Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 4

  • Jusqu’à toi de Jennifer Delvoldere *

     Mélanie Laurent, Jennifer Devoldere dans Jusqu'à toi (Photo)

    Chloé est jeune, belle mais timide, un peu sauvage (limite misanthrope), un peu rêveuse, un peu farfelue, inapte à la vie et au bonheur et surtout très très seule. Elle vit à Paris, travaille avec des gens qu’elle juge médiocres, a un père qui fut absent mais qui voudrait devenir présent, une amie en mal d’enfants…

    De l’autre côté de l’Atlantique il y a Jack, jeune, beau, largué par sa copine. Il se retrouve donc très très seul, un peu rêveur, un peu farfelu. Il a un ami, hobbit buveur de bières et c’est à peu près tout. En regardant au fond d’une bouteille de coca, Jack gagne un séjour à Paris.

    Comment faire pour que ces deux tourtereaux qui ne le savent pas encore se rencontrent ???

    Simplement, faire en sorte que leurs valises soient perdues et qu’on vienne rendre à Chloé celle qui ne lui appartient pas. Comme la jeune femme est très romanesque, elle va se mettre à fantasmer sur le propriétaire du bagage perdu en en inventoriant le contenu.

    Vont-il se rencontrer ? Se comprendre ? S’aimer ?

    Vous le saurez en allant voir cette comédie sentimentale qui remplit pratiquement point par point le cahier des charges du genre.

    Si le courage vous en dit, vous pouvez relever les aberrations et autres machins très agaçants (et venir m’en faire part). Par exemple :

    - c’est fou ce que les personnages des comédies sentimentales ont de facilités pour prendre l’avion, faire des allées et venues d’un continent à l’autre.. alors qu’ils n’ont même pas de quoi se payer leurs locations de DVD,

    - c’est fou ce que les personnages des comédies sentimentales ont comme problèmes psychiatriques avec leurs parents… avez-vous déjà vu une mère qui ne cumule pas toutes les tares de la mère abusive, ou un père qui ne soit pas complètement passé à côté de sa progéniture etc,

    - c’est fou ce que les personnages des comédies sentimentales peuvent dire comme conneries exaspérantes ou risibles. Exemple, Chloé travaille dans une revue qui parle de médicaments. Elle raconte à Jack que sa mère était pharmacienne et qu’elle l’aidait à ranger les boîtes de médicaments quand elle était petite : « je devais avoir besoin qu’on me soigne, qu’on me mette des pansements, qu’on s’occupe de moi… ».

    Au secours !!!!

    Je dirais que le seul, l’unique intérêt réside en la présence de la délicieuse, charmante, adorable, craquante Mélanie Laurent qui défend ce petit film amorphe avec fantaisie et une belle énergie.

  • Simon Konianski de Michal Wald ***

     Jonathan Zaccaï, Nassim Ben Abdeloumen, Micha Wald dans Simon Konianski (Photo) Nassim Ben Abdeloumen, Popeck, Micha Wald dans Simon Konianski (Photo)

    Simon a 35 ans, il est au chômage, sa femme dont il est toujours amoureux l’a fichu dehors, il se retrouve contraint de venir vivre provisoirement chez son père Ernest. Parfois Simon a la garde d’Hadrien, son petit garçon de 6 ans passionné par les histoires de déportation de son grand-père, et particulièrement du Kapo Michal. Rien ne va vraiment bien pour Simon donc qui forme avec son père un « couple » typiquement juif : qui s’adore mais ne se comprend pas et ne cesse de se crier dessus. Régulièrement la famille se réunit pour un repas où sont également présents l’oncle Maurice traumatisé et persuadé que la Stasi va venir l’arrêter et la Tante Mala qui parle énormément. Simon en a plus qu’assez de ces histoires de camps de concentration et de conflit du moyen orient. Il est d’ailleurs taxé de pro-palestinien par ses proches…

    A la suite d’un évènement inattendu, toute la famille doit se rendre en Ukraine.

    Le road-movie qui démarre la seconde partie du film conduira les héros qui vivent en Belgique, à travers l’Allemagne remplie de nazis, et la Pologne bourrée d’alcoolos.

    C’est drôle, et même très drôle souvent et parfois l’émotion se mêle aux rires. Simon visitera même malgré lui le camp où son père a été déporté. Forcé de récupérer son fils qui y est entré contre son avis, l’émotion est vive de visiter ce camp désert où le silence qui pèse des tonnes fait travailler l’imagination. Le réalisateur désamorce cette soudaine gravité et il est impossible de ne pas exploser de rire lorsque Simon court après son fils en criant : « on ne court pas dans les camps ! ».

    Dommage qu’il y ait quelques temps morts car ce film poéticomique semble du coup se chercher parfois. C’est vrai qu’on comprend que le fil du rasoir doit être inconfortable pour tenter de ne choquer ou de ne blesser personne. En tant que « goy » respectueuse et parfois hantée par cet inconcevable et infâmant épisode de l'histoire, j’ai trouvé vraiment touchant, audacieux et réussi de mêler dans un même film des mots et des idées plus ou moins tabous, plus ou moins sacrés, plus ou moins maudits. Bravo à Michal Wald de n’en esquiver aucun.

    Jonathan Zaccaï, Popeck et le petit garçon Nassim Ben Abdemoulen sont tout simplement formidables, ensemble ou séparément. Mais toute la galerie de « vieux » ex-déportés, rescapés est impeccable aussi.