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  • Si j'allais au FESTIVAL INTERNATIONAL DU PREMIER FILM D'ANNONAY

    qui se déroule du 28 janvier au 7 février, je n'aurais pas assez des 10 jours de Festival pour voir tous les films qui y sont proposés et qui me font envie, assister à tous les événements, rencontres et autres animations... à moins d'y passer les jours et les nuits.

    Alors pour les chanceux qui y seront, les bizarres qui hésitent et tous les autres, voici un aperçu des réjouissances à venir.

    Avant toute chose, comme chaque année, huit films seront en compétition et seront projetés en présence de leur réalisateur. Le jury est composé d'un réalisateur, cette année Nicolas Saada et de huit membres sélectionnés sur candidatures dans toute la France (dont deux qui ont posé leur candidature après être passés sur la Route...). Rien que voir ces films est déjà une aventure extraordinaire. Depuis six ans que j'assiste au Festival, j'ai chaque fois au moins ressenti une ou deux de mes plus vives émotions de l'année !

    Les prix décernés par ce jury sont LE GRAND PRIX, le PRIX SPECIAL, le PRIX DU PUBLIC (invité à voter à l'issue de chaque projection), le PRIX DE LA MEILLEURE MUSIQUE, LE PRIX DES LYCEENS présidé cette année par Azouz BEGAG que j'aime d'amour.

    Les HUIT FILMS EN COMPETITION sont :

  • 80 JOURS (Espagne)
    de Jon Garano et Jose Mari Goenaga 
    (Suède)
  • BEYOND de Pernilla August
  • BEYOND THE STEPPES (Belgique / Pologne)
    de Vanja d’Alcantara

    CONTRACORRIENTE (Pérou)
    de Javier Fuentes Leon
  • LA PETITE CHAMBRE (Suisse)
    de Véronique Reymond et Stéphanie Chuat
  • OXYGÈNE (Belgique / Pays-Bas)
    de Hans Van Nuffel
  • SI JE VEUX SIFFLER, JE SIFFLE (Roumanie)
    de Florin Serban
  • WHEN WE LEAVE (Allemagne)
    de Feo Aladag.
  • Le festival étant en priorité destiné à faire découvrir des premiers films, vous pourrez choisir entre ces premières oeuvres :

    Le premier week-end des 29 et 30 janvier sera consacré à un coup de projecteur au cinéma belge en présence de nombreux invités belges et la projection de :

    Cette édition propose également une thématique : les artistes à l'écran qui donnera l'occasion de re-voir :

    Et si vous avez encore faim, ce n'est pas tout. Un ciné-concert, expérience enivrante que je recommande +++, permettra de re-visiter le génie de Buster Keaton dans :

    Le cameraman de Edward Sedgwick, avec Marc Perrone qui accompagnera la projection à l'accordéon.

    Mais ce n'est pas tout. Une nuit du rock vous permettra de re-découvrir :

    Pour achever de vous faire regretter de ne pas y aller  donner envie, je vous invite à consulter mes compte-rendus des précédentes éditions en cliquant dans le menu catégories à gauche sur Festival International d'Annonay et de vous rendre sur le nouveau site du Festival qui sent encore la peinture fraîche, pour y découvrir, entre autre, la bande-annonce du Festival.

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  • LE GUEPARD de Luchino Visconti *****

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    J'ai découvert hier le ciné-club de mon "art and try"... Et oui, shame on me, je n'avais jamais essayé de m'y rendre car rien qu'imaginer entendre des intellos parler cinéma et nous annoncer qu'ils avaient lu Lampedusa dans le texte, ça me gave rapidement et puis, bêtement, je croyais que les débats étaient animés par le propriétaire des lieux qui me tape sévère (pour être polie) sur le haricot. Sauf que depuis quelque temps il semble qu'il se soit mis au tambourin et que de toute façon les débats soient animés par François Bouvier, professeur de cinéma, personnage aussi passionné que passionnant. Je n'irai pas jusqu'à dire que j'ai trouvé mon Thierry Frémaut (que j'aime d'amour... Thierry si tu m'entends :-)) local mais j'espère trouver le temps, l'énergie et tout le bazar pour assister régulièrement à ces soirées (qui obligent à se coucher bien tard).

