MA SEMAINE AU CINEMA
SHUTTER ISLAND de Martin Scorsese *****
ENSEMBLE C'EST TROP de Léa Fazer **
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SHUTTER ISLAND de Martin Scorsese *****
ENSEMBLE C'EST TROP de Léa Fazer **
J'ai un peu tardé à vous le dire mais cette année encore j'étais accréditée pour suivre en direct et au coeur de l'événement
LA CÉRÉMONIE DES CESAR 2010 - 35ème du nom,
chez moi avec un plateau télé et à ce titre, je remercie Alain Terzian, tous mes parents, les deux, là où qu'ils soient (ils doivent être fiers de moi), Tahar Rahim, Eric Sprenger, Marion Cotillard, Les frères Lumière et Jules Berry sans qui toute cette aventure n'aurait pas eu lieu...
Les autres années, je suis toujours très agacée par les commentaires que j'entends de ci de là après la cérémonie mais cette année, je dois dire qu'en 35 ans (oui bon, ça va !) de César je n'ai jamais vécu une cérémonie aussi longue et ennuyeuse ! Les deux maîtres de cérémonie haut de gamme
n'ont jamais réussi à faire décoller l'ambiance tant dans la salle que sur scène malgré tous les efforts de Valérie (Gad m'est apparu particulièrement éteint) : rien, et leur duo censé fonctionner sur la base d'un vrai couple à la ville a fait un flop intégral. Dommage.
Rendez-nous Alain Chabat ou Antoine De Caunes ! C'est un ordre !
Evidemment ce que j'aime en midinette bas du plafond assumée c'est voir de la robe de princesse, mieux encore de la robe de princesse qui tourne, des gaffes et des larmes, pouvoir m'esclaffer "ouah, la vache !!! c'qu'elle a vieilli/grossi/changé !". Mais cette année il faut reconnaître que c'est bien la...
coiffure de Laetitia Casta qui a surpris son monde. Le métier de star ne doit pas être simple tous les jours. Porter une telle coiffure (je ne parle pas du rouge à lèvres "suivez-moi jeune homme") n'est pas donné à tout le monde. Elle, elle assume, grave. Chéri et moi dans notre petit pyjama molletonné en pilou étions moins glam'choc. Ne protestez pas, je sais reconnaître un couple glamour quand j'en vois un. Mouarf.
Et c'est l'arrivée d'une soixantenaire (Sigourney qui cause très bien français en plus), plus belle à 60 qu'à 40 qui était rageante ! Bon allez voir la vidéo si ça vous chante, moi ça me met les nerfs en vrac. Mon Jules qui veut avoir la paix qu'est trop gentil des fois, a beau me dire : "pleure pas choupinette d'amour pour la vie de toujours... elle fait de la WellBox, du Cellu M6 tous les jours, pis là, rapport aux César toussa, elle a fait coiffure, manucure, pédicure, maillot, épilation, maquillage et tout !"... j'suis pas sûre sûre que je pourrais encore porter une robe cousue sur la bête sans ressembler à une chipolata et puis un sourire ultra brite avec les dents dans le bon ordre, j'ai pas ça en rayon non plus. Et puis je sais pas faire coucou comme ça avec la main. Genre ! Alors, donnez-moi UNE raison de sourire après ça. Bref.
La jeune Présidente était cette année la franco-internationale Marion Cotillard, très belle, très souriante, sa voix vibrait un peu mais son joli discours de déclaration d'amour de-pour-par-au cinéma pas toujours clair était mimi comme tout. Enfin, moi j'attendais surtout qu'elle bégaie, qu'elle bafouille ou qu'elle éclate en sanglots... mais rien. Oui, ben moi avec un prompteur, je vous fais la même chose sans plier les genoux, alors, hein, bon !
Après c'était enfin donc parti mon kiki et je vais vous la faire courte sur les César remis aux profesionnels des professions techniques sans qui le cinéma ne serait pas ce qu'il est certes... mais quand même, à quelques rarissimes exceptions près et outre le fait qu'ils ont parfois des physiques de radio : MAIS QU'EST CE QU ILS SONT CHIANTS !!! Je ne citerai pas de noms mais à chaque fois, on n'y coupe pas : on a les prétentieux, les intellos, les timides qui parlent jamais alors du coup là avec leur micro ils y vont de leur loggorhée interminable et de leurs remerciements lénifiants.
