Oscar et Linda sont frère et soeur et s'aiment d'un amour à la limite de l'inceste mais ils ne feront finalement que se lécher l'oreille. Ils connaissent de gros malheurs et notamment la perte de leurs parents, les deux, d'un coup, dans un accident de voiture alors qu'ils sont encore tout minots. Ils étaient à l'intérieur du véhicule. On reverra d'ailleurs l'accident 4 ou 5 fois (je n'ai plus compté au bout d'un moment... mais c'est pour ça que le film est si long, on revoit les scènes plusieurs fois !) et surtout la toute petite Linda hurlant, que dis-je s'égosillant, s'époumonant, gesticulant pour essayer de se dépétrer de sa ceinture de sécurité. J'ai toujours aimé qu'on torture les enfants et cette scène est très fraîche. Pas longtemps plus tard, la mémé chargée de s'occuper des enfants se retrouve dans une chaise roulante avec un respirateur artificiel dans le pif, preuve qu'elle ne peut plus s'en occuper, donc elle les envoie à l'orphelinat mais comme ce serait trop simple et pas assez moche : on sépare les enfants. Alors Linda hurle encore plus fort "Oscaaaar ne m'abandonne paaaaaaaaaaaaaaas !!!!!!!!!!!". Linda, c'est le genre de fille à qui on fait des tas de promesses dès la naissance "je ne te quitterai jamais... je te protègerai toujours... je te le promets", et on n'en tient aucune. Une qu'a la poisse quoi.
Plus tard Oscar vit à Tokyo, il ne travaille pas parce que c'est trop un rebelle. Faut pas déconner "les gens qui travaillent c'est des esclaves" qu'il dit, alors il deale mais pas que. Il consomme aussi. Des tas de substances avec des noms d'initiales.
La première demi-heure est filmée en caméra subjective et en 2D. Pour les béotiens, je précise que dans ce cas le spectateur se trouve à la place du personnage. Ici, on est Oscar. Donc ça donne ça mettons :
Oscar, on ne le verra jamais ou presque jamais, sauf quand il se regarde dans la glace et qu'il dit "j'ai une sale gueule" et je suis d'accord. Vous avez compris ? Le spectateur EST Oscar TU es Oscar, JE suis Oscar... euh non, pas moi, merci ! C'est chouette comme aventure non ? Pendant une demi-heure, il se drogue et on voit les effets que ça a sur son cerveau. C'est un peu comme si on regardait un feu d'artifice dans un kaléidoscope. ça mange pas de pain. Franchement quand il fait ça il dérange qui ?
Mais ça dure quand même un chouya trop longtemps. C'est un peu comme un trip chamanique transpersonnel mais sans les poils de Juliette Lewis.
Le bon point c'est que c'est une drogue tout ce qu'il y a de plus choupinoute car il suffit de se passer un coup d'eau froide sur la figure, l'eau qui coule du robinet de la nature... et hop, ça passe, t'es frais comme un gardénia... oopsss, j'ai trop fixé le kaléï moi, frais comme un gardon je crois qu'on dit. Oscar a un copain, un moche avec des poils, qui parle tout le temps avec une grosse voix et il veut aller au "Void" mais d'abord Oscar doit passer voir machin pour lui donner ses trucs. Et là, à cause que Oscar a couché avec la mère de machin qu'il doit retrouver, machin le dénonce aux flics qui le tuent.
Là, c'est quand Oscar et toi spectateur, vous vous apercevez que vous êtes touchés/coulés/morts : "oh du sang !!!".
Et du coup, de caméra subjective, on passe (encore plus fort) en caméra sub-subjective. Mais avant de mourir, ça tombe bien, son copain moche et poilu lui a fait lire le "Livre des morts" un truc tibétain drôlement balèze qui explique comment après ta mort tu reviens et si tu veux tu peux choisir où tu vas aller poser tes guêtres. Ce film foutument intello, respect, il sert donc à expliquer, comme dans le livre, qu'avant ta re-naissance, tu passes par des états de conscience et de perception. Ce qui fait que Oscar sort de son corps (un peu comme Patrick Swayze dans "Ghost" "L'amour qu'on porte en soi et blablabla..."). Et Oscar, enfin son esprit ou ce qu'il en reste, il en profite pour voyager entre les immeubles drôlement éclairés de plein de lumières colorées dans les rues de Tokyo pendant que sa petite soeur se lamente et dit "je me suiciderais bien mais j'ai l'impression que Oscar est là, pas loin" et moi j'ai bien envie de la pousser du haut du 18ème étage pour abréger ses souffrances, elle a trop souffert, et peut-être que le film s'arrêterait là, faute de personnages.
