L’homme de sa vie de Zabou Breitman *** / °°
L’homme de sa vie de Zabou Breitman *** / °°
I – Le fond
Frédéric et Frédérique s’aiment, se le disent et se le font. Ils passent leurs vacances dans un mas provençal avec toute leur famille (chimiste, chirurgien, mères au foyer parfaites, enfants huuuurlants…). Un soir, ils invitent leur voisin Hugo, homosexuel solitaire qui va bouleverser ce petit monde pétri de certitudes…
II – Les acteurs
Impliqués comme jamais et jusqu’à la moelle, ils forment un trio absolument irréprochable. Charles Berling, beau, sexy, troublant, mince et athlétique joue avec ambiguïté un homme blessé faussement sûr de lui. Bernard Campan voit toutes ses certitudes de macho bien installé s’effondrer une à une, dès qu’il comprend que l’amour est enfant de Bohême et qu’il peut frapper encore… Il est impeccable, tout fragile et perdu devant cette tornade, cette évidence. Léa Drucker, sublime actrice, pleine d’énergie et d’amour, se délite littéralement sous nos yeux !
Les étoiles sont pour eux, car ils sont magnifiques, convaincants, troublants et vibrants !
III – La forme
Là, Zabou a joué un sale tour à ses acteurs. Elle ne leur a sans doute pas avoué qu’au montage, elle se mettrait les doigts dans la prise, se prendrait pour Bergman et/ou Malick, qu’elle jouerait avec les trucages et effets spéciaux (ralentis, accélérés, personnages arrêtés pendant que d’autres tournent autour pour expliquer, ombres chinoises etc..), les symboles (l’eau, l’air…) et les effets de style (la même scène revue plusieurs fois selon des angles différents par exemple) et j’en passe.
Au final, on sort profondément excédé par ce machin boursouflé, chichiteux, intello et terriblement prétentieux, un devoir de fin d’études de première de la classe qui donne envie de shooter dans la pellicule. La réalisatrice aime la nature, le tango, la musique classique et ses enfants (gros plans interminables sur deux clones de Zabou, un garçon qui fait de la magie et mumuse avec un microscope, une fille qui chante et joue de la guitare…) et veut absolument tout dire, tout montrer en une seule fois (et pendant ce temps, le spectateur s’ennuie et se languit de Charles, Bernard et Léa…). C’est loooooong comme un jour d’été sans cigales… La belle histoire d'amour aurait suffi. Pourquoi Zabou l'a t'elle engluée dans une overdose d'effets de style répétés jusqu'à la nausée ?
Comme le dit si bien Zabou quand tout se barre en sucette et se transforme en jus de boudin : « Il est grand temps de rallumer les étoiles » (c’est écrit, trois ou quatre fois sur l’écran !!!) pour
« Se souvenir des belles choses »…