Debout les inconsolables
Jack Dawson is not dead !
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Jack Dawson is not dead !
David découvre pratiquement à l’insu de son plein gré et alors qu’il est encore un ado timide et mal dans sa peau acnéique, qu’il a le super pouvoir de téléportation. Et moi je me demande si c’est pas LE superpouvoir que j’aimerais posséder. Passons. Au début quand même, quand il se téléporte ça fait un peu "boum... patatra... et splatch..." quand il s'écrabouille. Après il contrôle, totale maîtrise... ça fait juste "vvvvvviou" (mais je le fais pas bien par écrit !).
Je vous passe les détails sur le traumas de l’enfance mais quand même il faut savoir que de temps à autre David crie « maman » quand Diane Lane passe dans le coin avec un air d’en savoir long. Contrairement à Superman à qui la télé filait des aigreurs d'estomac et des élans compassionnels, quand David regarde la misère du monde sur son écran géant, ça lui fait juste faire un rictus, comme ça L : pfiout, m’en fous et il part tout dégoûté faire un tour sur Big Ben. David est un gros pourri qui ne pense qu’à ses fesses et son superpouvoir il l’utilise, oh le vilain, à cambrioler des banques et à se faire un petit pactole qui le met à l’abri du besoin, du travail, fin, de tous les trucs chiants qui peuvent pourrir rapidos la vie rêvée.
David visite le monde, prend son petit déj sur la tête du Sphinx de Gizeh, va draguer à New-York, faire du surf à Bahia, emmène sa copine dans des palaces et visiter le Colisée de Rome etc… et tout ça dans la même journée. Parfois, par inadvertance, il se retrouve dans des endroits inconnus des guides touristiques, comme la Tchétchénie par exemple. Et là, il ne s’attarde pas. Pas con le Dave ! Bon, fin bref, c’est pas tout ça… Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes jumperisant si David arrêtait un peu de se regarder le nombril et se croire seul sur terre. Non, des jumpers y’en a d’autres et à la poursuite des jumpers, y’a les Paladins qui leur en veulent pire qu’à mort… et à la tête des Paladins, devinez !!! Y’a Roland. Si c’est pas un beau nom de paladin ça madame ? Et Roland c’est Samuel L. Jackson, qui a décidé un jour, il y a une petite dizaine d’années de mettre définitivement sa carrière au placard. Ça fait bizarre, et puis finalement non. Il s’est arrêté à jouer le jour où il a déclamé Ezéquiel 25 Verset 10. ça lui a monté direct au cerveau de faire le mystique et depuis il fait le con dans des films cons. Bien fait. De toute façon, ce qu’il a fait à Anakin avec son épée laser mauve (la pire couleur qui existe non ? Si !), moi, je pardonne pas alors. Vous, faites comme vous voulez.
Revenons en à notre jumper ! Il aurait pu se douter de l’arnaque le David quand il a vu sa tête, que le paladin lui voudrait pas du bien, qu’il avait comme un air de ressemblance avec Mace Windu, pourtant ça saute aux yeux comme un coup de tatane dans le fondement ! C'est pas parce qu'il s'est mis une moumoute blanche sur la tête qu'on le reconnaît pas. Que dalle, il a rien vu... l'amour ça rend aveugle et con parfois, je vous jure (oui, David est amoureux !). Ah oui, j’ai oublié, David c’est Hayden Christensen qui le jump (dans ce genre de film on ne dit pas "jouer" pour faire l'acteur mais "jumper", c'est pour ça). C’est même pour ça enfin pour lui, Hayden, que je suis allée voir ce machin, et aussi pour me vider la tête. Mission accomplie, quand tu sors de là, t’as le QI d’un bulot, et ça fait drôle quand tu cartonnes à 141 d’habitude. Mais ça revient vite. Ouf.
