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  • Duplicity de Tony Gilroy **

    Duplicity - Paul Giamatti et Tom WilkinsonDuplicity - Julia Roberts et Clive OwenDuplicity - Clive Owen

    Claire est agent de la CIA (prononcez « si aie hé », ça le fait) et Ray, agent du MI6 (dites « aime aïe sixe », that will do). Ils se rencontrent à Dubaï lors d’une mission chabadabadaboum et avant qu’il n’ait le temps de lui prouver son amour, Ray finit saucissonné (drogué) par la belle qui lui vole les secrets cachés dans sa chaussette. MDR.

    Les deux tourtereaux se retrouvent, (hasard ou coïncidence ?) se font des yeux de crapauds morts d’amour en se balançant des vacheries, Claire ôte son string, Ray sa chemise, craque boum hue , ils démissionnent et montent un coup qui devraient les mettre à l’abri du besoin pour le reste de leurs jours et leur permettre de se compter fleurette les pieds dans l’eau !

    L’arnaque, on s’en bat l’œil, il s’agit de piquer la formule d’un produit pharmatico capillaire révolutionnaire et ainsi prendre de vitesse deux maousses multinationales costaudes qui se tirent la bourre sans concession. Mais ce qui compte vraiment c’est le duo de charme qui sévit à l’écran et dégaine ses répliques cousues bouches plus vite qu’ils n’enlèvent le bas et grâce à leurs mines d’innocents, on ne sait jamais qui dit vrai et qui ment ! C’est un régal pour l’oreille mais aussi pour les yeux. Julia Roberts très en formes (y’a une justice, je vous le dis, Julia Roberts a des bourrelets… et le cheum qui m’accompagnait a dit élégamment « elle n’a jamais si bien porté son nom… ») mais en petite forme (voyez ce que je veux dire !) est associé à Clive Owen qui alterne les mines déconfites, réjouies… tout frais, un peu idiot parfois, un petit air « canaille » craquantissime et fou d’amour comme jamais est sexissime même quand il a sa chemise.

    Ça va vite, on voyage beaucoup, il y a du soleil (et peu de nanas)… la scène d’ouverture avec Tom Wilkinson et Paul Giamatti (les deux patrons) est le top model des scènes de cinéma au ralenti : HILARANTE et la fin que l’on sent arriver comme un gros patapouf est déconcertamment bien envoyée…

    Vite vu, vite oublié mais réjouissant !

  • Maurice Jarre

    13 septembre 1924 - 29 mars 2009

    Au temps du cinéma muet les films étaient souvent accompagnés par un orchestre ou un piano, parfois même dans le seul but de couvrir le bruit du projecteur. Cela a bien évolué et il y a une éternité que la musique de films a dépassé sa simple condition d'accompagnement sonore. Elle parvient même à aller bien au-delà que contribuer à illustrer un propos ou à n'être qu'esthétique. Elle apporte une profondeur supplémentaire chargée de sens jusqu'à s'impliquer dans le récit pour devenir indissociable du film, des images, d'un personnage.

    Maurice Jarre, récompensé trois fois au Oscars et très récemment d'un Ours d'Or à Berlin pour l'ensemble de sa carrière, est l'auteur de bien des thèmes mythiques qui accompagnent un parcours cinéphile. Je ne citerai que quelques titres qui s'imposent : Lawrence d'Arabie, le Docteur Jivago, Paris brûle-t'il, le Cercle des Poètes disparus, Ghost, Witness, Soleil rouge, Shogun...

    Personnellement, je n'ai pas réussi à trancher : 

    Evidemment, j'étais amoureuse de...

    Tom Courtenay (raté vous pensiez Omar !!!)

  • Je ne répond(ai)s plus...

    Voilà où j'étais :

     

    Ces rencontres sont organisées par les exploitants de salles de cinéma, les distributeurs de films, l'Office de Tourisme et la ville de Gérardmer. Elles proposent des projections en avant-première de films en présence d'équipes de films et de professionnels du cinéma.

    Compte tenu d'une météo déplorable (blizzard, vents, tempête (en mars... et blablabla !), pluie non stop) je ne vous ferai pas la visite guidée du "tour du lac", comme l'année dernière.