    Hier il s'agissait donc de voir, et de revoir en ce qui me concerne, le film de Luchino Visconti qui reçut la Palme d'Or à Cannes en 1964 mais ce n'est qu'un détail (qui se souviendra de l'Oncle Bonne Mine dans 50 ans ??? malgré tout le respect que je dois à Atoiaussitujouaupingpong ?) car même sans palme, "Le Guépard" serait le chef d'oeuvre intemporel qu'il est. Incontestablement. Je l'ai découvert quand j'étais toute pitchoune, belle comme un soleil et déjà cinéphile et je n'avais dû rien y comprendre. Mais je ne l'ai jamais oublié. Je me souviens que mes parents (Gloire à eux qui m'ont emmenée au cinéma dès que je n'ai plus porté de couches !) disaient lorsqu'ils évoquaient ce film : "ah ? c'est le film où le bal dure une demi-heure et il ne s'y passe rien !". Et comme j'étais jeune, timide et docile, je disais aussi que c'était le film où le bal etc... Sauf que le bal dure plus longtemps, pratiquement le tiers du film (3 heures et 10 minutes de pure extase) et que déjà dans le temps d'avant je pensais au fond de moi que ce bal était un ravissement, qu'il n'était pas là pour rien, que j'avais bien vu tout le monde s'y observer, parler, se chercher, transpirer, perdre pied et à l'occasion danser, danser, danser !

    Mais de quoi s'agit-il ? En 1860, Garibaldi et ses Chemises Rouges viennent semer la panique en Sicile. Le Prince Salina emmène sa femme et ses sept enfants dans leur résidence secondaire de Donnafugata. La révolution en marche lui fait craindre que l'aristocratie vit ses derniers jours. Il consent donc à une union presque contre nature entre son neveu bien-aimé, le fougueux Tancrède et Angelica  belle mais un rien vulgaire (au début) fille du maire de la ville, sorte de bourgeois parvenu assis sur des lingots et des possessions qu'il offrira en dot.

    Tant par le contenu politique que par la technique, la durée de préparation (6 mois rien que pour le bal), l'abondance et la richesse des costumes et des décors, le tournage de certaines scènes en milieu naturel, ce film sans âge, indémodable est un chef d'oeuvre. Visconti lui-même aristocrate, communiste et homosexuel n'est pas un homme ordinaire et beaucoup de ses propres caractéristiques et de sa personnalité transparaissent au travers du personnage du Prince Salina dont il fut d'ailleurs un temps question qu'il l'interprète lui-même. Si l'on peut être au départ surpris que ce rôle de noble italien échoie à un cow boy américain, au vu de ce que Burt Lancaster fait du personnage, il devient impossible d'imaginer qui que ce soit d'autre. D'homme vigoureux, d'une beauté, d'une élégance et d'une autorité impressionnantes il devient en trois heures de film un homme terrassé, abattu et las tout aussi convaincant. Il s'éloigne lentement mais déterminé vers un sombre destin.

    Il y a donc une révolution qui gronde et dont les prémices se font entendre dès l'ouverture du film. Après avoir parcouru la longue allée bordée de statues figées qui mène à une demeure dont on sent malgré le délabrement de certains murs qu'elle fut somptueuse, on pénètre dans l'intimité de la famille Salina à genoux pour la prière quotidienne. Le Prince est obligé d'interrompre avec autorité cette prière pour tenter de comprendre le brouhaha extérieur. Un soldat mort a été retrouvé dans le jardin. Et c'est le début du commencement de la fin. Ce cadavre est la première brèche qui s'introduit dans l'ordre des choses. Et tout s'enchaîne. L'hystérie de la femme de Salina s'oppose au calme souverrain du Prince. Puis Tancrère survient. Alain Delon dans toute la force, la beauté et la gloire de ses 28 ans rayonnants. Fougueux et bouillonnant il séduit tout et tous sur son passage. Il semble virevolter comme Fanfan la Tulipe même si son ambition démesurée et sans morale le fera sans vergogne passer des troupes de Garibaldi à celles de l'armée "régulière". Car la révolution qui s'est amorcée ne mènera finalement à rien. Un bourgeois finira par devenir sénateur, un aristocrate, Tancrède sera député. Le pouvoir nouveau va s'appuyer sur l'aristocratie ancienne et pendant que les riches dansent, le peuple continue de bosser. "Pour que les choses restent identiques, il faut que tout change" dira le Prince. Ce changement doit donc en passer par le déclin de la classe des guépards : « Nous étions les Guépards, les lions, ceux qui les remplaceront seront les chacals, les hyènes, et tous, tant que nous sommes, guépards, lions, chacals ou brebis, nous continuerons à nous prendre pour le sel de la terre ».

