de son manager et unique ami. Antoine part seul, sa destination : Zurich en Suisse. Le voyage va se révéler rapidement beaucoup moins serein et silencieux que prévu et souhaité car Victoire s'installe sur la place libre en face de lui. Elle est aussi joyeuse, volubile, intarissable, extravertie qu'Antoine est sombre, taciturne et silencieux. Elle se rend au mariage de sa fille malgré son interdiction de quitter le territoire français (elle sort de prison), il a rendez-vous avec une association d'aide à mourir dans la dignité car sa décision est prise, il préfère anticiper le risque de subir une deuxième "attaque".

Le film s'ouvre sur le réjouissant, festif et dansant Mambo italiano (que Gérard Darmon a réellement interprété sur un de ses albums en 2006, reprise d'un succès de Dean Martin). La suite est la cavalcade d'un "couple" improvisé et imposé, mal assorti, l'une exubérante voyant toujours le verre à moitié plein et l'autre pessimiste l'imaginant toujours désespérément vide. Malgré ou grâce à l'antagonisme des personnages, le film amorce un virage bienvenu à défaut d'être imprévisible, vers la romcom. Avec des personnes de l'âge des acteurs en présence cela ajoute une touche rassurante voire consolatrice en forme de dernière chance à l'idée d'éprouver à nouveau des sentiments, des élans, des bouleversements qu'on attendait plus.

Le couple d'acteurs forme un duo très complice et joue une partition qui semble écrite pour eux voire parfois même improvisée. Elle réellement hilarante dans son répertoire de grande godiche lunaire, maladroite et obstinément positive puis infiniment touchante quand elle laisse affleurer sa douleur. Lui idéal en bougon au grand coeur. A noter autour d'eux, Patrick Timsit, très bon et surtout la délicieuse Alice de Lencquesaing dans le rôle pas évident de la fille en colère qui essaie d'échapper à une mère toxique mais ne peut évidemment cesser de l'aimer.

Ici, contrairement à , Jean-Pierre Améris mélange harmonieusement les genres autour d'un thème difficile et douloureux (l'aide assistée au suicide) sans jamais provoquer de malaise. On peut y ajouter la bi-polarité, la toxicité de certaines relations mais également la solitude des "stars" qui souvent lorsque le rideau tombe se retrouvent dans un isolement extrême. Tout en finesse et avec une relative légèreté.

A l'arrivée cela donne un film doux, tendre, joyeux, drôle, humain et compatissant (à l'image de son réalisateur) et c'est finalement Valérie/Victoire qui procure les sincères et bienvenus moments d'émotion. C'est souvent l'apanage des clowns de vous troubler et vous foudroyer de tendresse, d'empathie voire de tristesse lorsqu'ils laissent émerger leurs failles, leurs doutes, leurs chagrins et leurs douleurs...

Commentaires

  • Belle chronique ! Je me disais bien que tu allais nous parler du nouveau JPA !
    Je ne suis pas sûr d'être tenté, cela dit. On va voir si mes priorités m'en laissent le temps.

    C'est marrant : j'ai vu une pièce de théâtre avec pour seuls personnages une femme toujours optimiste et un homme à deux doigts du suicide. Je te raconte un peu plus en détails ?

  • Une belle surprise car je n'aime ni le titre ni la chanson (qu'on n'entend qu'au générique de fin.

    Oui bien sûr.

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