Au lieu de remercier Pierpoljak dont on n'a que faire et qu'on ne connaît ni des lèvres ni des dents pourquoi n'utiliseraient-ils pas les quelques minutes qui leur sont imparties à nous parler de leurs métiers ? Hein je vous pose la question ? Mais la poser, est-ce la résoudre ? Je vous pose la question ?
En gros, je vous fais grâce des noms, on ne les retiendra pas (pardon aux familles qui les soutiennent dans l'épreuve de la vie de tous les jours, ils ont un métier eux ! etc...), mais je ne conteste aucun choix car j'en serais bien incapable :
Ensuite viennent les récompenses des gens qu'on connaît et des films qu'on a tous vus !
Je ne rêve pas ? Y'aurait-il une justice dans cette vie terrestre ? Les seins de Laetitia sont bel et bien en train de capituler ? Non ?
En outre, nous avons appris que Laura Smet allait bien. Ravis pour elle mais je m'en fiche un peu beaucoup. Fabrice Lucchini a rendu un bel et sobre hommage à Eric Rohmer. Mais le montage d'extraits a confirmé que j'étais bel et bien et définitivement pas rohmérienne... D'ailleurs, 20 secondes de Marie Rivière et j'avais une poussée d'eczéma. C'est malin. L'hommage à Jocelyn Quivrin m'a semblé particulièrement court et mal fait. Mélanie Laurent a des yeux révolver. Marc-André Grondin (coucou Rémi Bezançon !!!) était l'un des plus drôles, venant chercher son prix et faire un discours "vintage" sur le prix d'interprétation qu'il n'avait pu recevoir l'an passé. Mais le moment le plus "space", abstrait, décalé et énigmatique revient à Jeanne Balibar, complètement stone qui a débagoulé les paroles d'une chanson complètement incompréhensibles pour finir par des grognements de cochon qui ne l'a même pas fait rire elle !!!
rime avec ????????????????
TAHAR.
sinon, attendez-vous à une grève illimitée, d'une rare violence !
..."va y'avoir des animaux là !"
Vous savez qu'au cinéma j'éprouve quelques sentiments d'amour éternel pour de nombreux garçons même habillés, et quelques filles. Mais parfois, je vais au pestacle où l'on voit des vrais gens de la vraie vie faits de chair et d'os ça m'fait bizarre ces gens vrais parce que j'ai aussi des passions inavouables pour des artistes, qui bizaremment, ne sont pas toujours très éloignés du 7ème art. Il était donc pour moi inconcevable de ne pas aller apprécier ce "Jules et Marcel". C'est même le cadeau de Noël que j'ai offert à mon Jules en précisant bien "avec la personne de ton choix", ce qui est très couillon comme formule, je l'ai échappé belle !
Je ne vous passe pas les détails sur comment arriver jusqu'à la salle de spectacle, "La Salle Aragon" non, non Aragon je ne l'aime pas d'amour qu'elle s'appelle. 105 kms on avait à faire !!! On a mis... deux heures et demi ! Les routes étant défoncées par le gel, un empêcheur d'arriver à l'heure avait décrété qu'on ne pouvait rouler que sur une voie,à deux de tension, parfois même à l'arrêt... moteur coupé... alors que normalement ce qui m'est dû c'est une route dégagée et un temps clair ! Je pense que je vais adresser une lettre recommandée aux Ponts et Chaussées, qu'en pensez-vous ? A moins que je n'aille pleurer auprès des responsables du Théâtre Hébertot ! J'hésite. Bref, deux heures et demi plus tard... spectacle commencé depuis 5 minutes, "on" a quand même accepté de nous faire entrer dans la salle sur la pointe des chaussettes, chaussures à la main de toute façon j'avais déjà préparé l'artillerie lourde en cas d'obstacle ! Ayant réservé TRES TRES LONGTEMPS à l'avance, j'avais pu choisir mes places AU PREMIER RANG... Pour ne déranger personne, on s'est installés...
au dernier rang.
Passons, je ne vais pas m'énerver, c'est presque l'été.
J'ai lu et relu toutes les "pagnolades", vu et revu sans me lasser jamais, les films que Pagnol a réalisés, j'ai marché dans les pas de Marcel comme une vraie groupie, une "fanette" de base, et fait le parcours dans des déserts de garrigue d'Aubagne à la Bastide Neuve de la Treille... sans oublier d'aller boire un verre sur le vieux port au "Bar de la Marine" .
Je connais par coeur ce merveilleux incipit « Je suis né dans la ville d'Aubagne, sous le Garlaban couronné de chèvres, au temps des derniers chevriers ». Dès que je vois un caillou à la forme un peu particulière je le rebaptiste d'ailleurs "Garlaban".