Bon alors, qu’est-ce que je pourrais bien vous dire encore pour vous inciter. Ah oui, y’a aussi une nouvelle actrice (enfin je suppose… si elle a 10 ans de carrière, faut qu’elle arrête tout de suite), une vraie quiche melba, elle s’appelle Rachel Bilson (mouarf le nom de star), retenez bien ce nom nonobstant, vous ne le reverrez pas de sitôt ! ah oui, et puis y'a Jamie Bell aussi dans le film et ça fait mal au coeur pareil... Ce film sautillant et explosant s’avère en fin de compte être une bluette sentimentale pour ados prépubères avec un grand garçon amoureux qui crie ‘maman’ de temps en temps !
Sinon ben, Hayden Christensen, il est mal barré s’il continue à jouer dans des machins choses pour boutonneux. Avec son physique de mannequin pub pour Armani et son regard de la mort qui tue, il pourrait mieux non ? Non ! Ben peut-être finalement.
Bon ben vla quoi, contente de vous avoir vus, et si on ne se voit plus d’ici là : une bonne journée et une bonne soirée.
Matez quand même l'air fin couillon du paladin chef, là en dessous... En plus, il devient gras du bide et c'est moche (bien fait).
Mike travaille chez Monsieur Fletcher, un vieux bonhomme qui tient une boutique délabrée dans un quartier dont le conseil municipal rêve de faire une ville nouvelle. Le vieux bric à brac fait un peu tache dans le projet mais c’est aussi l’endroit où est né et où a vécu Fats Waller le génial pianiste de jazz ce qui devrait rendre l'endroit intouchable. Mike a un copain, Jerry, qui à la suite d’un incident devient « magnétique » et efface toutes les cassettes vidéo en location dans le magasin. Les deux copains vont décider de refilmer à la hâte les films qui sont des classiques ou des succès du cinéma ricain. Contre toute attente, les clients vont faire un triomphe aux deux potaches et à leurs films faits de bric et de broc. Parviendront-ils à renflouer suffisamment les caisses pour aider Monsieur Fletcher à ne pas être exproprié ?
Encore un film, un de plus, un de trop dont j’attendais beaucoup et sans doute trop et qui m’a provoqué une déception inattendue. Depuis le renversant « Eternal sunshine of the spotless mind », je ne voulais plus que Michel Gondry me fasse dégringoler des sommets d’émotion qu’il m’avait provoquée. Malgré des fulgurances géniales mais fugaces, « Be kind rewind » est un gentil petit film parfois drôle mais pas toujours, pas assez et surtout pas hilarant comme je l’espérais, comme si Michel Gondry n'était pas allé au bout de la folie annoncée. Sans doute aurais-je été plus indulgente s’il ne s’agissait pas de lui. Bon j’en sais rien. Néanmoins, je dirai que la première partie est vraiment très très laborieuse et à la limite même, très mal jouée. Lorsque Jerry et Mike se mettent à revisiter les films avec deux bouts de ficelle de cheval et leur caméra vidéo, ça devient franchement loufoque, mais jamais assez. Le remake de « Ghostbuster » est sans doute le plus réussi, mais les scènes de nuit de « Rush hour 3 » filmées en plein jour (il faut voir pour le croire le stratagème employé) sont franchement hilarantes, l’hommage à « 2001 l’Odyssée de l’Espace" (un de mes films cultes que je décortiquerai jusqu’à mon dernier souffle…) m’a particulièrement touchée… On trouvera ensuite, et en vrac « Robocop », « Le Roi Lion » « King Kong »… et c’est là que ça finit par coincer. Au lieu de nous laisser continuer à jouer au quizz « c’est quel film ? C’est quel film ? »… Michel Gondry nous fait un catalogue qui défile clairement sur l’écran alors que derrière se jouent des scènes. On doit choisir entre lire les titres qui défilent et regarder ce qui se filme. On dirait qu’il casse son jouet et nous confisque le nôtre. Non, franchement pour une déclaration d’amour au cinéma, je m’attendais à plus, à mieux, à différent, plus loufoque, plus dément, plus débile. C’est bricolé oui et revendiqué comme tel, mais on a du mal à croire et à s’attacher aux personnages. Ça (me) gêne énormément. Jack Black est, comme on dit, en roue libre totalement, mais chaque fois qu'il apparaît il ne lui manque que le panneau : "Attention, je vais faire le con !". J’ai beaucoup de mal à me faire une opinion sur cette prestation qui il me semble manque de finesse (on s'en serait douté) et surtout (plus grave) de spontanéité. Les autres acteurs sont absents ou transparents, exceptée Mia Farrow désespérément irritante dans son niénième rôle de vieille petite fifille fofolle. Une chose est sûre, c’est pas l’interprétation qui attire dans ce film.
