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  • LOCK OUT de James Mather et Stephen St. Leger **

    Lock Out : photo Guy Pearce, James Mather, Stephen St. LegerLock Out : photo Guy Pearce, James Mather, Stephen St. Leger

    En 2079 aux Etats-Unis les criminels sont placés dans un sommeil artificiel dans une prison spatiale. La fille du Président se rend sur place pour s'assurer des conditions humaines de détention. Alors qu'elle interroge un détenu remis en état de veille, il parvient à se libérer et prend la fille en otage. Les services secrets envoient sur place un de leurs meilleurs agents, Snow (il faut rester jusqu'à la toute fin pour connaître son prénom...) accusé d'un meurtre (qu'il n'a pas commis) et qui a le choix entre ramener la fille du Président ou croupir en zonzon. S'ajoute à ce bousin bruyant, agité et méchamment burné la recherche d'une malette mystérieusement disparue dans le premier quart d'heure.

    Autant le dire, ce film bourrin enflé à la testostérone où les réalisateurs (ils se sont mis à deux !!) cassent tous leurs jouets ne sert strictement à rien et on ne sort ni grandi ni transformé de la salle. Mais il faut reconnaître que l'humour, l'ironie et l'énergie de Guy Pearce se chargent du spectacle. La toute première scène, survoltée et hilarante laisse présager du meilleur. Hélas, ni le rythme ni le scénario ne tiennent les promesses. Cela dit, la bande de furieux complètement tarés n'hésitent pas à tirer dans le tas sans sommation et Guy Pearce prend des beignes, fait des chutes et se relève toujours avec le sourire sans presque une égratignure. Il aurait été judicieux de lui octroyer une comparse féminine un peu moins fadouille.

    Ah oui, l'acteur qui joue le Président est à mourir de rire. Rarement, en l'absence de Gérard Butler, il est donné de voir un si mauvais acteur !

  • BLANCHE NEIGE de Tarsem Singh **

     Blanche Neige : photo Julia RobertsBlanche Neige : photo Armie HammerBlanche Neige : photo

    Il était une fois un royaume sans doute imaginaire puisque tous les habitants y chantaient, y dansaient en permanence et y vivaient heureux. Hélas, la Reine mourut en mettant au monde une Princesse au teint blanc comme la neige, aux lèvres rouges comme le sang et aux cheveux noirs comme l'ébène. Elle fut baptisée Blanche-Neige. Le Roi refit sa vie et prit pour compagne une Reine d'une beauté incomparable mais cruelle et jalouse comme une teigne. Grâce à ses pouvoirs maléfiques la vilaine réussit à se débarrasser du Roi et fit mener une vie de recluse à Blanche-Neige. La Blanche s'échappa néanmoins et découvrit un royaume en proie à la misère et aux taxes. En chemin, elle croisa deux garçons en fâcheuse posture qu'elle libéra. A son retour la Reine chargea un de ses serviteurs de tuer Blanche-Neige mais l'homme n'en eût pas le courage et elle fut recueillie dans la forêt par 7 brigands...

    A peu de choses près, on reconnaît bien l'histoire de la Blanche-Neige et notre enfance. Sauf que le réalisateur a l'audace et l'excellente idée de faire de son héroïne non pas une bonniche un peu couillonne  qui croque des pommes, fait la bouffe et le ménage pour des nains chercheurs d'or mais une combattante qui viendra au secours de son peuple et libèrera le Prince d'un sortilège. Rien que cette inversion des rôles est séduisante !

    L'espèce d'amas poilu sourcilière arboré par Lilly Collins (fille de...) allias Blanche-Neige m'a un peu gênée... Cela donne à son visage une étrange apparence. Désolée d'insister sur cette particuliarité mais une touffe de cinq centimètres de poils au dessus des yeux (chaque sourcil étant totalement indépendant de l'autre), je n'avais pas vu ça depuis les Ciccone, et j'ai longtemps cru qu'il s'agissait d'un postiche qu'elle finirait par retirer. Outre ce détail singulier, la petite se débrouille pas mal mais sans plus. Par contre, il est un peu regrettable que les nains ne soient ni drôles ni très intéressants.