Et j'ai hélas trop souvent l'occasion de proférer ou de penser à cette phrase sublime, si simple, si authentique : "Telle est la vie des hommes. Quelques joies, très vite effacées par d’inoubliables chagrins. Il n’est pas nécessaire de le dire aux enfants".
Bon, je vais faire bref... Marcel Pagnol, je l'aime d'amour. C'est dit.
Mais j'aime aussi Michel Galabru. Il me fait rire. Il a toujours l'air fâché. On dirait un gros nounours qui se sent obligé de râler. Il est très très vieux Michel Galabru, ça fait un peu peur. Mais il est toujours parfait.
Et puis j'aime d'amour toujours Philippe Caubère. J'étais bien jeunette quand j'ai découvert ceci (parce que oui, bon je vous l'avoue pour ne pas que vous me posiez la question : Jean-Baptiste Poquelin je l'aime d'amour !)
C'est tout simple, deux tables, deux chaises et deux comédiens merveilleux, rois des cabots : Philippe Caubère en Marcel Pagnol et Michel Galabru en Jules Raimu qui furent amis et à ce titre s'échangèrent une correspondance objet de ce spectacle. Et c'est savoureux parce qu'à la mauvaise foi poussée au paroxysme, à l'égocentrisme de Raimu répondent la diplomatie et les "manipulations" de Pagnol. Mais toutes ces lettres sont imprégnées d'humour, de soleil, de colère, d'accent du sud, de truculence mais aussi de tendresse, d'admiration et d'estime. Une amitié comme on rêve d'en avoir une dans sa vie vous croyez qu'il est trop tard pour moi ?.
« Mon cher Jules, il faut que tu sois bougrement fâché avec moi pour ne pas répondre à une lettre injurieuse qui n’avait d’autre but que de commencer une dispute…».
« Que Jules ne soit plus là, cela me fait de la peine. Non seulement parce que je l’aimais, mais parce que je n’arrêtais pas de me fâcher avec lui. Quand un sudiste se fâche avec un autresudiste, c’est une preuve d’estime… ».
Et voilà, je papote, je papote et je n'ai que peu de temps pour vous dire que c'était trop court, ça sentait bon le thym et la lavande et faisait résonner le chant des cigales. J'ai adoré. Si Marcel et Jules s'approchent de chez vous. N'hésitez pas., allez à leur rencontre...
En 1943 dans un village français débarque une famille de tziganes avec ses roulottes, ses moutards, ses animaux et son attirail ! C'est la guerre et le glorieux gouvernement de Vichy a décrété l'interdiction aux "bohémiens" de ce peuple nomade de circuler librement, et ce bien avant que le raciste gouvernement nazi en demande lui aussi la déportation... Les tziganes doivent se sédentariser sous peine d'être internés dans des camps de concentration. Malgré la manoeuvre du Maire et vétérinaire du village qui cède pour 10 francs sa propre maison afin que Taloche et sa famille s'y installent, ils seront quand même inquiétés, poursuivis, arrêtés...
Il n'y a que Tony Gatlif pour nous parler de ce peuple qu'on ne connaît que par les clichés qui subsistent encore. Les "roms" font toujours peur mais le réalisateur nous les présente de l'intérieur, nous immerge au creux, au coeur de leur campement et brusquement on se retrouve en pleine nature pour les observer. Pourquoi leur mode de vie nous est-il si incompréhensible ? Simplement parce qu'il est différent et comme toujours c'est de la différence que naît la crainte et de la crainte la folie et la bêtise qui autorisent certains hommes à en persécuter d'autres ! mince je parle comme un maître Jedi moi ! J'ai eu la sensation d'être parmi les indiens, oui comme ceux d'Amérique dans les westerns. La famille est un tout indivisible. On ne se sépare ni des enfants, pas même pour les mettre à l'école, ni des vieux, jamais.
Une institutrice humaine et "résistante" (Marie-Josée Croze, subtile), un maire généreux et tolérant (Marc Lavoine, convaincant) qui recueille un petit garçon errant "P'tit Claude" (Mathias Laliberté... craquant) fasciné par les Bohémiens tentent par tous les moyens de protéger voire de sauver, non pas des "Roms" mais d'autres êtres humains. Ainsi le réalisateur rend t'il à la fois hommage à ces "justes" qu'on ne connaît pas et offre surtout un peu de la reconnaissance qu'attendent les tziganes qui ont connu, au même titre que les juifs, la barbarie de l'extermination.
