Lorsqu'il n'est encore qu'un petit gitan dont on se moque à l'école, Edmond Vidal, dit Momon fait la connaissance de Serge Suttel. Ils deviennent instantanément amis et inséparables. Alors qu'ils ont à peine 20 ans ils écopent assez injustement de 6 mois de prison pour un vol de cerises. A leur sortie les deux lascars plongent illico dans l'illégalité jusqu'à devenir les truands les plus célèbres des années 70 du fameux Gang Des Lyonnais. Quelques années plus tard, ils sont arrêtés, jugés et emprisonnés. Aujourd'hui rangé des voitures et menant une vie pépère de bon père de famille, Momon est soudainement rattrapé par son passé et par Serge qui refait surface 15 ans après avoir disparu. Les ennuis commencent lorsque Serge se fait arrêter et que Momon décide qu'il ne peut le laisser tomber et organise son évasion...
Pendant les dix premières minutes Olivier Marchal essaie de nous la raconter à la mode "Parrain". Mais n'est pas Coppola qui veut et Gérard Lanvin a beau en faire des tonnes, que dis-je des mégatonnes... il n'est pas Marlon Brando. Donc, l'affaire commence par un baptême et une grande teuf dans le jardin du nabab. Momon Lanvin distribue des claques amicales sur les joues des convives, invite langoureusement sa femme à danser, passe de table en table, s'étonne qu'une telle ne soit pas là, s'émeut jusqu'aux larmes (qu'il retient, quand même faut pas pousser) quand son fils, un grand dadais d'une bonne trentaine lui annonce qu'il n'aurait pas voulu d'un autre papa, s'attendrit en regardant ses petits enfants, fume le cigare et se la pète, grave ! Ensuite, ça part en vrille. Momon et sa bande de bedonnants aux cheveux blancs n'a plus l'énergie de tenter un coup aussi sportif que de faire évader le copain alors ils délèguent à de jeunes fougueux qui vont faire un beau carnage.
Manifestement il y a un traître dans la bande et personne ne se doute de qui il s'agit. Et comme on s'en fiche un peu, Olivier Marchal décide de nous raconter en flash-back l'histoire de comment qu'elle a commencé ! C'est facile de voir quand c'est le passé, parce que l'image devient grisounette et sépia et les personnages sont plus jeunes. Pour qu'on reconnaisse bien Momon, on lui a collé une verrue poilue sur la joue gauche alors, qu'il ait 10 ans, 30 ou 60 ans... on le reconnaît. Et au cazou, l'acteur (ben oui c'est pas Lanvin qui fait Momon à 10 ans et à 30, ni même à 20, mais à 60, si !!!) se tourne toujours du bon côté comme ça on peut dire : "ah oui, là c'est Momon jeune". Au début, j'avais compris Momo, mais en fait non, c'est Momon comme pour Edmond, parce que Eded ça va moins bien.
Momon est contrarié et ne rit jamais parce qu'il y a un flic qui ne le lâche pas (c'est Patrick Catalifo et il est très joli merci) même quand il fait semblant d'aller à la pêche, le flic le suit. Collant le mec. Et puis il ne sourit pas non plus parce qu'il trouve que son copain Serge a bien changé, mais qu'en même temps il n'a pas évolué. Il est toujours un truand prêt à dégainer alors que lui il est gentil avec sa femme. C'est la preuve qu'il est devenu un mec bien. D'ailleurs il dit à un mec qui bat sa femme : "si tu bats encore ta femme, je te fais bouffer tes couilles" ou un truc comme ça. Parce que oui, les truands, et les flics aussi d'ailleurs, ils font rien qu'à parler de leurs zizis et de leurs couilles et de faire des jolies phrases comme "ça m'en touche une sans faire bouger l'autre", ou "on leur bouffe le cul" (ça c'est quand ils suivent une voiture) et plein de trucs de garçons fichtrement couillus, ou encore "j'avais le choix entre me faire poser des implants ou me faire raccourcir la queue... je me suis fait raccourcir la queue sinon les femmes portaient plainte". Quand ils ne cherchent pas à savoir qui a la plus grosse, ils s'entretuent en faisant des gros yeux et en s'insultant...
Bon, je n'en jette plus la cour est pleine. Je n'ai RIEN compris. Pourquoi ce film ? Olivier Marchal a mal choisi son camp du temps où il était flic. Il voue un véritable culte idolâtre à tout ce qui porte un flingue (mais pas d'uniforme) et s'en sert. Qu'est-ce que c'est que cette façon de glorifier sans recul ni le moindre humour ces types qui tuent comme ils respirent et de nous asséner comme un mantra le fameux code de l'honneur du bandit qui n'a qu'une parole ? Pendant ce temps ces ex collègues nous sont présentés comme des malades fous furieux qui appliquent des méthodes nazies dans les sous sols de la PJ !!!
Beurcke, à fuir à grandes enjambées !