Je vous reparle de ce film que je vous avais présenté en avant-première parce que c'est important pour un film (et son avenir) de le voir rapidement. Celui-ci, vaut vraiment le coup.
Amis d’enfance, Alex et Margot sont mariés pour le meilleur. Un soir Margot est sauvagement assassinée par un serial killer alors qu’Alex qui tente de la sauver est brutalement assommé. Anéanti, Alex se consacre uniquement à son travail de pédiatre. Huit ans plus tard, il reçoit un e-mail anonyme qui lui montre un film où Margot apparaît ! Dès cet instant, retrouver Margot devient l’obsession et la priorité d’Alex.
Le spectateur, tout comme, Alex n’aura plus une seconde de répit jusqu’à la dernière seconde tant les embûches et les intrigues à tiroir s’empilent et s’emmêlent !
La première chose dont il faut remercier et féliciter Guillaume Canet est de ne jamais perdre le fil de son intrigue. Certes il nous embrouille à maintes reprises et on se prend même à craindre que ces péripéties ne retombent comme un plat soufflet dans une grande déception, ce qui arrive souvent dans ces histoires labyrinthiques qui ne sont pas maîtrisées jusqu’au bout. Ce n’est pas le cas ici, le réalisateur ne lâche ni son histoire, ni son personnage, ni son spectateur. La tension croissante est maintenue jusqu’au final, relancée et entretenue par une succession de scènes sidérantes et assez virtuoses dont une course-poursuite (à pied) hallucinante sur le périphérique parisien, une autre où François Cluzet se retrouve enfermé dans une benne à ordures en compagnie d’un rat (depuis Kill Bill 2, je n’avais pas vécu de scène claustrophobique plus flippante) etc…
L’autre atout majeur de ce film captivant est évidemment l’immense et merveilleux François Cluzet, acteur marathonien (il court, il court…) plus que parfait, il porte ce film avec son énergie, sa discrétion et son intensité. Au-delà de sa prestation extraordinaire, il faut rendre gloire au prestigieux casting de luxe qui illumine le film. Curieusement, et fait rarissime, TOUS les nombreux personnages, même les plus secondaires ont une partition essentielle à jouer. Aucun n’est oublié en chemin. Ecoutez ce casting de rêve : Marie-Josée Croze, André Dussolier, Kristin Scott Thomas, Nathalie Baye (sublime), François Berléand (parfait), Jean Rochefort, Gilles Lelouche (mention spéciale pour ce rôle et cette interprétation sidérantes), Jalil Lespert, Olivier Marchal, Florence Thomassin, Marina Hand, Philippe Lefèvre, Brigitte Catillon… Guillaume Canet s’offre même un petit rôle, casse-gueule, difficile, totalement à contre-emploi qu’il dit lui-même n’avoir osé proposer à personne…
Notons également ce détail suffisamment remarquable pour être évoqué : l’incroyable noirceur du propos où l’on brasse tueur en série, torture, pédophilie et l’extraordinaire lumière du film idéalement accompagné par la guitare vraiment magique de Mathieu Chédid.
Guillaume Canet étant incorrigiblement romantique nous offre finalement un grand film d’amour enveloppé dans l’écorce d’un thriller haletant, énergique et sans temps mort.
Mille fois bravo.