Et évidemment un film de Tony Gatlif ne serait pas vraisemblable s'il ne débordait d'énergie, de vitalité, d'espoir et de musique ! Et c'est le cas une fois encore. Ce film en liberté sent l'air pur, le courage et la vitalité. Et même s'il est traversé de moments d'angoisse, de désespoir, de découragement et de beaucoup d'injustice, le réalisateur a décidé qu'on ne pouvait emmurer la liberté !
Pour exprimer cette liberté, cette indépendance, cette insoumission, Tony Gatlif a choisi un comédien, acteur, musicien, acrobate, fabuleux, fascinant et unique au monde : James Thierrée. Son rôle de Taloche, un peu simplet, sans doute secrètement amoureux de l'institutrice, est une espèce de farfadet qui court, virevolte, grimpe aux arbres, se jette de branche en branche ! Il est comme un animal sauvage qui se roule dans la terre, libère l'eau et pousse des cris de bête dès qu'on cherche à l'enfermer. Ce doit être usant pour lui de s'entendre constamment remettre face à son ascendance, mais je dois avouer que sa ressemblance impressionnante avec son génial grand-père me bouleverse jusqu'aux larmes moi !
Le marshal Teddy Daniels débarque avec son nouveau coéquipier Chuck Aule sur Shutter Island qui abrite un hôpital psychiatrique pour dangereux criminels. Ils sont chargés d'enquêter sur la disparition d'une patiente, Rachel Solando enfermée pour avoir tué ses trois enfants, ce qu'elle nie. Quelques mots et des chiffres griffonnés sur un bout de papier sont les seuls indices qu'ils retrouvent dans sa chambre/cellule qui était verrouillée lorsqu'elle s'est échappée... Contraints de rester sur l'île car une violente tempête empêche tout bateau de les ramener sur le continent, Teddy va plonger au coeur d'une enquête qui va réveiller en lui un passé douloureux.
Comment parler d'un film dont j'ai absolument tout aimé, sans l'abîmer, le trahir, n'en rien révéler, ne pas en dire trop mais suffisamment pour me libérer un peu de son emprise envahissante, exigeante ? Car oui, ce film est un film qui hante, envoûte, ensorcelle. C'est au-delà de la leçon de cinéma, bien plus et bien autre chose que cela. Il est un peu comme il arrive parfois, la justification ou l'illustration même qui fait que ma passion pour cet art qui fascine, trouble et protège ne faiblira pas.
Dès la scène d'ouverture, il est impossible de ne pas être pris du même mal de mer que Teddy qui supporte difficilement la traversée mouvementée en raison de la tempête qui se prépare. En tentant de se raisonner lui-même "ce n'est que de l'eau... beaucoup d'eau", on comprend queTeddy est un homme fort, pour qui se maîtriser est essentiel. Mais on comprendra encore bien mieux plus tard pourquoi l'eau l'effraie tant. Au début Teddy affiche une belle assurance, ainsi qu'une certaine prestance vestimentaire, exceptée une hideuse cravate (seule note "légère" de cette histoire) curieusement barriolée qui dépare un peu avec l'austérité et la fonction du bonhomme.
L'arrivée sur l'île ne laisse pas l'ombre d'un doute : rien ne sera simple sur cette île. L'accueil tendu des gardiens armes aux poings, celui distant du directeur, la découverte de patients enchaînés qui se promènent, puis celle des bâtiments austères et imposants, tout sur l'île semble hostile. L'un des bâtiments est réservé aux femmes, un autre aux hommes, un troisième, juché sur une colline, le bâtiment C (un ancien fort de la guerre de sécession) auquel on ne peut avoir accès qu'avec une autorisation spéciale, aux malades particulièrement dangereux, et au loin un phare ! Le tout baigné d'une lumière grise, brune, verdâtre.
Le marshal et son coéquipier vont rencontrer les dirigeants de l'établissement dont un mystérieux docteur allemand (Max Von Sidow), les soignants dont l'énigmatique psychiatre chef (Ben Kingsley calme et glaçant), les gardiens mais aussi certains patients suffisamment lucides pour être interrogés. Et cette affaire étrange de disparition inexplicable va faire ressurgir chez Teddy les souvenirs les plus traumatisants de son passé. Ancien GI (nous sommes en 54), il a participé à la libération du camp de Dachau en 1945. Les barbelés électrifiés tout autour de l'hôpital lui évoquent ceux des camps, la présence du docteur allemand le mène à la piste d'expérimentations médicales sur des êtres humains comme les pratiquaient les nazis. Des images insoutenables vont revenir lui marteler la tête de migraines insupportables.