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    Par contre, lui, vous n'y couperez pas car : je l'ai touché de mes deux yeux.
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    Il est beau, il est drôle, il est grand, il sent bon, il est gentil, il est cool, il est rock, il est mince (j'ai fait un palper-rouler sous le blouson)... Moi j'ai l'air d'une grosse quiche qui a rencontré le dahu... mais c'est à cause de lui, quand il m'a serrée contre lui en implorant "allez, une photo avec moi, pour mon book !!!", j'ai d'abord rechigné et il m'a raconté une bonne blague (à l'oreille, donc, je la garde pour moi). C'est pourquoi on voit mes amygdales !

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    Melle L.M. très très jolie, par contre, mais beaucoup plus marrante dans les pubs Bourjois ne nous a pas fait la grâce et l'honneur du moindre sourire... passons.
    J'attendrai la sortie en salle de ce nouvel OSS pour vous en parler car c'est justement grâce aux conditions météorologiques que, bien qu'ayant mon billet d'entrée, je n'ai pu arriver à temps pour voir le film. L'une des particularités de ces Rencontres étant aussi de vendre plus de places que la salle n'en contient... MDR. J'en ai pas fait un plat vu que j'avais été dans les bras de Juanito !!!
    Les six films que j'ai pu voir ont tous un distributeur, ils sortiront dans les semaines ou les mois qui viennent. Je vous en reparlerai donc plus précisément à ce moment là, pour vous donner envie d'avoir envie (ou pas !).
     

    THE BOAT THAT ROCKED **** de Richard Curtis

    sortie prévue le 22 avril 2009

    (hélas traduit en français !!! par "Good morning England".)
     
    Je vous OBLIGERAI à le voir car même si je ne suis pas devine, je prédis à ce film un avenir de "film culte". 300 % rock and roll, c'est une succession de scènes d'anthologie menées par une troupe d'acteurs TOUS, du premier au dernier rôle, au top niveau : Philip Seymour Hoffman, Rhys Eyvan, Bill Nighy, Kenneth Brannagh, Emma Thompson, Rhys Darby, Nick Frost...
    Good Morning England
     

    EASY VIRTUE*** de Stephen Elliott

    sortie prévue le 22 avril 2009

      (hélas traduit en français par "Un mariage de rêve")

    Un mariage de rêve 

    Un film très british, beaucoup plus subtil que son titre et son affiche le laissent supposer. D'une élégance folle, d'un humour impitoyable, pétillant et sombre à la fois. Très beau.

     

     

     

    SŒUR SOURIRE de Stijn Coninx ***

    Sortie prévue le 29 avril 2009

    Soeur Sourire

     

    La vie ratée et bouleversante de Jeanine Deckers, cette femme qui dut lutter constamment contres ses parents, le couvent, l'église, sa foi, son homosexualité... devenue un véritable mythe avec une chanson, seule, intransigeante, pleine de doutes et de douleur. Dur.

    Et qui prouve, si besoin en était encore, quelle immense actrice est Cécile De France !

     

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    Parfois entre plusieurs séances, nous pouvions aller nous détendre à l'hôtel. Très joli, très décoré

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    façon Hansel et Gretel

     

     

    Nous pensons que le propriétaire avait dû perdre un être cher récemment, car il y avait une espèce de couronne sur sa porte. Nous nous sommes donc recueillis pieusement. 

     

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     D'autres fois, je foutais sa raclée à Moit. aux échecs :
     
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    Puis nous retournions au cinéma... Une très belle et unique salle... d'où le mécontentement du public qui ne pouvait entrer à certaines projections. Ces rencontres sont "victimes" de leur succès
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    INCOGNITO d’Eric Lavaine **

    Sortie prévue le 29 avril 2009

    Incognito

    En présence du réalisateur. Un film de copains sans autre prétention que celle de divertir apparemment. Pari réussi. Nous avons ri. Dubosc fait du Dubosc. la bonne surprise vient de Bénabar, bon acteur.