    Mais il s'agit aussi, comme le disait Visconti de l'histoire d'un contrat de mariage, d'une mésalliance entre la bourgeoisie ambitieuse et la noblesse décadente. Tancrède tombe amoureux de la beauté étincelante d'Angelica qui le lui rend, tout en jouant parfois les coquettes (cours après moi que je t'attrape hi hi hi !!!). Tancrède fera souffrir sa fade cousine Concetta qui l'aime sincèrement mais qui ne possède pas cette "qualité" supplémentaire et indispensable de nourrir une ambition folle que partage Tancrède avec Angelica. Ces deux là, au-delà de l'harmonie évidente de leur couple, de leur beauté foudroyante s'aiment-ils réellement ? On peut en douter.

    Pour clore ces histoires de guerre, d'amour et de pouvoir, il y a donc ce bal monumental, véritable tour de force de réalisation, morceau de bravoure tourbillonnant, qu'il faudrait voir et revoir encore pour qu'aucun détail n'échappe tant il est riche de précision et d'événements dont la plupart passe par les regards qui s'échangent ou que l'on saisit au vol à condition d'être attentifs, que ce soient ceux de la Princesse Salina excédée que son mari la délaisse, ceux de Tancrède dont on ne sait s'ils suggèrent la jalousie de voir sa fiancée flirter ou d'apercevoir son mentor vacillant ou ceux du Prince qui observe au travers de Tancrède et Angelica la fin de son monde et aussi (surtout ?) sa jeunesse à jamais perdue. Roc vacillant et las, jadis énergique qui semblait éternel, Burt Lancaster a imprimé à jamais de sa stature imposante et solennelle ce film somptueux, éblouissant et inoubliable.

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  • HEREAFTER de Clint Eastwood *(*)

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    Marie journaliste à la télévision française réchappe à un tsunami, Marcus petit londonien d'une dizaine d'années perd son frère jumeau dans des circonstances tragiques et  George américain de San Francisco subit son don de voyance comme une malédiction. Marie pense avoir connu l'expérience de mort imminente avec lumière blanche au bout du tunnel et tout le bazar, Marcus cherche à entrer en contact avec son frère mort et George qui "voit des gens morts" dès qu'il touche quelqu'un voudrait se débarrasser de ce pouvoir maudit. Au travers de ces trois histoires disséminées au trois coins du monde (oui, le monde a trois coins, c'est ainsi !) Clint entend poser cette question : qu'y a t'il dans l'au-delà ? Et il met plus de deux heures à ne pas y répondre !

    Je suis remise de l'émotion, vraiment mal agréable, de n'avoir RIEN ressenti et d'avoir trouvé le temps long parfois. Mais il fallait bien qu'il y ait un accident dans mon adoration inconditionnelle sinon la vie serait vraiment trop parfaite. Je n'ai pas encore commencé à visionner les 35 films de mon cadeau de Noël :