Donc, du coup, à partir de maintenant, Oscar sera toujours en premier plan de dos. Normal puisqu'on est Oscar qui regarde la vie d'Oscar, ça s'appelle des expériences géniales de réalisation cinématographique et ça donne ça :
Des fois j'avais envie de lui dire "euh bouge toi de là, Oscar, merde tu gênes quoi", et après je me souvenais que c'est fait exprès.
Tu suis ??? On devient, enfin toi, spectateur, tu deviens Oscar sorti de Oscar mort qui regarde la vie de Oscar du temps qu'il vivait mais aussi du temps qu'il est plus là ! Tu piges ? Ah la la, où avais-je la tête, faut que j'arrête la drogue moi. J'ai oublié de dire qu'entre temps, Linda a rejoint Oscar à Tokyo... et comme finalement c'est pas la moitié d'un le Oscar, il met sa ptite soeur au boulot dans un bar à strip-tease où elle fait des trucs avec une barre et elle s'asseoie sur la figure des garçons qui s'allongent sur la scène. Quand elle a fini son numéro elle couche avec le patron en miaulant des oh et des ah comme pour dire que ça lui fait du bien.
Bref, à partir du moment ou Oscar meurt, vous n'allez peut-être pas me croire, mais toutes les scènes qu'on avait déjà vues en tant qu'Oscar on les revoit en tant qu'Oscar mort qui regarde la vie d'Oscar. J'ai failli hurler comme une Linda parce qu'il restait encore au moins une heure de film et que j'étais déjà en phase terminale d'over dose. Et puis non, je me suis lovée et j'ai envoyé des SMS à Fred. C'est tout juste si je l'enviais pas d'être a boulot. J'étais à deux doigts, et puis non. Je pouvais même pas déconner avec Jules parce qu'en le lorgnant j'ai bien vu qu'il était devant le chef d'oeuvre de sa vie... Pendant ce temps, la caméra épileptique, stroboscopique de Gaspar Noé nous fait voler, circonvolutionner et nous explose la rétine dans un camaïeu pyrotechnique de couleurs qui châtoient et de lumières qui resplendissoient ! L'oreille n'est pas en reste avec des sons, des bruits, un bourdonnement constant et de temps en temps un ptit coup de Bach à l'orgue bon-tant-pis pour nous rappeler que la vie peut-être douce sacré bon sang.
Toute cette macédoine d'une simplicité à la Oui-Oui mais pédante comme une chronique de Bernard Guetta ou crétine comme le regard de Gérard Butler... je dirais bien "sensorielle" si j'étais chic et chébran mais je suis plouc et provinciale, pourquoi faire ? Pour nous parler d'enfance traumatisée (donc t'as le droit de faire n'importe quoi de ta vie) d'oedipe et d'inceste mal digérés et pas assumés. Oui Gaspar, un jour ton papa a mis la petite graine dans le ventre de ta maman et elle a joui cette salope avec son gros kiki, et neuf mois plus tard : ô le beau petit Gaspar qu'on a là ! et non Gaspar on ne peut pas jouer à touche pipi avec sa petite soeur !
Et ce salmigondis poseur et simpliste se termine dans un "Love Hôtel" comme on en trouve au Japon où l'esprit (mouarf) d'Oscar survole les chambres permettant ainsi de justifier (!!!) une dernière scène interminable et absolument gratuite de couples qui baisent dans des chambres prévues à cet effet en attendant qu'il choisisse où se poser !
Et là, cerise confite sur le banana split (ce qui est une hérésie vous serez d'accord avec moi), mais j'avoue que j'ai bien pouffé... de caméra sub-subjective, nous passons à caméra vaginale ! MDR ! Et c'est à ce moment précis que je me suis mise à regretter mes lunettes 3D.
Voilà un film qui porte admirablement son titre :