     

     

     

    NOTORIOUS B.I.G. de George Tilman Jr. (* ou **, je n'ai pas encore tranché)

    Sortie prévue le 24 juin 2009

    Notorious B.I.G.

    La vie et la mort du rappeur (assassiné à 24 ans). Il paraît que ce film n'est pas uniquement destiné au seul public féru et amateur de hip hop. Moi j'y ai quand même beaucoup vu tout l'empilement de clichés du gansta rap : provocations, culte du look, grosses bagnoles, chaînes en or, filles faciles très déshabillées, musique inexistante et rimes approximatives...

     

      

     

    ROMAINE PAR – 30 de Agnès Obadia *

    Sortie prévue le 29 avril 2009

     

    Histoire assez invraisemblable et sans grand intérêt d'une grande fille naïve qui se retrouve seule plaquée dans le Grand Nord Québécois par son petit ami. Sauvée in extrémis par la délicieuse Sandrine Kiberlain qui était présente avec sa réalisatrice... Mais c'est terrible mon appareil s'obstine à ne  prendre en photo que des jolis garçons !
    Romaine par moins 30
  • Une famille brésilienne de Walter Salles et Daniela Thomas °

    Une famille brésilienne - Vinicius de Oliveira, José Geraldo Rodrigues, Kaique Jesus Santos et João BaldasseriniUne famille brésilienne - Sandra Corveloni

    Dans cette famille brésilienne très très pauvre, il y a :

    - la mère (Sandra Corveloni, Prix d’Interprétation à Cannes 2009, excusez du peu… mais il faudrait qu’on m’explique pourquoi !) enceinte de son cinquième enfant qu’elle a tous eus de pères différents. « Pourvu que ce soit une fille !!! » se désole t’elle ! ça la changerait effectivement de ses quatre autres branleurs plus antipathiques les uns que les autres,

    et les quatre fils donc :

    - Dinho, le seul qui travaille (dans une station-service) et qui, pendant ses crises mystiques fréquente une église où un prédicateur cinglé demande aux infirmes de se lever de leur fauteuil roulant bon dieu !

    - Dénis qui travaille un peu, mais beaucoup moins, baise tout ce qui remue, essaime au passage (il a déjà un enfant) mais est très tenté par l’argent facile (vol à la tire). Basculera t’il dans la délinquance ?

    - Dario qui rêve d’être footballeur mais à 18 ans est déjà pratiquement atteint par la limite d’âge et ravagé par un acné purulent du plus bel effet. On peut, lors des nombreux gros plans sur son visage grêlé s’occuper à compter les boutons.

    - Reginaldo, le plus jeune, beaucoup plus noir que les autres (sosie de Michaël période Jackson Five) recherche son père en faisant des doigts d’honneur à tout bout de champ.

    Et aussi le chien de la voisine, un rotweiller prêt à tuer et qui s'appelle "Gandhi". ah ah ah ! c'est marrant !

    Il y a des films dont on a presque honte de ne pas les avoir aimés tant ils semblent dépeindre une réalité dont on doit se faire un devoir d’y compatir… La phrase est lourdingue mais le film aussi, alors, camembert ! Mais il y a tellement longtemps que je ne me suis pas autant ennuyée dans une salle que je ne peux passer cet ennui sous silence !

    On ne peut certes faire le reproche aux réalisateurs (se mettre à deux parfois ça peut être utile !!!) de nous offrir un dépliant touristique de leur pays. Ici pas de Corcovado qui domine la baie ou de plages de rêve. Les pauvres sont très très pauvres, les riches très très riches. Sao Paulo est une ville grouillante, très embouteillée et très moche. Et à l’image de la ville contrastée, cette famille cohabite en s’ignorant. Les quatre garçons se croisent parfois en se traitant de « fils de pute » (leur mère donc !), en se chamaillant la place très enviée du canapé face à la télé et en se fichant éperdument de ce que les uns et les autres font ou deviennent. Moi aussi, je m’en suis complètement fichue.