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    mais je crois pouvoir d'ores et déjà affirmer de mémoire de clintoridienne que cet "Au-delà" est le plus mauvais Eastwood jamais vu, de mémoire défaillante d'eastwoodienne. La faute à une narration vraiment platounette qui fait se succéder chapitre après chapitre les trois diffférentes histoires avec de grosses ficelles de plus en plus apparentes pour tenter de les rapprocher les unes des autres. La faute à un casting pas bien convaincant qui navigue à vue. Cécile De France toujours parfaite par ailleurs ne parvient jamais ici à faire croire qu'elle est cette star du 20 h du petit écran. Le petit Franckie McLaren, amorphe et inexpressif est parfaitement transparent. Quant aux autres, ils semblent être venus faire leur panouille tout foufous d'avoir été choisis par Clint. Thierry Neuvic est très beau torse nu, Marthe Keller est souriante, Mylène Jampanoï (MDR), Bryce Dallas Howard est aussi désolante que Zoey Deschanel dans "Phénomènes", j'ai même cru à un moment qu'elle allait nous dire qu'elle avait mangé un tiramisu avec Joey, les français sont élégants, les anglais ont l'air de misérables... Quant à la musique, Clint a dû écouter en boucle les concertos pour piano de Tchaikovski avant de pianoter à son tour...

    Alors voilà, "Hereafter" est une parenthèse, le repos du guerrier avant "J. Edgar" avec Leo qui devrait sortir en 2012. C'est promis.

    Mais, me direz-vous, que reste t'il ? Et bien il reste :

    - la scène d'ouverture et de tsunami. Aucun autre film catastrophe n'avait réussi jusque là à rendre une catastrophe aussi flippante et réaliste,

    - des images ou plutôt des plans uniques car Clint sait comme personne où il faut poser sa caméra,

    - quelques scènes "différentes",

    - et puis surtout, il reste un acteur solide, puissant, meilleur de film en film... et qui sauve celui-ci in extremis. Je sais, je dis ça pour chaque film avec Matt Damon, mais ce garçon est vraiment étonnant. Capable d'être successivement Jason Bourne, une taupe grisouille du FBI, un GI en Irak, un rugbyman des springboks, puis cet américain ordinaire mal dans sa vie... pour ne citer que ses dernières compositions, Matt Damon avec ses nouvelles tempes grisonnantes qui lui vont à ravir est en train de devenir un des meilleurs acteurs américains actuels.

    Dernière chose, dès que Clint nous aura conté l'histoire de J. Edgar Hoover, il FAUT absolument qu'il se remette et en revienne au drame ou à la comédie sentimentale car la toute dernière scène d'Au-delà qui me fait croire que le film s'achève là où j'aurais aimé qu'il commence, prouve qu'il reste un grand sentimental, fleur bleue et romantique et qu'il pourra encore me faire pleurer.

    PS. : c'est ce genre de plans que je trouve renversant et Clintoudien :

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  • INCENDIES de Denis Villeneuve *****

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    Denis Villeneuve alterne les flash-back qui déroulent toutes les étapes de la vie de Nawal dans un pays du Moyen-Orient qui n'est jamais cité et les recherches menées de nos jours par sa fille Jeanne (Simon ayant refusé de céder à ce qu'il considère comme un nouveau caprice d'une mère fantasque et absente) qui "débarque" dans ce pays inconnu pour elle puisqu'elle vit depuis toujours avec son frère au Canada. Nous suivons avec le même effarement que Jeanne puis de Simon (qui finira par rejoindre sa soeur) les découvertes qu'ils font de la vie de leur mère. Et c'est avec le même effroi que nous recevrons dans les dernières minutes l'étendue de l'horreur de ce que Nawal a vécu et surmonté, tout ce que cette femme humiliée depuis sa plus folle jeunesse a subi, remettant en cause certaines évidences mathématiques... Le réalisateur ne nous laisse aucun repos, nous asphyxie littéralement en osant aller jusqu'au bout de l'indicible. Et j'avoue que c'est en larmes comme ça ne m'était pas arrivé depuis une éternité que j'ai laissé se dérouler le générique de fin, me demandant si ce que j'avais vu était plausible. Hélas, la réponse est oui. Ce que l'absurdité des guerres, le "pouvoir" que les hommes exercent sur les femmes, l'intégrisme, la religion (TOUTES les religions), le racisme, la bêtise peuvent générer comme horreurs est insondable.