Et pourtant, et pourtant… la toute dernière partie, la plus courte, la plus réussie me trotte encore dans la tête parce que j’y ai retrouvé des airs nostalgiques qui lorgnaient du côté de Lubitsch (« The shop around the corner ») et de Capra (« It’s a wonderful life ») et là, l’émotion est au rendez-vous, le véritable hommage au cinéma, c’est là que je l’ai trouvé ! L’humanité, l’espoir, la solidarité, la fraternité, la douceur me semblaient palpables… Ai-je rêvé ?
Les Rencontres du Cinéma constituent un rendez-vous incontournable à Gérardmer pour les professionnels et le public. Durant quatre jours fin mars, une vingtaine de films sont projetés en avant-première nationale. Des films qui marqueront l’actualité cinématographique des prochains mois, qu’il s’agisse de films grand public attendus, de films Art & Essai ou de films à destination du jeune public.
Les Rencontres réunissent chaque année une centaine d’exploitants de salles de cinéma de tout l’Est de la France et d’autres régions, qui découvrent ainsi les prochaines sorties, échangent leurs expériences, rencontrent les équipes venues présenter leurs films ainsi que leurs partenaires : distributeurs, institutions et prestataires dans le domaine du cinéma.
Les rencontres de Gérardmer ont aussi la particularité de réunir des journalistes et critiques de cinéma.L’Office de Tourisme et la Ville de Gérardmer ont également souhaité associer le public de l’ensemble de la région à ces journées de cinéma non-stop, en offrant la possibilité au plus grand nombre d’assister aux séances avec une politique tarifaire volontariste. Les Rencontres du Cinéma sont organisées par : - l’Association des Cinémas Indépendants de l’Est, - les Distributeurs de films, - l’Office de Tourisme de Gérardmer, - la Ville de Gérardmer.
Pour en savoir plus et connaître le très alléchant programme, cliquez ici ! Moi j'y serai !
de Philippe Faucon ***
Bryan est un ancien agent des services secrets américains. Aujourd’hui il s’est rangé des voitures pour se rapprocher de sa fifille chérie de 17 ans (une peste pourrie gâtée par sa mère millionnaire et remariée, capricieuse et qui tape du pied en versant des geysers de larmes quand on lui dit non). Il l’a négligée quand il était en activité et depuis il est devenu un vrai papa gâteau. Quand fifille décide de partir en vacances à Paris avec sa meilleure amie (il a dû comprendre Kaboul ou Bagdad le paternel, c’est pas possible…) il refuse car il ne veut pas mettre la vie de sa fille en péril !!!!!! Il finit par céder en faisant promettre à fifille qu’elle téléphone tous les soirs. Elle a pas sitôt posé ses valises qu’elle et la copine se font enlever alors qu’elle est en direct live avec son père au téléphone (que deviendraient les films d’aujourd’hui sans le portable ?). Dès que les hurlements cessent, papa saute dans le premier avion, arrive à Paris, trouve le guguss (trop mignon han !!!) qui a abordé les filles à l’aéroport, lui règle son compte (sans le faire exprès) et découvre qu’elles ont été enlevées par des albanais qui dirigent un trafic de prostitution de jeunes filles étrangères et voyageuses. On saura plus tard que le gouvernement français couvre ce trafic de chair fraîche en touchant un pourcentage sur la « vente » des filles. Bon, mais ça c’est anecdotique on n’est pas là pour faire de la politique. Que va faire Bryan ? Déjà, il va menacer les albanais (au téléphone) en leur disant « j’ai des compétences très particulières », et il va se lancer TOUT SEUL à la poursuite de ce gang le plus organisé, le plus puissant, le plus dangereux qui soit ! Même pas peur. Il va dégommer environ 258 personnes (en plein Paris), la plupart du temps à mains nues, mais n’en torturer qu’une (il lui plante des clous dans chaque genou et il relie le tout au courant électrique… faut y penser et il se réjouit et se félicite que la France soit un pays où l’EDF fonctionne 24h/24 parce qu’en Afghanistan on rigolait pas tous les jours. Des fois, y’avait des coupures de courant et fallait y mettre les mains !). Trop marrant le Bryan.
