Lawrence Talbot arrive trop tard. Son frère chéri adoré s'est fait épluché et taillé en pièces par on ne sait qu(o)i. Sans doute par un enfoiré de voleur de poules de gitan dont la tribu a élu camping non loin de là dans de jolies roulottes qui ressemblent à celle de Kiri le Clown (voir ci-dessous pour ceux qui se rappellent pas bien).
C'est donc contraint, forcé et très triste (voir première photo) qu'il revient dans l'accueillant manoir familial, sombre bâtisse pleine de trophées de chasse très choupinous et de feuilles mortes qui traînent par terre, sis (le manoir) dans le croquignolet hameau de Blackmoor comme son nom ne l'indique pas. C'est l'occasion pour Lawrence de retrouver son père. Et on voit tout de suite et même au premier regard qu'entre les deux, ça ne va pas être la lune de miel. Il faut dire que le père quand sa femme chérie (tu parles Charles) est morte de suicide, a fait enfermer le Lawrence dans un asile psychiatrique (aux méthodes bien choutes aussi comme nous le verrons plus tard). Pourquoi pas, après tout quand ya pas de place en crèche faut bien leur trouver un endroit aux moutards. On n'a pas quatre bras non plus. Donc dans la famille trucmuche, c'est l'hécatombe et ça ne va faire que continuer !
Dans une chambre de la maison aux 96 fenêtres, Gwen se morfond de chagrin qui ne dure qu'un instant. C'était la fiancée du mort mais comme elle est pas bien regardante question frangins, elle se consolera avec Lawrence en faisant des ronds dans l'eau. Des ricochets on appelle ça. Et Benicio il explique bien comment il faut faire pour bien les réussir d'une part et surtout ne pas les rater d'autre part. Et il met les mains pour expliquer, ça aide. En fait il faut faire comme ça avec le caillou, un peu comme une fronde quoi et aussi donner un indispensable coup de rein d'avant en arrière. J'étais bête avant. Je savais pas. Maintenant je sais. Tout est dans le coup de rein.
Bon, après Mr Elrond/Smith arrive
déguisé en Scottland Yard .
Comme il a déjà enquêté sur Jack L'Eventreur, les bestioles qui dézinguent le péquenaud, ça le connaît. Même pas peur. Tout de suite, il soupçonne les deux du chateau sans doute à cause de leur maison pas sympathique et du fait qu'ils ont un esclave sihk à turban mais pas toujours, ce qui tendrait à prouver que ce n'est pas un vrai car je me souviens que dans un film le sihk ne pouvait pas retirer son turban sous peine de malédiction.
Inutile de vous faire un dessin celui qui dessoude façon puzzle en mettant les tripes à l'air de tout ce qui bouge, quand il décapite pas avec ses ongles/couteaux c'est le Loup Garou de la banlieue de Londres. Bon. Et la lycanthropie c'est comme la vampiropathie, si t'es mordu, tu te lougarouises.
Mais QUE à la pleine lune, sauf que pas de bol, à Blackmoor la pleine lune revient plus vite qu'une nuée de sauterelles, à peine le temps de dire "tarte aux myrtilles" que c'est déjà la pleine lune d'après, celle qui suit la précédente. Très jolie d'ailleurs la lune, baignée dans un halo ouaté de brume cotonneuse. Mais bon en même temps, faut bien l'admettre, si la pleine lune revenait pas si souvent, y'aurait pas de film.
Je crois qu'il faut que je me rende à l'évidence une bonne fois pour toutes, ce genre de film n'est pas pour moi. ça prend pas, ça veut pas. Rien à faire. Mais des fois j'y vais quand même parce que je me souviens qu'une fois j'en ai vu un et j'ai trouvé que c'était un chef d'oeuvre. "Dracula" ça s'appellait. Mais il y avait Monsieur Coppola aux manettes. Ceci expliquant peut-être cela. Et puis le monsieur se payait le culot, en plus de faire et de réussir au-delà de toute attente un film de "genre", de nous raconter une histoire d'amour à mourir de plaisir et portait au sommet de la sexitude un acteur, en lui faisant dire un truc dans le style "Vous m'aimez alors ?", sauf que là c'était "Voyez moi, maintenant" ... Dieu m'tripote si ce moment là ne m'a pas rendue folle. Il lui faisait faire plein d'autres choses aussi, très jolies avec ses dents, entre autre talent.
D'ailleurs pour ceux qui ont l'oreille sensible, ils pourront s'apercevoir que la musique du Wolfman ci devant est copiée-collée sur celle du Dracula. Foi de moi.
Sauf qu'ici au lieu de nous présenter un héros sulfureux et énigmatique, le réalisateur s'est contenté de chercher à faire sursauter le spectateur par des moyens bas de gamme (et de plafond).
Exemple :
Benicio s'approche d'une poignée de porte au ralenti dans un vacarme de violons stressés...
La poignée de la porte tourne...
Coup de cymbale à vous précipiter sur les genoux de votre voisin.
La porte s'ouvre et..................
R.I.E.N.
J'en ai vraiment soupé et jusque là de ces effets à la mormoille que même un enfant de 3 ans il explose de rire en hurlant "tu m'prends pour un autre dugenou... on le sait que là il va rien se passer !". Parfois je me demande si des réalisateurs aussi besogneux que l'autre là dont je vais m'empresser de ne pas me souvenir du nom vont parfois au cinéma pour oser nous resservir une telle soupe réchauffée d'incongruités et nous prendre pour des canards sauvages. Y'en a marre. Vous allez me dire, parfois c'est meilleur réchauffé, mais pas la soupe !
Les violons suivis des cymbales : terminé, basta, j'en peux plus ! raus. Sans moi. C'est dit.
Question ambiance, chapeau bas madame la marquise. Il ne manque pas un froufrou, pas une chemise à jabot. Les murs et les rues de Londres (oui on y va faire un petit tour avec le LoupLoup qui fait houhouououou !) suintent élégamment. Le tout est baigné dans une atmosphère tout entière passée au filtre vert marécage. Les dialogues sont au niveau : "aaaaaaaaaaaaah, il n'y a pas de remède. Que Dieu nous vienne en aide... Allez bon, si en fait, y'a un remède !". Mais les loups garous c'est comme les Highlanders si j'ai bien compris, il ne peut en rester qu'un. Devinez qui c'est qui sera dans "Wolfman II le retour de la vengeance qui tue à Blackmoor" ?
Non, je dirai rien.
Question interprétation, on a du lourd aussi. J'espère qu'il n'y a pas de cinéma au paradis des génies parce que le pauvre Charlot aurait de quoi se retourner dans son éternité tant sa fille est ridicule ici. Parfois il faut savoir s'arrêter à temps ou revenir à bon escient, ou pas. Anthony Hopkins a définitivement décidé de se Hannibalecteriser et dans un même élan de saborder puis de couler sa carrière. Cet acteur est devenu la pire engeance d'insupportable cabotin qui soit. Car moi je dis que le cabotinage bien fait, ça PEUT être délicieux. Benicio Del Toro lui, sera beaucoup pardonné car il est ici tellement absent que c'est à peine si on le remarque. C'est la pauvre petite Emily Blunt qui est à plaindre. Elle est vraiment de plus en plus belle et de plus en plus formidable mais elle pourra rayer cette petite chose ridicule de sa filmo.
C'est dit.
ça soulage.