Le souvenir de sa femme tant aimée, morte dans un incendie, qui l'obsède et dévore ses nuits de cauchemars va encore ajouter au tumulte qui vrille son crâne et à celui qui s'abat au dehors sous forme d'incessantes trombes d'eau. Car la tempête se joue autant dans les esprits qu'au travers des éléments déchaînés.
Je n'en dirai pas davantage car le Maître Scorsese nous embarque, nous manoeuvre et nous remue jusqu'à plus soif, nous inondant d'un flot incessant d'informations, d'événements et de rebondissements jusqu'à la dernière seconde de la dernière réplique.
Alors laissez-vous gagner, emporter aussi. C'est tout le mal que je vous souhaite, car ce film est un torrent qui à la fois dévaste et comble l'appétit cinéphile. C'est de la maestria à l'état pur. On en rêve, Scorsese le fait. Ce film est une merveille incontestable et si je ne devais en retenir qu'une scène, je parlerai de celle incomparable où la caméra magistrale tourne autour d'un couple enlacé et en larmes peu à peu recouverts d'une pluie de cendres jusqu'à ce que la femme en feu disparaisse, se consume, laissant l'homme à jamais inconsolable. Une scène d'amour comme on n'en voit peu. INOUBLIABLE.
Cet homme, cet acteur, ce prodige c'est Leonardo di Caprio qui souffre, s'enfièvre et s'affaiblit comme personne et comme jamais dans ce film, dans cette interprétation exemplaire qu'il porte haut, si haut, qu'on souffre, s'enfièvre et s'affaiblit avec et pour lui, jusqu'à la réplique finale. Un acteur prodigieux, remarquable dans un film exceptionnel.
Vous vous souvenez de "Taken" !
Hein ? Vous vous souvenez pas de "Taken" ?
Bon allez voir là. ça y est, ça vous revient maintenant ?
Tout ça pour vous dire que c'est le même réalisateur et qu'à l'époque j'avais même dit que je ne voulais plus en entendre parler. Mais j'ai le droit de changer d'avis, je suis chez moi après tout. Et puis vous avez vu les beaux yeux des deux garçons au dessus ? Vous résistez vous ? Pas moi. Bon en gros, c'est l'histoire de Jimmy Reese qui est tout propre sur lui au début et qui a l'air du premier de la classe. Il est le bras droit de l'Ambassadeur Américain à Paris, autant dire qu'il lui sert à tout et aussi de tête pensante et même à jouer aux échecs. Mais James a deux casquettes et parfois il reçoit de mystérieux appels téléphoniques et il exécute de bizarres missions ordonnées par un mystérieux monsieur dans le téléphone.
Pour sa première mission il doit changer une plaque minéralogique sur une voiture dans un parking en faisant bien comme ça et comme ça pour que personne le voit. Il n'a même pas un tourne-vis électrique que même moi qui suis pas une flèche en bricolage j'en ai un. Le soir, il rentre chez lui et y'a une belle fille qui le rejoint et qui met une robe en peau de rideau (comme Scarlett O'Hara), il fait "waouh",
et... rideau,
ils vont au lit parce que la robe ça l'a trop énervé, il veut l'enlever.
Ensuite la voix dans le téléphone lui ordonne de mettre un micro dans le bureau d'un Ministre qui s'est fait la tête de Derrick en plus moche. Avec du chewing-gum et une agrafeuse, il accomplit sa mission. Mais il en a marre des missions de tafioles, lui ce qu'il veut c'est de la vraie mission top secrète à la Rambo. La voix mystère dit qu'il n'est pas encore prêt mais qu'en attendant de voir il faut qu'il aille chercher un partner à l'aéroport. C'est le partner qui a une mission mais il devra lui servir de chauffeur et aussi l'aider à porter un vase avec trois kilos d'héroïne dedans. Il dit "banco" parce que quand la voix lui cause, il bronche pas d'une oreille. Il dit "oui monsieur" et il fait. Basta cosi.
La première apparition de John Travolta c'est le partner; Wax il s'appelle, fait très très peur. Crâne rasé, chaînes de rappeurs au cou, boucle d'une oreille et look de zonard, il dit plein de gros mots à un pauvre gars de l'aéroport qui veut pas laisser entrer ses canettes de boisson énergisante en France. Mais ça s'arrange grâce à Jim qui met un autocollant "diplomatic" sur les canettes.