C’est tellement con, invraisemblable et filmé avec les pieds (je veux même pas savoir qui est ce Pierre Morel !) que j’ai vraiment fini par bien me marrer malgré le thème pas réjouissant, le racisme ambiant etc... La fin (dont on ne doute jamais une seconde) est à la hauteur du reste. Tout finit dans le rose bonbon le plus écoeurant avec exaucement d’un autre vœu de la capricieuse alors que (quand même !!!) sa meilleure copine s’est fait massacrer pendant le voyage ! Ah oui tirelipimpom sur le chiwawa, le français du film s’appelle Jean-Pierre ! Moi, ça m’amuse.
Pourquoi une étoile ? Je préfère faire les demandes et les réponses. Comme hier, enfin presque…, parce que Liam Neeson (il fait chaud ou c'est moi ???), sinon je serais sortie au bout d’un quart d’heure. En tout cas il doit avoir des dettes de jeux c'est pas possible autrement. Ou alors le scenario a été écrit par des remplaçants pendant la grève des scénaristes, ou bien, je sais pas moi...
Enfin, au moins, on n’est pas trompé sur la marchandise, la bande-annonce annonçait clairement la couleur !
Un serial killer de femmes commet des crimes épouvantables à Marseille. Dans le même temps, un ancien sauvage qui purge une peine à perpétuité « risque » d’être libéré pour bonne conduite après 25 ans d’enfermement. Au milieu de ces deux histoires (sans aucun lien l’une avec l’autre !!!) se trouve Schneider, flic brisé, ratatiné par un drame personnel mais qui tente, entre deux comas éthyliques de résoudre les énigmes.
Ça commence plutôt bien. Se lancer sur les traces d’un serial killer au cinéma promet toujours une multitude de pistes et de mystères à résoudre. Et puis découvrir le fonctionnement d’un cerveau malade peut être un voyage fascinant. Hélas, on ne saura rien de ce qui se passe dans ce cerveau et nous assisterons abasourdis à une succession de plans indigestes et très insistants sur des corps de femmes martyrisées, torturées, violées alors qu’un expert ès crime nous explique (pour enfoncer encore bien le clou) comment l’assassin a procédé. Est-ce le moment d’employer le mot « complaisance » (oui, pour ceux qui me connaissent, ils savent que c’est un mot que je ne parviens jamais à caser, les autres auront raison de s’en foutre) ? Sinon, il me semble que le film pourrait se « voir » simplement, sans arrière pensée si l’on ne savait qu’Olivier Marchal est un ex flic et que donc, il est difficile de ne pas voir un aspect documentaire dans ce(s) film(s)… C’est là que ça devient réellement effrayant. Soit Olivier Marchal a des comptes à régler avec son ancien métier, soit il crache dans la soupe froide, soit… et c’est là qu’on tremble, sa peinture du milieu de la police municipale reflète la réalité ! En effet, alors que ce matin encore dans ma radio préférée un monsieur flic qui a écrit un livre nous implorait d’aimer la police, il se trouve qu’ici aucun flic n’attire la sympathie et qu’au contraire même, ils sont tous plutôt repoussants voire inquiétants et effrayants les uns que les autres, à l’image des squats miteux où ils ont leur bureau. Apparemment, ils exerceraient tous leur métier par dépit, pour se venger de la vie qu’est pas rose tous les jours, certains parleraient à leur flingue « c’est plus beau qu’une gonzesse ! », certains voleraient des objets de valeurs sur les lieux de crimes et traficoteraient pour arrondir les fins de mois, d’autres vendraient des photos à la presse, sans parler des règlements de compte, vengeances et autres meurtres entre flics, et aussi qui couche avec qui, qui veut la place de qui, que doit-on cacher aux supérieurs etc, etc… Quant à l’aspect « dossier de l’écran » du film qui va