    Les véritables atouts du film sont le Prince interprété un peu comme celui de Princess Bride par Armie Hammer qui se retrouve très souvent torse nu et met la Reine dans l'embarras, incapable qu'elle est de détourner son attention du physique avantageux du garçon. Il est également drôle, prétentieux, courageux, a une dent qui brille et ne craint pas le ridicule. Mais celle qui emporte tout ici c'est Julia. C'est bien elle la Reine et nulle autre. Elle en fait des tonnes paraît-il, et alors ? C'est exactement ce qu'il fallait. Pourrie jusqu'à l'os, elle est irrécupérable et donc irrésistible.

  • NOUVEAU DÉPART de Cameron Crowe *

    Nouveau Départ : photo

    Nouveau Départ : photo

    Nouveau Départ : photo Cameron Crowe

    La femme de Benjamin est morte depuis six mois dans d'atroces souffrances, mais pas tant que ça finalement. En tout cas c'est ce qu'on fait croire aux enfants. Evidemment la défunte était un être de lumière, belle, intelligente, drôle, généreuse, aimante, gaie... Un tourbillon d'humour, d'enthousiasme et de magnificence que l'on revoit en flash-backs dignes des petits déj' Ricorée. On comprend que Benji soit inconsolable mais il a deux moutards à élever et soutenir : un ado qui se met à dessiner des scènes de décapitation bien gores sur les murs de son collège (d'où son renvoi) et une adorable fillette de 7 ans qui attrape l'esprit de sa maman le soir avant de s'endormir (d'où sa grande zénitude). Benjamin estime qu'il fait l'objet de trop de compassion et les souvenirs qui l'entourent l'accablent. Il décide de tout quitter, son boulot et la ville où il vit et d'acheter une maison au vert. C'est un zoo presqu'à l'abandon qui a ses faveurs. En plus de la bicoque délabrée, Benjamin va utiliser jusqu'au dernier centime de ses économies pour réhabiliter le zoo avec l'aide de l'équipe restée sur place. Et ce qui ne tombe pas trop mal c'est que la gardienne en chef n'est autre que Kelly allias Scarlett Johansson, y'a pire pour reprendre goût à la vie. Mais croyez-vous que l'ado bougon va se montrer coopératif ? Que nenni, il se montre de plus en plus grincheux.

    Bien que ce film soit cul-cul la praline comme rarement film peut l'être, qu'il est prévisible de la première à la dernière image, qu'il est tellement gnangnan qu'il pourra trôner en bonne place au musée des nanards de l'année... je n'arrive pas à le détester. Et pourtant, chaque personnage est réduit à un seul trait de caractère (sauf Benji/Matt qui est parfait et qui doit avoir un doctorat en psychologie pour comprendre tout même s'il ressemble de plus en plus à Adamo !), même le gros vilain ne l'est pas vraiment tout à fait. Evidemment, Benjamin qui n'avait jamais vu un animal de sa vie (ou peut-être une guêpe tueuse ou deux !) va devenir expert ès bestioles et se mettre à murmurer à l'oreille d'un tigre mal en point sous le regard énamouré de Scarlett. Il va résoudre les gros problèmes psychologiques de son ado de fils en une seule tirade. Il va expliquer à Scarlett pourquoi il ne la bascule pas dans la paille vu qu'elle n'attend que ça mais que si elle patiente un peu, il ne sera pas contre lui rouler une pelle sous le gui au réveillon. Et j'en passe et des plus gratinées.

    Je crois que l'entreprise est tellement incroyable de mollasserie, tellement empêtrée dans de bons sentiments qui n'existent que dans l'imagination que je ne parviens qu'à croire à la totale honnêteté et générosité du projet. Pour Cameron Crowe, le monde est beau et bon et les animaux peuvent aider les hommes à devenir meilleurs et à s'aimer les uns les autres. Halleluyah.

    Ah oui, dernière chose les trois enfants sont très très bien. 

  • L'AMOUR ET RIEN D'AUTRE de Jan Schomburg **(*)

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    Pour Paul et Marthe l'amour est une évidence. Aimer l'autre, être avec lui, se réjouir de ses succès, le soutenir lors de ses échecs, le suivre sans hésitation pour redémarrer une autre vie ailleurs, encore meilleure, forcément, sont les seules réalités quotidiennes. Nul doute ne peut ternir le tableau idyllique et idéal. Erreur. Un mauvais jour, le destin, le sort ou la fatalité s'abat et c'est la stupeur, l'incrédulité. La personne à nos côtés depuis des années n'est pas celle que l'on croyait. En plus d'avoir à surmonter le désastre de perdre l'être qu'elle aimait le plus au monde, Martha se heurte à un mur d'incompréhension infranchissable et à une douleur inattendue. Sans explication Paul disparaît et tout ce qu'elle découvre peu à peu la force à admettre quel étranger mystérieux et incohérent il était. Un imposteur, un mythomane ?

