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  • SYRIANA – Stephen Gagha ***

    Il faut au moins bac + 12 ou un diplôme de science po pour être certain de tout comprendre, néanmoins certaines "intrigues" sont limpides : le désir de démocratisation de son pays par un émir, l'intérêt étasunien à ce que la tension au Moyen-Orient ne faiblisse pas, les magouilles, les assassinats (de la CIA), l'élimination ou l'utilisation de certains de leurs agents, la récupération de certains chômeurs par les écoles coraniques etc... Le plus dur est de faire le lien parfois entre tous ces personnages et ces intérêts mais l'histoire, à la limite du document reste captivante bien que terrifiante. C'est dense, fouillé, riche en informations voire révélations, donc passionnant. Malgré ce côté didactique, cela reste du grand cinéma, rondement mené et magnifiquement filmé. Il est incroyable et admirable que de tels films puissent sortir malgré tout ce qu'ils démontrent ou dénoncent !!! Bravo.

    Ce qui ne m’a pas plu : la manucure de George Clooney… Doliprane non fourni par le cinéma.

  • PETITES CONFIDENCES A MA PSY °


    C'est supportable, grâce aux acteurs. En tête Meryl Streep, toujours sublime, capable de passer du rire aux larmes dans la même réplique ; Uma Thurman, magnifique, pleine de fantaisie et le nouveau venu Bryan Greenberg, très joli, très décoratif, très "boys-band"...

    Si Meryl Streep entend sa voix française, elle sera en droit d'exiger le retrait du film en France : c'est insupportable.
    Meryl Streep est habillée comme un sac... mais sans doute est-ce le cliché de la bourgeoise, intellectuelle, juive, new-yorkaise : mauvais goût et multitudes de colliers qui la font ressembler à un arbre de Noël.
    Quant au reste : ennui et abattement sont au programme. Il n'y a pas une réplique, pas une situation qui ne sonne faux ou creux ou les deux à la fois. Tout est caricature : le copain d'enfance bas de plafond, immature, censé sans doute être la caution comique de l'histoire, les amis homosexuels comme il se doit auxquels aucun cliché n'est épargné, la grand mère juive qui se tape la tête avec une poêle dès qu'elle est contrariée (ce doit être ce qu'on appelle le comique de répétition ah ah ah)... et j'en passe...
    Les dialogues : "tu veux un enfant, je vais te faire ce cadeau..." "non, le plus beau cadeau que tu puisses me faire est que tu aies envie de me le faire..." Leur maman respective, juive ou catholique ne leur a pas dit que "faire un enfant" est à la portée du premier venu et que ce n'est pas un paquet cadeau destiné à faire plaisir à madame ou à monsieur et/ou à recoller les morceaux... Au secours.
    La situation des "héros" est comme toujours bien ancrée dans la réalité : elle est top-model (normal, c'est Uma tout de même), il est un génie de la peinture réaliste (un génie méconnu évidemment) mais ça tombe bien Uma connaît un expert en génie méconnu qui a une galerie d'art : on croit rêver. Sinon, le film est un "chassé-croisé" entre les amoureux pire qu'au mois d'août sur l'autoroute A6, je te prends, je te quitte, je te reprends, je te requitte... jusqu'à la pirouette finale qui est... Non, je vous laisse découvrir.

  • FAUTEUILS D’ORCHESTRE – Danièle Thompson °



    Claude Brasseur, Suzanne Flon sont émouvants, Albert Dupontel : impressionnant, Sidney Pollack : attirant, Cécile de France : charmante, Christopher Thompson : séduisant (malgré son mal de dos), Michel Villermoz : parfait (comme toujours), le concerto pour l'Empereur de Beethoven : ensorcelant.

    Laura Morante est crispante, Valérie Lemercier: exaspérante, Dani : inexistante comme le film qui n'est qu'une succession de sketches inégaux où chacun vient faire un petit numéro, plus ou moins réussi et s'en va !

    Un film « choral » doit mener plusieurs histoires et les faire aboutir. Ici rien ne se passe, rien n’aboutit. Il suffit d’être une petite provinciale mignonne, souriante et gentille (Cécile de France) pour débarquer à Paris, trouver du travail, un logement et l’amour dans la même semaine… Danielle Thompson a rarement dû sortir de son XVIème arrondissement...