faire plaisir à Mâme Dati (pouh ! rien qu’écrire ce nom fout le frisson !) : un psychopathe peut-il être réinséré ? La réponse est « non ». Les tarés restent tarés surtout si entre temps ils ont rencontré dieu en prison (ça aide pas !) et ceux qui ne le sont pas le deviennent. A ce titre, ce qu’on fait faire à Daniel Auteuil dans la dernière demi-heure (qui part en vrille ni plus ni moins) est tout bonnement invraisemblable, inconcevable et honteux. Je me demande toujours jusqu’à quel point les acteurs peuvent TOUT accepter dès lors qu’ils ont signé un contrat ? Ajoutons à cela une image bien crade aux couleurs sursaturées ou désaturées (les spécialistes trancheront) et vous aurez une idée de l’ambiance !
Alors pourquoi une étoile me direz-vous encore ? Parce que les acteurs, figurez-vous ! Des seconds rôles en pagaïe : Louise Monot (la fofolle des pubs « une seconde de bourjois ») que j’attends dans un vrai rôle, Gérald Laroche impeccable, Francis Renaud toujours au bord de l’implosion et Catherine Marchal grande classe. Olivia Bonamy hérite du rôle difficile de la victime collatérale chargée de chialer abondamment avec le nez qui coule à flot (il faudra aussi qu’on m’explique pourquoi les jolies brunettes acceptent parfois de se coller une serpillière jaune paille sur la tête ?). Reste Philippe Nahon qui après une incursion (hilarante et réussie dans la comédie « Vous êtes de la police » de Romuald Beugnon) reprend avec conviction et persuasion son costard de salaud débectant.
Et enfin, le stradivarius… Daniel Auteuil, imbibé jusqu'au fond d'oeil, qui compose ici une épave, un débris, un homme en ruines absolument irrécupérable et qui le fait avec toute son envergure et son talent, sans excès, sans exubérance, avec classe et sobriété. Chapeau.
Olivier Marchal peut lui dire merci !!!
Créé par Churchill, le SOE (Special Opérations Executive), service secret de renseignements a parachuté en France des femmes qui ont accompli des actions héroïques en 1944. Ici, elles doivent récupérer un soldat anglais tombé aux mains des allemands qui en sait beaucoup sur le très prochain débarquement. Cette mission accomplie, à l’arrache, elles doivent en accomplir une autre, encore plus suicidaire, éliminer un colonel nazi.
Le principal mérite de ce film (qui a dit le seul ???) est que pour l’une des rares fois le cinéma évoque le combat et le sacrifice des femmes qui sont entrées en résistance pendant la guerre et n’ont connu aucune reconnaissance (ou si peu) par la suite, contrairement aux héros masculins ! Hélas, si le film se laisse voir sans déplaisir et avec intérêt même, il lui manque le souffle épique et l’émotion qu’il devrait susciter. Il manque d’ampleur et du je ne sais quoi en plus qui fait LE film de référence. Cela tient sans doute (peut-être) au casting. Julien Boisselier si sensible par ailleurs, ne convainc pas du tout en chef de réseau. Rarement hélas, on ne sent de réelle complicité entre les cinq femmes. Si elles sont emmenées tambour battant par Sophie Marceau, très autoritaire, sniper tireur d’élite, paupières mi-closes et mâchoires serrées à la Michaël Douglas, si Julie Depardieu confirme de film en film qu’elle est la Rolls Royce des seconds rôles et qu’on a toujours envie d’être sa copine (Julie si tu me lis…) et si Maya Sansa, beaucoup plus discrète crève littéralement l’écran… on ne peut en dire de même de Marie Gillain (toujours un verre à la main… ça se confirme donc) mais à sa décharge, elle a remplacé au pied levé Laura Smet (dépressive...). Quant à Déborah François, elle joue vraiment comme une savate et son sacrifice en crucifixion est d’un ridicule achevé.