    On passe continuellement d’un personnage à l’autre et comme chacun a une particularité (le foot, la religion, le foot, la recherche du père, le foot, gagner de l’argent, le foot), chaque scène revient à peu près une cinquante de fois. L’ennui est pesant, la lassitude envahissante et cette heure quarante dénuée de la moindre émotion m’a paru interminable… d’autant plus qu’au final j’ai eu l’impression d’assister à un match de foot sans fin !

  • The Chaser de Na Hong-Jin ***

    The ChaserThe Chaser

    Jung-Ho est un ancien flic devenu proxénète à Séoul. Lorsque « ses » filles disparaissent les unes après les autres, il croit d’abord qu’elles se font la malle en empochant « son » argent. Très vite il se rend compte grâce à un numéro de portable qui revient régulièrement dans le registre d’appels des clients, qu’elles ont toutes eu affaire au même homme. Au cours d'une nuit cauchemardesque qui le mènera au bout de l’enfer, Jung-Ho va reprendre du service pour tenter de coincer le coupable et surtout de sauver Mi-Jin qui avait rendez-vous avec l’homme en question.

    L’une des grandes originalités de ce film trépidant, fou furieux, violent mais non dénué d’un humour noir noir noir est que dans la première demi-heure le spectateur connaît le coupable. Un tueur psychopathe digne de « Seven » qui la joue bien moyen âgeuse au marteau et au burin (âmes sensibles, rassurez-vous (relativement), on ne voit que le résultat des coups portés…). Le malade, un jeune homme plutôt joli à regarder, est arrêté, il avoue tous ses crimes mais envoie les flics (des balourds pas bien malins) sur de fausses pistes. Seul le spectateur (encore une fois, car lui non plus n’est pas épargné…) sait où est ligotée la dernière victime encore en vie mais dans un sale état.

    On a du mal à croire que ce film est un premier film tant il allie maîtrise totale à tous points de vue, scénario haletant, réalisation époustouflante, suspens insoutenable, interprétation géniale…

    On ne cesse de tourner en courant autour du quartier et de la maison où la fille croupit, baignant dans son sang, ce qui rend l’angoisse encore plus suffocante. Tout se passe en une seule nuit, c’est magnifique, mené tambour battant. Le héros, d’abord pas très sympathique gagne peu à peu en intensité et en charisme. Il est rare et vraiment enthousiasmant de voir un acteur et surtout un personnage autant changer, évoluer au cours d’une histoire.

    Le malaise va crescendo, car faute de preuves, le tueur est relâché et le réalisateur n’hésite pas, contre toute attente (la spectatrice que je suis est encore naïve !), à aller au bout de l’horreur…

    Allez, un seul petit reproche pour la route : le film aurait dû s’achever cinq minutes avant la fin et on aurait vraiment pu parler de coup de maître dans l’audace. Néanmoins, ce thriller survolté, chasse à l'homme éreintante est plus que recommandable.

  • La journée de la jupe de Jean-Paul Lilienfeld ***

    La Journée de la jupe - Isabelle AdjaniLa Journée de la jupeLa Journée de la jupe

    Sonia, prof de français dans un collège « sensible » a bien du mal à se frayer un chemin parmi ses élèves. Exceptionnellement, le cours doit avoir lieu dans un « théâtre » aménagé dans l’enceinte de l’établissement où elle doit présenter Molière à ces jeunes qui n’en ont absolument rien à faire. Il lui faut pas moins de 20 minutes pour parvenir à entrer dans la salle au milieu d’un chahut indescriptible et d’une cacophonie d’insultes et de blagues à deux balles où la prof est obligée de hurler pour se faire entendre, séparer des élèves constamment au bord de l’explosion. Avant de pénétrer enfin, plaquée contre le mur dans la bousculade elle avale un anxiolytique. Ce geste et toute son attitude en général prouvent déjà à quel point elle est au bout du rouleau. La tentative de cours commence à peine qu’une altercation éclate entre deux élèves. Sonia est obligée d’intervenir pour les séparer. Une arme tombe d’un sac, la prof s’en saisit et, incapable de ramener l’ordre et le calme, le braque sur ses élèves. La prise d’otages totalement improvisée qui s’ensuit est une alternance de tension et de malaise qui atteindra parfois des sommets d’inquiétude, de trouble et d’agitation stupéfiants et inattendus.