Le Wax c'est un warrior. Wax on - Wax off, c'est son cri de guerre. Il vient foutre un sacré boxon à Paris. 24 morts/seconde, c'est sa moyenne. C'est un arsenal à lui tout seul. Il tire dans tout ce qui remue. Jim se demande si c'est une vraie mission. Mais la voix lui dit "oui, c'est une vraie mission"... "Mais euh... qu'il répond, je fais rien qu'à porter un vase avec 3 kgs d'héroïne dedans à travers Paris pendant que lui tire sur tout ce qui remue".
- "Ta gueule, c'est une vraie mission que je te dis. C'est qui la voix ???"
A un moment ils rencontrent une bande de chinois malintentionnés, mais Wax se met en mode "on" et les dégomme tous. ça tombe bien vu que bien qu'ils soient au moins 6 ou 7, ils attendent leur tour. Ensuite ils vont dans la banlieue pas rose-morose. Mais avant ça, John/Wax a faim et il nous refait le coup du Royal Cheese, MDR. Et là, Jim, qui commence à avoir le sens de l'humour arme fatale dit à des mastards bien craignos : "on aimerait bien lui et moi se téléporter à l'intérieur de l'immeuble". C'est du langage banlieue ça. Ils entrent dans l'immeuble et foutent tout par terre à coup de sulfateuse et d'explosifs.
Ensuite ils se retrouvent à genoux dans une cave avec un moutard qui les menace. Jim se dit que devant un gamin le Wax va pas baisser les bras. C'est tout le contraire et il dit : "devant un somalien de 10 ans très énervé qui tient une kalachnikov, tu fais ce qu'il dit". Et puis, après une course poursuite sur l'autoroute (mais depuis que James Gray a course poursuiter la nuit sous la pluie et dans le brouillard, les courses poursuites seront jamais plus ce qu'elles étaient) tout le monde se rend au sommet pour l'aide à l'Afrique où il y aura du beau linge...
La bombe va t'elle exploser ou pas ? Je vous le laisse découvrir.
C'est donc du gros cinéma bourrin pyrotechnique qui fait tchacatchac tchicboum, un peu décérébré, un peu raciste (les méchants sont les chintoks, les pakistanais, les somaliens, les bronzés... les gentils sont les américains qui nous ont sauvés en 18 et en 45 que sinon on serait teutons)
MAIS...
le duo vedette Jonh Travolta et Johnathan Rhys-Meyers sont deux très très bons acteurs qui pour une fois dans ce genre de couple semblent vraiment complices (l'un n'essayant pas de tirer la couverture à lui... malgré la consternante première scène travoltienne... il se calme ensuite) et s'amuser comme des ptits fous. Donc, je me suis amusé avec eux (façon de causer) en décidant de ne pas prendre tout ça au sérieux. ça démarre pied au plancher, ça fonce dans le mur une heure et demi plus tard et on ne voit pas le temps passer.
Evidemment, le soir du même jour j'ai vu "Shutter Island" ***** et là, je dis encore, encore encore...
En page 130 du ,
13ème du nom, vous trouverez un article intitulé :
LA PASSION AU SERVICE DES INTERNAUTES
qui met en vedette un blog qui a particulièrement attiré l'attention du journal et qui est un de mes blogs cinéma favoris depuis 6 ans (comme le temps passe...).
Ce titre convient parfaitement à sa propriétaire qui a mis en exergue cette phrase de Saint Augustin "Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion". Si votre curiosité ne vous a jamais conduit jusque chez Sandra, profitez-en enfin.
Ce blog parle de cinéma à 83 %, les festivals de Cannes et Deauville en particulier et tous les autres aussi, car Sandra possède des chaussures/tongs fleuri(e)s adaptés au sport de haut niveau qu'est le "festivalage". Mais elle a également choisi de ne parler que des films qu'elle aime, et elle en aime beaucoup même "Je l'aimais" et "Deux jours à tuer" c'est dire...
Les 17% restant (j'ai calculé) sont consacrés au théâtre, à la littérature, à quelques concerts et à quelques endroits de rêve à travers le vaste monde, car Sandra n'est pas qu'une aventurière de la toile !
Je vous laisse découvrir par vous-mêmes l'autre blog dont parle Studio Ciné Live Buzzmygeek qui comme son nom l'indique, geek et vidéo...