    Ici la tragédie familiale rejoint le drame d'une nation qui sert de "terrain de jeux" à d'autres peuples belliqueux. Tel le Liban sans aucun doute. Denis Villeneuve creuse le fond du fond de l'horreur et nous fait parcourir en apnée les événements que génèrent les guerres sur les citoyens "ordinaires". Dès les premières minutes on est happé par l'intensité des images et le regard du petit garçon dont on comprendra plus tard qu'il fera partie de ces "enfants soldats" qu'on utilise quand la chair à canon se met à manquer est de la même force que celui de cette afghane hagarde et terrifiée, souvenez-vous. On ne saura que bien plus tard ce que cette scène signifie. Car en plus de nous mettre totalement KO avec un film coup de poing, bouleversant comme rarement, le réalisateur n'en oublie pas de proposer un scenario à la fois complexe et limpide où tout finit par trouver un sens et une explication.

    Que de thèmes abordés sur la souffrance, la honte, le chagrin, le pardon ! Que de force et de dignité dans la volonté de trouver et de comprendre ses racines, d'où l'on vient et comment on en vient ! Que de coeur, de sentiments et de violence ! Que de chemin parcouru par cette femme déchirée, constamment malmenée, bafouée, avilie mais debout jusqu'à l'épuisement à la recherche de son enfant perdu ! Quel film, mais quel film que cet "Incendies" porté en tension constante par des acteurs (tous) inspirés, habités ! Mais que serait-il aussi sans la puissance et l'abnégation totales d'une actrice qui disparaît et s'abandonne comme jamais à son personnage ? Lubna Azabal digne, intense, "femme qui chante" souvent silencieuse et d'une sobriété admirable rend inoubliable ce film saisissant, cette histoire et ce personnage qui nous percutent en plein coeur.

  • THE GREEN HORNET de Michel Gondry *

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    A la mort de son père Brit Reid hérite du journal le Daily Sentinel dont il était le patron. Aussi incompétent que stupide et maladroit Brit décide de donner un petit coup d'accélérateur et un sens à sa vie en devenant un super héros, mais sans collant. Il choisit le nom de Green Hornet en mémoire de son père qui est mort d'une piqûre d'abeille. Logique. Il s'adjoint les services de l'indispensable Kato, maître en arts martiaux qui était déjà au service du père qui le considérait comme son larbin, ce que le fils va tenter de perpétuer. Mais Kato, bien que fidèle a de la dignité.

    Pas grand chose à dire sur ce petit divertissement pas désagréable, sitôt vu, sitôt oublié, un peu drôle, un peu mouvementé et un peu long... mais qui possède UN atout monumental, le personnage de Kato et l'acteur qui l'interprète Jay Chou (qui l'est ! Chou !).

    La 3D est absolument inutile et sans intérêt mais comme les lunettes sont devenues des poids plumes, on les oublie instantanément. A l'instar de la 3D, Cameron Diaz ne sert à rien. Et l'acteur Seth Rogen, sans charme et pas drôle est totalement transparent. Je pense que pour jouer le rôle d'un crétin intégral il ne faut pas autant avoir la tête de l'emploi sinon, ça ne fait pas du tout rôle de composition. Je reconnais que je ne suis pas fan de Judd Apatow et que je n'ai pas vu les précédentes prestations de Seth Rogen, mais bon sang que cet acteur est mauvais.

    Alors pourquoi **, m'objectera la Pyrénéenne ??? Et bien pour Jay Chou qui est drôle, séduisant et malin et qui désintègre son partenaire. Il est évident que cette quiche de Frelon Vert ne serait rien sans Kato qui possède de multiples dons et pouvoirs comme d'anticiper l'action et de tatanner à bon escient, contrairement à cette endive d'insecte prédateur qui multiplie les gaffes. Il est évident que le super héros, c'est lui. Quant au très méchant, il nous donne l'occasion et le bonheur de revoir l'élégant et séduisant Christoph Walz qui nous avait subjugué dans "Inglourious Basterds". Deux acteurs affriolants, quelques scènes rigolotes, une voiture bourrée de gadgets la "Black Beauty" et bricolée par ce petit génie de Kato, cela suffit à passer deux heures pas désagréables. Sans plus, mais pas moins.

