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  • Brick de Ryan Johnson ***

       

    Un fondu de cinéma (il y en a…) qui aurait regardé en boucle « Mullholand Drive » et « Lost Highway » pourrait réaliser « Brick ». C’est fait, et ce film est la preuve qu’il n’est pas nécessaire de comprendre un film pour le trouver formidable. Quelle jubilation à voir ce bric à brac, ce méli-mélo compliqué, cérébral et épatant !!! Si on pouvait applaudir en salle, je l’aurais fait.

    En gros, en très très gros, Emily a d'énormes ennuis. Elle pleure. Elle appelle à son secours Brendan, son ex (teigne très myope, taciturne et solitaire mais recordman du monde de tous les acteurs pour l'"encaissage" de coups...), toujours fou amoureux d’elle. Deux jours plus tard, il la retrouve morte dans un ruisseau sous un pont. Il décide de mener l’enquête seul ou presque… juste aidé par un binoclard fort en thème.

    En dehors du fait que c’est superbement filmé, que les sons et les bruits ont un rôle à eux seuls et que ça part dans tous les sens… qu’est-ce qui rend ce grand petit (et premier) film si remarquable ??? Le casting tout simplement. La moyenne d’âge des interprètes de cette histoire doit être de 20 ans et tout le monde « joue » avec intensité et conviction une sombre histoire de « grands » dans un univers pourri par la drogue et l’argent. C'est très sombre, très noir et très virtuose.

    Très au-dessus de ce cadeau inattendu, le merveilleux acteur du non moins merveilleux « Mysterious Skin » de Greg Arakki, Joseph Gordon-Levitt confirme qu’il est en route pour la gloire. Il est urgent de suivre de près ce petit prodige absolument époustouflant !

  • Pirates des Caraïbes de Gore Verbinski **

    Oui je l'ai revu, non par masochisme (voir ma note du 3 août) mais par sacrifice pour accompagner quelqu'un qui souhaitait le voir !!! Je me suis dit "bah, pour Johnny, j'y vais". Contre toute attente, je me surprends aujourd'hui beaucoup moins sévère qu'il y a deux semaines. Evidemment le couple de bulots Keira Knightley et Orlando Bloom est toujours aussi fade et transparent mais il y a néanmoins une succession de scènes virtuoses qui m'avaient déjà beaucoup plu lors de la première vision et surtout, surtout, j'ai décidé cette fois de ne pas quitter Johnny/Jack des yeux une seconde. Ce n'est pas trop difficile il bouffe l'écran et vampirise le film d'un bout à l'autre. Il n'y a pas une de ses apparitions, pas une de ses répliques, pas une de ses mimiques qui ne déclenche l'hilarité. Il virevolte, tibube, caracole et pirouette d'une façon irrésistible et ce n'est jamais médiocre ni répétitif.

    Alors oui, pour ce one man show inimterrompu délirant, pour cet acteur génial hors du commun il faut voir ce film. Qu'il soit parfait, qu'il soit le plus beau, le plus sexy, le plus craquant, le plus charmant  ne l'empêche pas d'être un grand acteur comique, ce qui fait le plus grand bien.

    Il est par ailleurs délicieusement conseillé de savourer le dernier mot qu'il prononce et qui devrait faire chavirer les coeurs : alors que cette ****** de Lizzy lui joue le plus sale tour possible, il lui plante son regard trois bis et son sourire mi-triste/mi moqueur dans sa petite tête de fouine en lui disant :

    "P.I.R.A.T.E !",

    un délice, un bonheur, un enchantement.

  • Wolf Creek de Greg McLean **

    Je n’ai absolument aucune “expérience” de ce genre de film, aucune référence et donc aucun point de comparaison ! Je ne peux donc dire s’il est « plus » ou « moins » qu’un autre qui serait plus ou moins culte. En effet « Wolf Creek » est l’un des rares film de terreur-épouvante-gore que je vois et j’avoue qu’il se laisse voir parce qu’il est superbement filmé et que, bien que terrifiant voire traumatisant (adieu rêves de randonnée dans le désert australien !) il réserve des surprises et des frissons de bout en bout. Je reconnais avoir zappé (la tête dans les mains…) l’extraction de la moelle épinière par opinel… mais pour le reste, j’ai tenu bon !