    Ce film petit bourgeois est irritant au possible.

    Une question m'obsède néanmoins : Christopher Thompson a-t-il moins mal au dos ???

  • WALK THE LINE - de James Mangold ***

    Toutes les biographies musicales semblent être composées sur ce mode des 5 couplets : 1 - l’enfance pas glorieuse dans une amérique profonde ultra catho avec père violent peu aimant et mère douce et effacée qui éduque à coup de bible, 2 - le traumatisme irréparable de la mort d’un frère, 3 - l’enregistrement du premier disque presque par hasard, 4 - le mariage avec une femme pas très compréhensive rapidement délaissée à qui on fait un enfant à chaque retour, 5 – la gloire assortie de l’inévitable descente aux enfers : sexe, drogue and rock’n’roll, 6 – la rédemption, la désyntoxication, le retour au sommet avec la femme adorée depuis toujours.
    « Walk the line » est donc la version « white » de « Ray » avec cependant une nuance de poids : on peut entendre et écouter les chansons dans leur intégralité. Elles ne sont pas (comme dans « Ray ») interrompues après quelques mesures qui mettent l’eau à la bouche, des fourmis dans les jambes et vous font tortiller sur votre siège…
    Dans cette biographie propre et soignée, il y a donc peu de cinéma, c’est-à-dire, peu de surprises et d’originalité et il ne manque pas une rouflaquette et une jupe ample aux personnages dans cette reconstitution parfaite.
    Malgré ces réserves qui pourraient ressembler à de la réticence, « Walk on the line » est un film qui s’apprécie avec bien plus que de la curiosité mais avec un intérêt et un plaisir indéniables. Pourquoi ? Parce que Joaquin Phénix et Reese Whitherspoone tout simplement. Il est époustouflant, elle est irrésistible. Comme tous les acteurs qui entrent dans la peau de légendes vivantes, ils mettent tant d’ardeur, d’enthousiasme, de fougue, de passion, d’émotion dans leur interprétation qu’ils nous emportent jusqu’à la dernière note du dernier instant du générique.

  • LES BRONZES – Patrice Lecomte °


    Et bien soit...
    Hélas j'aurai participé au "succès" de ce... comment dit-on ? Film ??? Au début quelques répliques m'ont fait sourire et puis très rapidement l'ennui profond et définitif s'est installé.
    Gérard Jugnot contraint à annoner son texte la moitié du temps et l'arrivée de Dominique Lavanant dans la prestation la plus ridicule et stupide qui puisse être donnée à un acteur enfoncent le clou. Le coup de grâce est asséné à la toute fin avec l'arrivée de clandestins sur les côtes italiennes, immédiatement "parqués" manu militari, sur une île !!! Comment ose-t-on aborder ce sujet dramatique et essayer d'en faire rire ?
    Honteux.
  • LE NOUVEAU MONDE – Terrence Mallick ****

     

    Ce film est une splendeur, visuelle et auditive. Ce film ne se raconte pas, il s’éprouve et se ressent. Immédiatement, on est plongé dans l’univers incomparable, si personnel et singulier de Terrence Malick.

    Collin Farell est un peu « en-dessous » de ce qu’on attend d’un héros charismatique, mais la jeune Q’Orianka Kilcher vibre naturellement et Christian Bale est délicatement émouvant.

    « Le Nouveau Monde » est construit sur le même mode et le même rythme que « La ligne rouge ». Bien que les deux histoires n’aient rien à voir, elles ont en commun de plonger un être ordinaire dans la situation extraordinaire de découvrir une civilisation qui lui est inconnue et étrangère et d’en être bouleversé au point d’en perdre tous ses repères. Ce film parle de la beauté du monde qui pourrait être harmonieux sans la bêtise humaine, la folie des hommes.

    La puissance de l’amour, offert à quelques-uns viendra peut-être à bout de cet acharnement qu’ont les mortels à détruire la terre…

    Scandé par les textes en voix off, rythmé par l’emphase de Wagner, ponctué par la délicatesse de Mozart, ce film lyrique, exalté et poétique se chuchote comme un soupir.