  • 2 EXEMPLAIRES DE STUDIO CINE LIVE à gagner

    En couverture de ce numéro 23 du mois de février 2011, le seul, l'unique, le vrai : MON Clint. 5333851368_6d8fb076a3_b.jpg

    Cela dit si je tenais celui qui lui a réalisé ce brushing-moumoute ansi que l'auteur de la photo !!! Je crois que jamais je ne l'ai vu si rouge et mal coiffé. Matt Damon et son très choupi polo grisouille a l'air lui aussi de relever d'une étrange maladie de peau. Qu'à cela ne tienne, ce numéro est fait pour moi puisque dès la page 46, on y trouve un reportage sur le film de Clint qui sort mercredi "Hereafter" et à ce propos, STUDIO CINELIVE doit être le seul magazine à en faire une bonne critique... Et puis, la photo de la page 52 rattrape celle de la couverture !

    En cadeau, vous trouverez la possibilité de télécharger gratuitement en VOD un documentaire sur Mon Clint.

    Pourquoi ce numéro est-il fait pour moi ? Parce qu'il y est aussi question de "belgitude" et que la Belgique est un pays, un peuple, un accent que j'aime à la folie. En page 66, retrouvez donc "La Belge academy" et tous les acteurs qui font un tabac en France et ailleurs.

    La rubrique "un acteur face aux lecteurs" est consacrée à Dany Boon, digne représentant et porte parole de MA chti attitude. Oui j'irai voir "Rien à déclarer", dans un premier temps pour entendre parler ma langue maternelle et revoir des briques rouges j'en PEUX PLUS de l'accent lorrain, de la mauvaise humeur ambiante qui déteint sur moi et de leur "comanxé ?"

    Découvrez aussi un article sur le renversant Colin Firth, sur le très attendu "Black Swan" de Darren Aronofsky et les rubriques habituelles dont les chroniques, coups de coeur et de gueule des critiques de la rédaction.

    Pour remporter un exemplaire de Studio CinéLive, rien de plus simple. En fait, je crois que ce n'est pas simple du tout.. mais vous êtes tellement forts. Epatez-moi encore. Il suffit de trouver le titre du film qui se cache dans les morceaux de photos* ci-dessous. Evidemment il y a un point commun et un rapport avec ce qui est à gagner... La routine quoi. Amusez-vous bien !

    UN TITRE A LA FOIS PAR PERSONNE (sinon J'éLIMINE, même si la réponse est bonne). MERCI.

    LES GAGNANTS SONT Manu et Grégoire, mais merci de trouver les autres réponses...

    LE point commun est que ces films sortent en DVD et que c'est annoncé dans ce Studio CinéLive.

    GAME OVER. Merci.

    1

    HORS LA LOI trouvé par Manu

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    2

    LES PETITS RUISSEAUX trouvé par marion (et Foxart ?)   

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    3

    THE RUNAWAYS trouvé par Leo

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    4

    THE TOWN trouvé par damss

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    5

    SIMON WERNER A DISPARU trouvé par Grégoire 

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    *ce ne sont pas des morceaux d'affiches...   

  • MA SEMAINE AU CINEMA

    POUPOUPIDOU de Gérald Hustache Mathieu ***(*)

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    MÊME LA PLUIE de Iciar Bollain ***(*)

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    CABEZA DE VACA de Nicolás Echevarría ***

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    LE FILS A JO de Philippe Guillard °

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     MES COUPS DE COEUR DE LA SEMAINE

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    désolée, trouver des photos de guillaume gouix c'est sportif...

    Mais FOXART a mieux cherché. Régalez-vous :

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  • POUPOUPIDOU de Gérald Hustache Mathieu ***(*)

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    Le jour où David Rousseau se rend à Mouthe (ville du Jura réputée pour être la plus froide et sans doute la plus enneigée de France) il croise la route d'une ambulance qui transporte le cadavre de Candice, jeune beauté et célébrité locale. Il est auteur de polars à succès, elle était l'effigie d'un fromage franc-comtois "Belle de Jura". En panne devant son clavier, harcelé par son éditrice, il chosit de se servir de ce fait d'hiver (ooops... pas fait exprès... divers !!) pour tenter de retrouver l'inspiration. D'emblée, il décide de ne pas croire à la thèse du suicide et aidé de Bruno jeune gendarme qui connaissait Candice, d'enquêter sur la vie et le passé de la belle, du temps où elle s'appelait encore Martine. C'est d'ailleurs la morte qui nous raconte son histoire en voix off. Selon elle, les histoires commencent toujours par la fin. Dès le générique Martine/Candice se désole donc de constater post mortem qu'il lui faut attendre d'être morte pour qu'un mec bien s'intéresse à elle. En effet, bien qu'ils ne se rencontreront jamais, et pour cause, Candice et David vont s'aimer, ou peut-être s'aiment-ils déjà ! C'est évident ce film n'est pas à un paradoxe ou une singularité près et c'est vraiment, vraiment tant mieux.