    Le début est assez effrayant dans le sens où l’on voit une bande de « djeuns » hilares, au QI de bulot et au jeu plus qu’approximatif se torpiller en rotant et en se vautrant dans une piscine en hurlant… Rapidement deux garçons, une fille (trois possibilités…) s’extraient du groupe et partent au volant d’une guimbarde rapiécée traverser le désert australien à la recherche du cratère causé par une météorite. Arrivés à destination, à peine ont-ils le temps de s’extasier sur la beauté du site que tout fout le camp : les montres et le moteur tombent en panne. Un providentiel péquenaud sympa passe par là au volant de son pick-up et propose de les remorquer et de les dépanner. Le gentil autochtone se révèle rapidement être un psychopathe, sociopathe, sadique et sanguinaire qui n’aime pas les touristes et entend le leur faire savoir !

    C’est la nuit, la fête peut commencer !

    Âmes sensibles s’abstenir de toute urgence.

  • Hommage !

    Je les appelle affectueusement les "seconds couteaux". Ils sont les frères, les amis, les méchants, les faire-valoir... toujours à l'ombre de LA STAR, ils ont souvent la "gueule" de l'emploi. Aujourd'hui, modestement je leur donne la vedette. Dans la catégorie "on-sait-jamais-comment-ils-s'appellent", je vous présente :

    Gary Busey

    Joe Viterelli

    Peter Stormare

    Bryan Cox

    James Cromwell

    William Devane

    Illeana Douglas

    Brad Dourif

    James Earl Jones

    Robert Forster

    Graham Greene

    Jeffrey Jones

    Michaël Madsen

    David Morse

    Leland Orser

    John C. Reilly

    Will Patton

    Vincent Schiavelli

    Kurtwood Smith

    Tom Skerritt

    and my winners are :

    Tom Sizemore  et

    et surtout :

    Justin Theroux

      allez savoir !!!

  • La Tourneuse de Pages de Denis Dercourt ***

     

    Décontenancée par l’attitude de la présidente du jury (Catherine Frot) pianiste concertiste renommée, la petite Mélanie de 10 ans, bien que surdouée, rate son entrée au conservatoire et décide après cet échec de ne plus toucher un piano. Si l’on passe l’aberration de départ (il est peu probable qu’une personne puisse entrer aussi facilement dans une salle où a lieu un examen d’entrée au conservatoire pour demander un autographe !)… il FAUT voir ce film sensible, habité et envahi de musique (un trio de Chostakovitch, un nocturne de Schubert et Bach).

    Une dizaine d’années plus tard, Mélanie entre comme stagiaire chez un grand avocat (Pascal Greggory : impec !) qui se trouve être le mari de la concertiste. Très rapidement Mélanie devient indispensable au couple : pour garder leur fils, pour préparer les repas puis pour tourner les pages des partitions lors des concerts. La relation troublante, faite de fascination, d’amour et de haine qui s’installe entre les deux femmes est assez désarmante, faite de regards admiratifs, de caresses chastes, de baisers pudiques, de mains qui se frôlent. L’atmosphère est lourde car le spectateur sait que la pianiste a en quelque sorte, sans le savoir, ruiné la vie de Mélanie et que sa présence dix ans plus tard ne peut qu’engendrer la vengeance !

    On a du mal à croire que Mélanie (Déborah François) soit la jeune actrice brute de décoffrage, révélation de « L’enfant » des frères Dardenne. Elle est ici, discrète, effacée, belle et troublante.

    Mais le joyau de ce beau film cruel c’est Catherine Frot. La cruauté de l’histoire est d’autant plus intolérable que l’actrice est ici d’une fragilité, d’une vulnérabilité palpables à l’écran. Elle qui nous avait habitués aux rôles de femmes fortes, bourgeoises ou farfelues ne semble ici pas plus résistante qu’une brindille. Fine, douce, élégante, athlétique pourtant, confiante et sans défense, elle est vibrante, frissonnante, frémissante.

     Quelle belle femme, quelle actrice exceptionnelle !

  • Paul Newman

    Rien que prononcer ce nom me donne le frisson !

    Il souhaiterait avoir pour épitaphe : « Ici repose Paul Newman mort d’un échec parce que ses yeux devinrent marrons »… Sauf que c’est en noir et blanc que je l’ai découvert et il ne s’est jamais limité pour moi à un regard ! Ceux qui suivent mon chemin savent que c’est avec Jean Marais que je devais me marier (l’histoire de ce ratage est contée dans la rubrique « Mes demi-Dieux » le 29 juin 06), mais je n’aurais jamais refusé d’aller boire un verre avec Paul Newman et plus si affinités. Il n’est peut-être d’ailleurs pas trop tard… Paul, si tu me lis !