    Le réalisateur filme un huis clos asphyxiant et anxiogène qui ne « s’aère » que moyennement lorsqu’on sort de la salle pour voir que le GIGN, une ministre sont prêts à intervenir alors qu’un « négociateur » tente d’apaiser tout le monde pour éviter le drame.

    On se demande à tout instant jusqu’où ira le réalisateur, et l’on est soulagé de constater qu’il n’édulcore rien et aborde des thèmes très actuels avec un pessimisme qui semble sans solution : racisme, religion, mixité entre autres. Comment faire comprendre à ces jeunes pour la plupart « issus de l’immigration » qui n’ont à la bouche que des mots qu’ils brandissent constamment comme des menaces : racisme, respect (pour leurs mères, pour leurs sœurs alors qu’ils peuvent violer leurs camarades de classes), religion et ponctuent souvent leurs propos par « Inch’Allah » (alors qu’ils ne connaissent manifestement rien au Coran ou à la Bible ou la Torah), que leur « salut » est dans l’éducation ? Comment entrer en communication avec eux alors qu’ils se sentent victimes d’un système et d’une société toute entière ? Le réalisateur ne fait pas dans la démagogie et on ne peut que l’admirer pour ça. Ainsi que tous les jeunes élèves/acteurs.

    Ce film c’est la version « trash » d’  « Entre les murs », un constat effrayant voire angoissant où les filles sont les plus sacrifiées.

    Adjani, bouffie, mal coiffée, mal habillée est ici FOR.MI.DA.BLE et plus Yasmine qu’Isabelle. Capable de filer un coup de boule au plus récalcitrant de ses élèves et de se relever en sautant et criant « Zidane il a marqué, Zidane il a marqué », de se faire traiter de « vieille grosse », elle est impressionnante et fabuleuse. Et c’est encore elle qui pose le mieux les questions de ce film qui ne donne pas de réponses… :

    "Au-delà du personnage de cette prof qui pète les plombs, j'ai surtout été frappée par la justesse du constat social.

    Qu'est-ce que l'éducation aujourd'hui ?

    Comment en est-on arrivé à cette impasse ?

     C'est quand même une des dernières institutions d'intégration, comment se fait-il qu'elle soit dans cet état-là ?

    Comment se fait-il que le système soit en pareil disfonctionnement et qu'on soit dans un tel malentendu ?

    Qu'est-ce qu'on a fait à ces élèves ?

    Qu'est-ce qu'on a fait à ces professeurs ?

    Pourquoi et comment a-t-on abdiqué devant les exigences de l'enseignement ?

    J'ai vraiment apprécié que le film ne cherche pas à moraliser socialement, civiquement, qu'il ne cherche pas à donner des leçons, ni à apporter des solutions mais juste ? si on peut dire ! - à poser toutes les questions, à mettre les spectateurs en face d'une dure réalité..."

    Chapeau.

  • Coco de Gad Elmaleh *

    Coco - Gad ElmalehCoco - Manu Payet

    Coco a gagné le gros lot et la légion d’honneur pour avoir inventé « l’eau frétillante » (ni plate, ni gazeuse…). Juif séfarade excentrique rendu mégalo par sa réussite et sa fortune, il veut faire de la Bar-Mitsva de son fils un évènement national en l’organisant au Stade de France et en demandant à un ministre de faire du lendemain un jour férié afin que les 4 000 invités puissent se reposer.

    Et alors ?

    Alors, rien ou pas grand-chose !

    Quelques répliques drôles ne donnent pas de crampes aux zygomatiques. Flirtant souvent avec la naïveté et la vulgarité, contrairement à ses spectacles, Gad Elmaleh s’est concocté un one man show pas bien convaincant.