    Au départ on peut imaginer s'être trompé de salle tellement les étendues neigeuses et la musique blues font penser à un film américain et plus encore à "Fargo" peut-être. Je suppose que Gérald Hustache-Mathieu ne renie aucune des références qui parcourent son film  tellement elles paraissent à la fois évidentes et absolument bien intégrées au récit. Le visage livide, tuméfié et gelé de Candice découverte sous la neige et hop, on est chez David Lynch. Lynchienne encore est cette oreille (bien que toujours solidement accrochée à la tête) filmée en très gros plan pour nous indiquer que le détective amateur est atteint d'hyper-audition. Et puis il suffit qu'un adolescent un peu bas de plafond ouvre la porte vêtu d'un t-shirt jaune orné d'un taureau  et nous voilà chez Gus Van Sant. Heureusement le garçon ne joue pas de piano... Evidemment ces réminiscences sont loin d'être l'atout du film même s'il est toujours séduisant de découvrir un réalisateur cinéphile et plus encore de rallumer la flamme de sa propre cinéphilie. Mais ce film est bien français et très personnel et il est enthousiasmant de bout en bout. Malgré les invraisemblances pas bien gênantes telles la facilité à pénétrer dans la morgue et dans l'appartement de la morte, le réalisateur nous trimballe avec maestria de révélations en divulgations et fait peu à peu s'éclaircir le mystère et s'encastrer toutes les pièces d'un puzzle où rien n'est prévisible.

    Les parallèles entre la vie de Marilyn Monroe et celle de Candice Lecoeur qui paraissent aberrants au départ sont habilement et intelligemment mis à jour. Il s'agit d'un thriller un vrai, avec suspens et surprises à la clé. C'est également une tragédie non dénuée de sentiments et d'humour. Gérald Hustache Mathieu dont j'avais déjà adoré le premier film (que je vous recommande+++) semble être un auteur différent, décalé et je l'espère prolifique. En tout cas, j'attends impatiemment son prochain film.

    Les acteurs se sont mis au service de cette histoire différente à l'atmosphère si particulière, ne serait-ce que par le climat glacial qui y règne. Jean-Paul Rouve un peu désorienté, nonchalant et finalement plutôt romantique trouve enfin un rôle qu'il endosse avec légéreté. Sophie Quinton, véritable muse du réalisateur est une merveille. Tout lui va, même un sac à patates, et ce n'est pas une image ! Elle partage avec Marilyn cette espèce de douceur et de gravité enfantines, cette douleur d'éternelle insatisfaction qui se traduit par le sourire le plus triste du monde. Et la révélation vient également de Guillaume Gouix qui en gendarme honnête et rigoureux devrait ravir aussi bien les filles que les garçons sensibles.

    Ce week end, c'est "Poupoupidou" qu'il vous faut voir !