    Quel choc fut pour moi « Billy the kid », « Marqué par la haine » et surtout « Doux oiseau de jeunesse ». Au-delà de la secousse provoquée par sa beauté, il y avait la démarche, nonchalante et désabusée, les attitudes entre mépris et douleur comme s’il avait déjà tout compris et encaissé de la vie, la voix… il mâchonnait son texte, imperturbable. Le vrai « rebel without a cause » pour moi c’est lui !

    « Luke la main froide », nouvelle secousse, a achevé de me prouver quel grand acteur hors du commun il est. Rebelle à toute forme d’autorité dans ce film, il en impose avec un côté introverti et mutique qui lui vaut finalement le respect de ses partenaires. 

    Il peut tout jouer l’amant, le rebelle, le voyou, le tourmenté, les anticonformistes. Et dans « Exodus » il ajoute la dimension de héros à son aura. Il y est un combattant de la résistance (Ari Ben Canaan) décidé à conduire 600 juifs des camps de détention de Chypre jusqu'aux frontières de la Palestine. Film sismique !

    Impossible de citer tous ses films car la carrière de Paul Newman est jalonnée de merveilles. Dans « Hombre », il donne au sacrifice ses lettres de noblesse. Plus tard, il prouvera que l’humour n’est pas incompatible avec le parcours d’un acteur hors du commun au physique admirable. « L’Arnaque » et « Butch Cassidy et le kid » en sont les preuves. Dans son film le plus récent « Les sentiers de la perdition », il compose un patriarche, cousin du « Parrain », absolument sidérant.

    J’entends au loin des échos de tournage d’une sorte de western écolo avec Robert Redford… Le rêve.

    Marié à la même femme (l’actrice Johanne Woodward) depuis près de 50 ans, engagé dans de nombreuses actions caritatives de lutte contre la drogue, l’un des plus grands, des plus exceptionnels acteurs du monde, discret et secret est un homme bien !  

  • MAGNOLIA de Paul Thomas Anderson****

     « Magnolia » était une fleur, c’est devenu un vertige.

    « Magnolia » est un film « choral », exercice cinématographique périlleux, mais celui-ci aboutit. Aucune histoire n’est oubliée en chemin et ici, pas moins de neuf personnages croisent et entremêlent leurs destins. Chaque histoire, cocasse, drôle, émouvante, bouleversante, mais toutes passionnantes, aurait pu faire l’objet d’un film et pourtant à aucun moment P.T. Anderson ne s’égare, délaissant ou privilégiant l’une ou l’autre. Il conserve tout au long de son récit une limpidité absolue sans oublier de surprendre, malmener, ébouriffer le spectateur médusé, déconcerté et consentant.

    Le montage kaléidoscopique, rythmé et énergique est emporté par une caméra virtuose qui transporte dans un tourbillon d’émotions et de sentiments.

    La musique lancinante, envahissante ajoute au trouble permanent, à la tension constante.

    Et puis, en plein milieu de ce long film jamais trop long : une scène, LA scène sublime où tous les personnages dispersés aux quatre coins de la ville fredonnent la même chanson, « Wise up » d’Aimee Mann. C’est un instant de calme et de douceur, d’abandon, de réflexion suspendu dans la tourmente. C'est ici que même le spectateur peut prendre le temps de se reposer avant de repartir vers le tumulte.

    Les thèmes abordés sont forts et universels : l’amour, l’amour filial, le remord, la rédemption, l’inceste… et là encore P.T. Anderson qui n’a aucune pitié, mais beaucoup de respect, pour son spectateur, le secoue sans ménagement comme un shaker.

     Les acteurs ne sont pas négligés dans cette agitation et offrent TOUS une partition haut de gamme. Le cabotinage n’est pas toujours désagréable quand il est maîtrisé et de ce niveau.

    Tom Cruise est parfait, il ne sauve pas le monde. Il est d’abord ignoble, suffisant et pourtant drôle, puis il se décompose sous nos yeux pour s’effondrer finalement, enfin humain, enfin apaisé. Magnifique.

    Philip Seymour Hoffman d’abord mystérieux puis généreux offre une composition superbe d’une humanité bouleversante. Il est le seul acteur que je connaisse qui soit parvenu jusqu’alors à exprimer par son visage, d’une douceur idéale : la compassion !