Multiplier à l’infinie les scènes de torture est également d’un goût hasardeux. Est-ce qu’on doute encore du sort réservé aux résistants lorsqu’ils étaient arrêtés par les nazis ? Lorsqu’on nous montre un gars ou une fille avec le visage défoncé, on se doute qu’on ne lui a pas fait des chatouilles… filmer les coups, les arrachages d’ongles, les écrasements de pied et j’en passe (sadiques, courez-y) n’est peut-être pas utile, en tout cas pas une dizaine de fois !
Que reste t-il donc qui mérite les deux étoiles me direz-vous ? L’histoire qui mérite d’être connue. L’interprétation (et la présence, rien que la présence) de Sophie Marceau, de Julie Depardieu et Maya Sansa mais aussi, mais surtout celle de l’incroyable, époustouflant, magnifique, magnétique, phénoménal acteur allemand Moritz Bleibtreu. Il compose ici un officier nazi tour à tour cruel, bourreau implacable puis humain.
soit...
Hélène fête ses 75 ans entourée de Frédéric, Adrienne et Jérémie ses enfants ainsi que leurs conjoints et leurs enfants dans la maison familiale. Elle a consacré sa vie à l’œuvre de son oncle et sa maison ressemble aujourd’hui à un musée où en plus des œuvres du peintre, trônent des toiles ou du mobilier de Corot, Majorelle, Daum… Hélène meurt soudainement et ses enfants se réunissent à nouveau pour envisager ce qu’il faut faire de cet héritage ainsi que de la maison de leur enfance. L’aîné Frédéric est persuadé que la maison et les œuvres seront transmises de génération en génération or, son frère vit en Chine, sa sœur aux Etats-Unis, ils reviendront peu en France et ont besoin d’argent…
Olivier Assayas revient enfin à un cinéma plus accessible, plus compréhensible et surtout hyper sensible et nous pose cette question : objets inanimés, avez-vous donc une âme ? La réponse est oui, et tout le film est subtile et raffiné non parce qu’il parle beaucoup d’art mais aussi et surtout, en ce qui me concerne de sentiments, de racine, de transmission, d’héritage… et du moment auquel on est absolument jamais préparé, celui où l’on doit vendre la maison de ses parents. Les relations des frères et sœur entre eux, ceux avec leur mère ne sont pas décortiqués au scalpel mais effleurés en quelques scènes avec infiniment de délicatesse. Et si à un moment Charles Berling (magnifique) pousse un cri libérateur très impressionnant, il n’y a pas d’un côté le gentil qui veut garder la maison et de l’autre les méchants qui veulent vendre. Avec beaucoup d’intelligence et de lucidité, chacun expose ses (bonnes) raisons. A aucun moment ils ne sont les uns contre les autres. Le trio de tête, la fratrie de cinéma Berling/Binoche/Régnier fonctionne à merveille et éblouissent une fois de plus par leur naturel. Les scènes entre Jérémie Régnier et Charles Berling sont tout particulièrment réussies. Edith Scob, la mère, est magnifique dans un rôle vraiment sensible. Dominique Reymond, Valerie Bonneton et Isabelle Sadoyan très discrètes mais essentielles dans des rôles secondaires sont épatantes.
Dommage que l’épilogue qui donne la part belle à la jeunesse (les enfants de Charles Berling, des ados) soit, selon moi, complètement ratée car elle nous éloigne totalement pour ne plus jamais nous en rapprocher du coeur vibrant du film.