  • LE FILS A JO de Philippe Guillard °

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    Dans la famille Canavaro, on joue au rugby de père en fils et on a intérêt à aimer ça. Le fils à Jo, jeune garçon de 13 ans plutôt délicat ne semble pas partager ce diktat. Il préfère les maths et par conséquent il est la honte de son père qui l'a élevé seul car la maman est morte dans un accident de voiture alors que le petit avait 1 an. Snif. Depuis, papa se l'ait mise sur l'oreille parce que maman c'était la plus belle et même et ben en plus c'était la seule. Heureusement une sublime irlandaise (brune corbeau car ce film ne veut pas céder au cliché de l'irlandaise rousse...) chef d'entreprise va débarquer, acheter le terrain où la famille Canavoro vit depuis plus d'un siècle, exproprier le pauvre Jo et son fils qui vont devoir aller s'installer dans une autre maison pas loin sur 7 000 m² de terrain (la taille d'un terrain de rugby non ?) avec vue sur la chambre à coucher de la belle irlandaise qui parfois fait des entrechats devant sa fenêtre !!! La vie est cruelle parfois, ça me dégoûte. Bon, c'est pas tout ça. "Le Chinois" (perso je trouve qu'Olivier Marchal a hyper pas une tête de chinois) qui était le meilleur ami de Jo dans le temps d'avant refait surface 15 ans après en tant que Conseiller Principal d'Education au collège où le fils à Jo obtient des 17 en maths et des 15 en français (le cancre). Dans sa valise, le Chinois rapporte un All blacks

    et ça tombe hyper méga super bien parce que comme ça, il va pouvoir entraîner l'équipe de rugby de moutards que Jo veut reformer pour foutre la pâtée à l'autre équipe qui est à la solde de tous les pourris vendus de la région. Bouh qu'ils sont laids ! Je laisse le suspens et ne vous révèle pas quelle équipe va gagner. Pour qui me prenez vous, il y a une éthique sur ce blog !

    Bon, j'y suis allée sans rien savoir de ce film "genre" j'ai vu de la lumière et je suis entrée. A vrai dire, c'était le seul film que je pouvais voir à l'heure qu'il était. Et puis bon j'ai vu Gérard Lanvin et Olivier Marchal à l'affiche et je me suis dis why not ! Je ne sais pas s'il faut être du sud ouest pour apprécier comme il fallait être du Nord pour apprécier "Bienvenue chez les Chtis" mais franchement je ne me souviens plus quand il m'avait été donné de voir (alors que Gérard Butler ne fait même pas partie de la distribution) un film aussi couillon, lourdaud, pataud, balourd, plouc, péquenaud, stupide et épais. Sûr que ce scenario a été écrit avec les coudes. En plus le Tarn, franchement ça ne fait pas rêver. C'est une région où il pleut tout le temps et où l'on patauge dans la gadoue. Mais les gens ont beaucoup de coeur avé l'assent. Seulement, le samedi soir les mecs se bourrent la gueule dans des rades sinistres ou vont au bal pour finir la soirée en baston générale. La devise de Jo qui est un mec qui en a et qui place son sens de l'honneur en étendard est que pour s'en sortir dans la vie : rien de tel que le coup de boule bien placé.

    Je suis restée pantelante devant ce spectacle consternant de bêtise et de mièvrerie accentué par une musique sirupeuse et dépurative qui nous sort les violons du philarmonique pour nous imposer un lavage de cerveau et nous préciser qu'on est face au mélo du siècle ! Chaque scène plus prévisible que la précédente donne lieu à un empilement de clichés cruchons sur la générosité, l'amitié et nous assène que les garçons bourrus ont un coeur gros comme ça. Et je ne vous parle même pas du comique de répétition qui fait qu'on revoit sans cesse le même gag sans doute pour tenter péniblement de remplir une heure et demi déjà bien laborieuse. Combien de fois voit-on Pompom, le simplet de l'histoire, monter et descendre d'un train qu'il ne prendra finalement jamais ? (crotte de bique, j'ai spoilé !!!) cinq, six fois ???

    Côté interprétation, Gérard Lanvin nous refait le coup (lassant !) du péquenaud un peu beauf, beaucoup bougon au coeur plein d'amour mais qui rit quand il se brûle. Vincent Moscato, le débile qui n'ose pas prendre un train (et zut, voilà que le spoilage me reprend) est exaspérant. Et Olivier Marchal, coiffé comme un playmobil qui aurait confondu shampoing et bouteille d'huile et qui semble ne pas avoir croisé une douche depuis 3 mois, imaginez qu'il est le séducteur de l'affaire auquel nulle ne résiste, de 20 à 55 ans (en gros). Quant à l'imaginer en CPE d'un collège, vous pouvez peut-être, moi pas !

    En tout cas, ces trois là ont l'air de bien s'amuser. Pas moi.