Michou d’Auber de Thomas Gilou **
Messaoud, petit parisien de 9 ans est « placé » par la DDASS chez Gisèle et Georges (qui n’ont pu avoir d’enfant) en plein cœur du Berry. Les parents « nourriciers » de Messaoud sont pleins de tendresse pour l’enfant mais cela se passe en 1960, à la campagne. Les parents de Messaoud sont algériens, Georges est un ancien militaire qui « a fait » l’Algérie et la récente télévision qui occupe les foyers ou les bistrots est envahie par les discours du Général... Gisèle décide de teindre Messaoud en blond et de l’appeler Michou !
Au-delà des retrouvailles savoureuses de Nathalie Baye et de Gérard Depardieu et de la découverte d’un petit acteur incroyablement juste, Samy Seghir, ce gentil film qui marche sur des œufs pour parler d’une époque troublée se laisse voir avec beaucoup de plaisir. Même bourrée de clichés et de bons sentiments, l’entreprise semble sincère donc pleine de justesse et d’émotion. C’est à la fois drôle et grave sans jamais tomber dans la niaiserie. Par ailleurs, retrouver, comme des points de repères…, tous les détails qui faisaient l’ambiance des années soixante est un régal.
Gérard Depardieu (plein de rage et de douceur) confirme, film après film, qu’il redevient le grand acteur sans fard et sans tic qu’il est. Quant à Nathalie Baye, comme toujours, elle continue de transformer le moindre rôle en pépite d’interprétation. Toute en grâce, en distinction et en élégance, elle peut dire à Mathieu Amalric (aaaaah !) « Me regardez pas comme ça, je suis une fille de la campagne moi ! » et être crédible. Belle femme et belle actrice !!!