Dans les 300 (hou ha !) et des poussières après notre Seigneur Jésus-Christ, Hypathie est une jeune femme philosophe, mathématicienne et astronome qui dispense ses cours à de jeunes disciples admiratifs tout en continuant ses recherches sur le monde, la vie, les êtres, le cosmos. Un parmi ses élèves, Oreste est amoureux d’elle, ainsi que Davus son jeune esclave. Mais devant les portes de la Grande Bibliothèque d’Alexandrie la révolte gronde entre chrétiens, juifs et païens.
Hypathie réussit à sauver quelques documents du saccage de la bibliothèque et parvient à échapper au massacre perpétré sur ses occupants. Les années passent, elle poursuit ses travaux avec ferveur et enthousiasme mais se trouve rattrapée (pour ne pas dire devancée) par l’obscurantisme qui s’est emparé de l’Egypte.
Pensez donc, une femme intelligente et impie : c’est une sorcière !
Rien de bien nouveau sous le soleil de Satan en somme !
Pour trouver un avis plein de fièvre et d’intelligence, il faudra vous rendre chez Sandra, l’Hypathie des blogs ciné qui a eu le privilège et la chance de rencontrer Alejandro himself entre quatre z’yeux !
Ici vous n’aurez qu’incompréhension, déception et « ridiculisation ». Il faut dire que rapidement, très très rapidement même je me suis dit « waouhhh ! les belles maquettes !!! avec des beaux personnages numériques qui courent dedans ! » jusqu’à ce que j’apprenne, ô surprise, qu’il s’agissait de vrais décors avec de vrais gens qui courent. Alors là, si les effets spéciaux se mettent à être plus vrais que la vérité, je suis mal barrée.
Cela dit, regarder de belles images d’une jolie fille dans une belle bibliothèque avec un beau plafond dans une belle cité de Péplum avec toges, haillons, tongs, spartiates, coiffures zarbi et tutti frutti, ce n’est pas désagréable. Mais s’ennuyer au cinéma, j’ai toujours trouvé cela très très embêtant… ou être prise de fous rires quand ce qui se passe à l’écran est dramatique, c’est dramatique ! Avoir envie de chanter une chanson de Claude François quand au loin on aperçoit le phare d’Alexandrie qui fait naufrager les papillons de ma jeunesse, c’est pas bon signe.
Pour ce qui m’aurait permis de mettre une étoile (mais que je me tâte vraiment), il y a le fait que ce film raconte un peu l’histoire d’Hypathie qui envisageait de prouver des choses qui avaient toutes les chances de la faire passer pour dangereuse ou folle telle que la terre ne serait pas plate ou ne serait pas le centre de l’univers… mais surtout dans un contexte et une époque qui entremêlent passion, pouvoir, ambition, extrémisme, superstition, fanatisme, beaucoup de bêtise et … de religion (même qu’on se croirait un peu/beaucoup de nos jours).
Voir Hypathie (Rachel Weisz, idéale) faire ses démonstrations devant ses disciples ou seule dans son « labo » sont les meilleurs (mais trop rares) moments du film.
Et puis, et surtout il y a la dernière scène suffocante, tragique et bouleversante où Hypathie tremblante et terrifiée, dans un regard de connivence s’abandonne une première et dernière fois dans les bras de Davus. C’est cette scène sublime et rien qu’elle qui me fait tant hésiter… et si le film avait été de ce niveau, j’aurais eu mon premier vertige de l’année.
Hélas non, je n’ai pas eu et le reste est franchement étrange. Pourquoi choisir le Péplum pour nous parler de science, de religion et peut-être de féminisme ?
C’est donc l’histoire d’une Epatite qui donne des leçons à des garçons Oreste, Amonbofis, Olympius, Sinesius, Coupobolus etc . En général, les garçons n’aiment pas que les filles soient plus fortes qu’eux. Là, ils tolèrent parce que la prof est drôlement jolie, pleine de science et d’humour à ses heures. D’ailleurs quand Oreste (nanmého, comme on dit si on blogue, d'où qu'il sort cet Oscar Isaac ??? Il voudrait pas faire concurrence à mon Gérard Butler dans le rôle convoité de l'acteur le plus figé dans une attitude inexpressive et impénétrable quand même ?) lui déclare son amour devant tout le monde en lui jouant de la cornemuse sans sac, elle lui offre en retour un tampax usagé. Oreste est vexé comme un pou mais Davus (l’esclave) va le ramasser parce qu’il aime bien, c'est bon pour sa collec'.
Le vieux d’Epatite avant de se prendre un sale coup sur la calebasse qui va s’infecter plein écran, il joue au 4.21 en se tenant sur un coude au hammam où il n’y a que des hommes (mais que des moches, donc je ne vois pas l’intérêt).
Pour se venger d’Epatite (et du coup du tampax), Oreste quand il sera grand deviendra préfet et la trahira, enfin, pas vraiment tout à fait, mais il la laissera bien tomber* .
Quant à Davus, il découvrira qu’il croit en Dieu quand il va se mettre à faire des trucs de chrétiens comme donner son pain à plus pauvre que lui, faire des guilis sous les pieds d’Epatite, tenter de la violer et jeter des cailloux aux païens et aux juifs. De toute façon, à un moment ou à un autre tout le monde se jette des cailloux. C’est très brouillon, on ne sait pas toujours qui est qui… et ça donne envie de jeter des cailloux dans l’écran parfois. Quand ils ne jettent pas des cailloux, ils détruisent des statues comme celle de Sakapis qui trône devant la Bibliothèque.
Et parfois aussi, en pleine bagarre, il y a de beaux dialogues :
« i fait quoi ton Dieu charpentier hein chrétien ?
- i prépare ton cercueil païen !
- ouais ben tout ça c’est la faute aux juifs !
- je boirai tout le Nil si tu n’me retiens pas !
- et oh, doucement, on est les parabalani nous !
- oui ben moi, j’ai plus d’appétit qu’un Barracuda.
- Ba-rra-cu-da ???».
Le monde est en mouvement. il y a des barques sur le Nil, des voiles sur les filles, ce soir je danse, danse, danse… Claude François avait tout bon.
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*ne pas oublier de se méfier des mecs poilus en jupette !
Ci-dessous : poilu(s) en jupette(s).