    Deux bonnes surprises : Pascale Arbillot, glamourissime et Manu Payet plus drôle que le patron…

  • La fille du RER d’André Téchiné **

    La Fille du RER - Catherine Deneuve et Emilie DequenneLa Fille du RER - Emilie Dequenne et Nicolas DuvauchelleLa Fille du RER - Catherine Deneuve, Emilie Dequenne, Michel Blanc, Mathieu Demy, Nicolas Duvauchelle et Ronit Elkabetz

    Jeanne vit avec sa mère Louise dans un pavillon de banlieue plutôt cossu s’il n’était sonorisé par le passage régulier et vrombissant du RER. La mère et la fille sont très proches l’une de l’autre, hyper complices. Louise garde des enfants à domicile et se désole un peu que Jeanne sans emploi ne mette pas plus de conviction à en chercher un.Quand Jeanne rentre le soir, elle dit qu’elle a passé sa journée en entretiens mais Jeanne ment. Elle passe en fait son temps à glisser dans les rues en se faufilant sur ses rollers. Puis elle rencontre Franck qu’elle trouve idéal. Elle s’installe avec lui dans un drôle d’endroit. Louise doute que sa fille puisse trouver le bonheur avec ce garçon un peu étrange et direct dans ses paroles, elle reste sceptique sur le comportement de Franck qu’elle trouve agressif… et effectivement, il quitte rapidement Jeanne de façon brutale. En réaction à cet abandon qu'elle ne comprend pas, Jeanne va inventer un mensonge rocambolesque qui va faire chavirer bien des existences…

    André Téchiné brode et imagine la vie de Jeanne qui bascule à partir d’un fait divers réel. En 2004, une jeune fille a porté plainte suite à une agression antisémite dont elle aurait fait l’objet dans le RER. En l’absence de toute preuve et de tout témoin, cette « affaire » a mobilisé pendant 48 heures toute la compassion et toute l’émotion nationales (des média aux 60 millions de citoyens français en passant par l’Elysée… et pourtant nous n’avions pas encore à l’époque un Président prêt à se déplacer et à intervenir personnellement dans chaque foyer dès qu’il y a une fuite d’eau !). L’intox était assez géniale et fascinante mais la jeune femme avait dû rapidement reconnaître qu’elle avait tout inventé !

    N’aimer que moyennement un film d’André Téchiné est suffisamment rare pour que j’en sois encore toute déconcertée le lendemain de sa vision. Et pourtant, même après réflexion, je dois avouer que les aspects gênants ont pris trop de place pour faire de ce film, un film aimable.

    Je n’ai pas aimé que Téchiné :

    - se mette à filmer caméra à l’épaule ? On se doute –même moi- qu’une fille à rollers, sillonne et slalome : inutile de nous mettre la caméra sur roulettes. Cette façon de filmer devient vraiment pour moi très très gênante.

    - qu’il fasse (comme le premier débutant américain venu) tomber des giboulées dignes des moussons tropicales dès que les choses se gâtent pour un personnage ? Avez-vous remarqué vous aussi à quel point il pleut quand ça tourne au vinaigre ?

    - ne nous donne pas l’occasion d’aimer sa Jeanne ni de comprendre réellement pourquoi, comment elle sombre si rapidement dans cette espèce de folie et qu’elle redevienne tout à coup aussi « normale » que vous et moi qui ne nous sommes jamais fait des entailles (très très légères) au visage et aux bras, couper une mèche de cheveux, tatouer des croix gammées sur le ventre pour filer droit à la police accuser des noirs et des arabes ?

    - bâcle sa fin en queue de poisson, au soleil autour d’une table « ami Ricorée »,

    - ait négligé les personnages de Ronit Elkabetz et Mathieu Demy…

    Que reste t’il alors ? Les acteurs évidemment.

    Emilie Dequenne est Jeanne. Dans son regard absent, parfois plongé dans le lointain, on sent toute la fragilité et l’ambiguïté de la jeune fille.

    Nicolas Duvauchelle est Franck, toujours tendu, inquiet et inquiétant.

    Et évidemment, Catherine Deneuve est Louise, parfaite. Crédible en mère attentive, affectueuse puis inquiète, crédible aussi en « assistance-maternelle » de banlieue qui « joue au sable » et raconte des histoires aux enfants. Son naturel, son énergie, sa liberté et sa vulnérabilité font ici, une nouvelle fois des merveilles.