VENDREDI 18 JANVIER 2013 - GREFFE + 1 MOIS
Pas d'inquiétude : TOUT va bien.
Des blancs et des plaquettes en pagaïe... ça manque un peu de rouges mais rien d'alarmant.
Examen clinique nickel.
Zéro trace de GvH pour l'instant.
Arrivé vers 8 heures à l'hôpital, Hervé a eu sa prise de sang à 10 h 45... et sa ponction de moelle vers 15 h 30... Retour à la maison vers 17 heures. Donc, là il est complètement crevé... Et ça sera comme ça tous les mardis et tous les vendredis. Enfin, peut-être un peu moins long puisqu'il n'y aura pas de ponction.
Il n'est pas impossible qu'il n'ait plus sa perf" à la maison d'ici une semaine. Joie !
Il épate tout le monde du fait qu'il sort faire une ballade d'environ une demi-heure chaque jour. Il paraît que de retour chez eux, la plupart des malades ne peuvent pas se lever et encore moins marcher.
Nous avons eu notre entrevue avec le "Professeur F." Le comportement de l'infirmière ne l'étonne pas. Elle est réputée pour être une mal embouchée qui n'en fait qu'à sa tête. Mais elle prend sa retraite prochainement. De toute façon, elle n'approchera plus Hervé ! Le Professeur nous a fait une belle explication du fonctionnement du "pôle" hématologie, et surtout de ses difficultés. A vrai dire, je m'y attendais. C'est compliqué, en pleine restructuration. C'est pas faux. Ceux qui suivent l'histoire depuis 2010 se souviennent peut-être que le docteur W. qui sentait pas bon de la bouche et était formidable, a pris sa retraite quelques mois après le début de la maladie d'Hervé et qu'il y a eu pas mal de changements dans les procédures et les attitudes... Le professeur F. tente de remettre tout ça d'équerre et faire en sorte qu'un tel service ne disparaisse pas. Il est vrai que les gens doivent venir de Metz, des Vosges, de Besançon, de Dijon etc... car les greffes ne se font pas dans ces villes par exemple. Estimons-nous heureux... Il semblait tout déçu qu'on ait senti une si grande différence entre le secteur protégé, le service hématologie et le Cinq Etoiles que fut pour nous le Service Greffe. Il le justifie par le fait que les greffes ont lieu à l'hôpital d'enfants et que le comportement des soignants est beaucoup plus chaleureux et par le fait que les effectifs chez les enfants sont supérieurs. Aurélien aurait 5 patients simultanément à sa charge alors qu'un toubib en hémato en aurait le double. ON TOUCHE PAS A AURELIEN. Je lui ai dit mot pour mot : "Aurélien a une auréole et je suis persuadée que même avec 10 patients, il aurait la même attitude". Fin de la discussion.
J'ai bien senti qu'il ne cherchait pas à accabler le personnel que j'ai mis en cause mais aussi que ces personnes avaient ou allaient passer un sale quart d'heure.
Bref, cet entretien a duré environ une heure et demi. Nous n'avons pas été reçus entre deux portes, Monsieur F. n'a jamais regardé sa montre, ni répondu au téléphone. Il a beaucoup parlé, moi aussi... Hervé à peine :-) J'ai trouvé que ce n'était ni satisfaisant ni insatisfaisant. Peut-être n'ai-je pas encore suffisamment de recul pour savoir ce que j'en retire ni d'ailleurs ce que j'en attendais. C'est flou.
Une chose est sûre, des "plaintes" il en reçoit mais il dit que la plupart lui en chatouille une sans faire bouger l'autre (enfin, pas tout à fait, mais c'était l'idée), tant elles transpirent la mauvaise foi. La mienne l'a vraiment interpellé et je le crois sincèrement touché par notre déception et notre inquiétude. Cela dit je crois que je n'ai pas encore "digéré" cet entretien, pas plus que l'épisode catastrophique de ces 24 heures.
Il me reste maintenant à faire suivre mon courrier aux Urgences en toute logique. Je le ferai mais sans me presser et là, il est hors de question que j'y rencontre qui que ce soit car c'est un endroit où je ne mettrai plus les pieds !