    John C. Reilly est touchant en colosse amoureux et maladroit.

    William H. Macy est étonnant et comme toujours irréprochable.

    Julianne Moore, border line et au bord de l’hystérie est sublime.

    Jason Robards (qui reste à jamais pour moi le « Chéyenne » d’ « Il était une fois dans l’Ouest ») impose sa présence magnétique alors qu’il est immobile et mourant durant tout le film…

    Aucun acteur de cette distribution de rêve n’est à négliger, ils sont tous à la fois touchants et intenses. Bravo !

    Ce film est un choc, et ce genre de secousse est aussi fréquent au cinéma qu’une pluie de grenouilles sur Los Angelès... mais :

    "ce sont des choses qui arrivent !"...

  • Arrivederci, amore ciao de Michele Soavi ****

      

    Forza Italia ! Oui, le cinéma italien est en train de renaître et c’est réjouissant même si la morale de ce film laisse franchement à désirer et qu’on n’a pas vu sur grand écran un salaud auprès de qui Keyser Soze lui-même passe pour un amateur.

    Giorgio (Alessio Boni : waouuuh !!!), Giorgino pour les intimes, « Che Guevara » pour ses « compaňeros » revient au pays (ce garçon est nostalgique) après avoir été gauchiste, terroriste et combattant d’une guerillera en amérique du sud.

    Condamné à perpète pour ses exactions il parvient, en devenant le larbin de politicards véreux, à obtenir sa réhabilitation. Pour parvenir à cette fin, Giorgio (Alessio Boni : aïe, aïe, aïe !) est prêt à tout, absolument tout : trahison, dénonciation de TOUS ses amis, meurtres, viol, tortures... Cruel, insensible, tordu, violent, pourri jusqu’à la moelle, sa route est parsemée de cadavres. Au passage, il se prend quand même beaucoup de raclées dans sa jolie petite tête, mais il en a vu d’autres. Rapidement il s’aperçoit qu’il ne parviendra pas seul à gagner sa liberté et s’adjoint l’aide d’un policier (Michele Placido : plus que parfait !) aussi véreux, ripou et sadique que lui et qui ne recule devant rien pour satisfaire son goût immodéré de l’argent.

    De crimes parfaits en casses virtuoses, à eux deux, ils vont semer une pagaïe monstre et leur parcours invraisemblable et rocambolesque tient en haleine de la première à la dernière seconde. Le pauvre spectateur, ballotté en tous sens, est bouche bée devant la monstruosité de ce « héros » (Alessio Boni : oulala !!!). Malgré tout ce thriller, polar malade et décadent est captivant. La tension, l’énergie et l’intérêt ne faiblissent jamais même si les méthodes expéditives et ultra violentes utilisées, la « méthode Rwanda » comme ils le disent eux-mêmes, sont odieuses.

    A plusieurs reprises, on se demande, si ce n’est la rengaine vieillotte qu’on entend à plusieurs reprises dans le film : mais quel rapport avec ce titre qui laisse présager une romance ! L’explication est donnée dans le dernier quart d’heure et elle est comme le reste : surprenante voire saisissante !!! Vous l’aurez votre romance…

    N’importe quel autre cinéma, américain, français, aurait accordé à son héros (Alessio Boni : il fait chaud !!!) une chance, une rédemption, le rachat, le salut ! Ici, non, rien, niente. Le réalisateur italien assume jusqu’au bout son barbare sanguinaire et le laisse s’éloigner sous la pluie, apaisé et blanc comme neige.

    J.U.B.I.L.A.T.O.I.R.E.

    Ce salaud d’envergure, vous l’aurez compris, c’est Alessio Boni (déjà un fascinant Mateo dans « Nos meilleures années"). Il ne se contente pas d’être d’une beauté (du haut en bas et réciproquement) époustouflante, il est aussi un grand acteur avec un talent majuscule. Débrouillez-vous pour le trouver antipathique !

  • Juste pour le plaisir des yeux

    (on regarde, on ne touche pas !) et parce que Cal-El ne m'a toujours pas emportée sur Krypton

     

              

    ...

    et parce que j'ai décidé que tous les garçons beaux, talentueux, intelligents, drôles (c'est essentiel), brillants, doués, gentils, attentionnés, délicats, tolérants, humains, musiciens, élégants, raffinés, humbles, fidèles et qui sentent naturellement bon, pouvaient prendre racine ici !