    Je le recommande aux stressés (dont je suis).

  • ORGUEIL ET PREJUGES de Joe Wright°°

    Mais qui est ce Matthew MacFadyen ??? Comment a-t-il osé faire ce qu'il a fait à Darcy ??? Pour ceux qui n'ont pas lu Jane Austen, Darcy est un des personnages les plus séduisant, énigmatique, charismatique de la littérature. Ici, nous avons un acteur fade, figé, inexpressif, sinistre, inexistant et moche qui occupe aussi bien l'écran que du mou pour chat. Pour le reste, Keyra Knigthley est très mignonne, mais on dirait qu'elle a 12 ans, elle frise son petit nez à tout bout de champ en souriant niaisement. Elle formera avec son Darcy le couple le plus anti-glamour de toute l'histoire cinématographique. C'est à pleurer. Les filles de la famille Bennet me font penser à une basse-cour. Elles piaillent, caquettent et gloussent non stop devant des hommes effarés qui ne cessent de les trouver irrésistibles. Et pourtant malgré ce concert de couinements incessants, c'est malgré tout la mère, Madame Bennet (Brenda Blenthlyn) qui remporte la palme de l'hystérie assourdissante, assommante.

    Pour ce qui est du cinéma : je le cherche encore en vain. Quand tout va bien, il fait soleil, quand tout va mal, il pleut. De longs et lents travellings nous font découvrir la superbe et photogénique campagne anglaise ce qui étire encore davantage ces deux heures pleines de vide et d'ennui.

  • ANGEL A – Luc Besson °°

     

    Luc Besson a annoncé que "Angel-A" était son dernier film. Je dirais : dommage et aussi tant mieux à la vue de ce non-film qui manque de tout, d'inspiration, d'humour, de poésie et d'intérêt tout simplement

    Il a été tourné en 20 jours nous assène-t-on ??? Et oui, ça se voit. Comment remplir 1 h 30 de pellicule avec du vide ? Chaque scène s’étire jusqu’à la consternation du spectateur (que je suis).

    La grande leçon, la "morale" de ce film est qu'il ne faut surtout pas mentir aux autres, à soi-même et que pour aimer son prochain, il faut d'abord s'aimer soi-même, savoir QUI on est (ah ! la grande scène du II où Jamel face au miroir des toilettes est sommé de se dire « je t’aime » à lui-même !!!)... et ce couplet, assorti de son refrain est matraqué tout au long d'une heure et demi INTERMINABLE où un petit Beur américain ( !!!) court après une grande tige suédoise qui tombe du ciel. Et c’est elle (son double, sa part féminine) qui doit lui faire comprendre ce qu'est l'amour !!!

    Ce discours simpliste, récurrent pour enfant décérébré de moins de 5 ans est ressassé, rabâché ad libitum… Il ne serait pas aussi irritant s'il n'était accompagné d'une vision catastrophique, avilissante et dégradante de la femme : "pouffiasse", c'est le terme employé à de nombreuses reprises, qui fume, boit, castagne, baise ou propose de… ou s'exhibe enfermée dans des cages en verre aux yeux d’hommes à peine intéressés qui eux sont tous des maquereaux, des loubards ou des truands !!! Voici donc le monde rêvé, poétique et idéal que Luc Besson cherche à nous "vendre" ??? Pour cela je pense qu'il faut un peu plus qu'un noir et blanc chichiteux et un top model généreux (clone de Mila...).

    Quant à Jamel roi de la tchatche, empereur de l’impro, c’est bien à lui qu’on a amoché les ailes, amputé, contraint, réduit à débiter des répliques indigentes ou à proférer des tirades mélodramatiques assommantes les yeux embrumés fixant l’horizon.

    Néanmoins, je conseillerais ce film à Nicolas Sarkozy qui rêve de voir son Paris vide et calme comme lors d’un couvre-feu.

    Personnellement, j’attendais le « retour » de Luc Besson derrière une caméra mais je préfère retourner en apnée plonger dans le grand bleu et continuer à me mentir en prétendant qu’il a été un grand réalisateur !