    Au lieu de sombrer dans un chagrin logique, voire commode pour l'entourage, Martha va étrangement, amoureusement réagir, à cause ou grâce à une mèche de cheveux... A la lisière de la folie et du fantastique, cette femme magnifique, déconcertante, libre, amoureuse et irrésistible refuse de se laisser abattre.

    Sandra Hüller, actrice absolument fascinante au visage multiple est capable dans un même plan d'exprimer tous les sentiments ou sensations que traverse son personnage, le bonheur, la colère, la force et la vulnérabilité. Il est regrettable pour un film aussi atypique et pour son actrice tellement sublime que le réalisateur rate complètement son épilogue...

  • SUR LA PISTE DU MARSUPILAMI de Alain Chabat **

    Sur la piste du Marsupilami : photo Alain ChabatSur la piste du Marsupilami : photo Alain Chabat, Jamel Debbouze, Lambert WilsonSur la piste du Marsupilami : photo Alain Chabat, Jamel DebbouzeSur la piste du Marsupilami : photo Alain Chabat, Fred Testot, Géraldine Nakache

    Dan Geraldo, grand reporter, est sommé par sa rédaction de partir en Palombie où il est censé déjà être allé et d'en revenir avec un scoop sinon son émission sera supprimée. Or, Dan n'est qu'un baltringue qui a bidonné ses précédents reportages. Sur place il retrouve Pablito, un guide un peu particulier, un peu vétérinaire, entouré de plein d'enfants à qui il a promis de leur prouver l'existence du Marsupilami. En Palombie, on trouve aussi un très vieux botaniste qui va découvrir un elixir de jeunesse, son assistante dévouée et admirative mais dégoûtée par le physique du bonhomme et un dictateur (de père en fils) malgré lui.

    On retrouve ici l'esprit Canal et le style potache de Chabat qui s'en donne à coeur joie avec une équipe de potes au diapason. En moins de temps qu'il n'en faut pour dire marsupilami il met le spectateur dans sa poche et l'embarque pour des aventures complètement loufoques, parfois incohérentes, et sans doute pas toujours faciles à suivre pour les plus petits. Mais cela fonctionne pourtant et l'on rit souvent. On ne pardonnerait sans doute à nul autre cet humour parfois bas de plafond, caca-prout, le viol de Jamel par un Chihuahua... et les jeux de mots en abondance et relous, mais Chabat est unique et n'a pas son pareil pour hisser haut le non-sense. Et surtout, SURTOUT, l'entreprise ne se prend pas au sérieux. Tout le monde s'amuse et nous avec.

    Et pour les plus résistants, je dois dire que la PERFORMANCE de Lambert Wilson (dont je ne dirai rien) dans une scène d'anthologie qu'on se repassera en boucle dès que tout le monde aura vu le film, mérite à elle seule le déplacement en salle !

  • J'AI DÉCOUPÉ DES ENFANTS

    et je n'ai même pas honte.
    Saurez-vous les reconnaître ?
    UNE SEULE REPONSE A LA FOIS PAR PERSONNE.

    ON NE REJOUE QUE LORSQUE J'AI VALIDE LA REPONSE.

    Et avant de sortir merci de :

    - voter pour L'APOCALYPSE DES IRIS,

    - terminer CE JEU,

    - fermer la porte sans la claquer. Merci.

    Le compte est bon. On ferme.

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    T.J. LOWTHER trouvé par Anne

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    JAMIE BELL trouvé par La Pyrénéenne

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    3

    CHRISTIAN BALE trouvé par Claire

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    4

    DANIEL RADCLIFFE trouvé par Anne

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    5

    LEONARDO DiCAPRIO trouvé par Laurent

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    6

    Dakota Fanning trouvée par Anne

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    7

    HENRY THOMAS trouvé par Anne

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    8

    NATHALIE WOOD trouvée par anne

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    9

    RIVER PHOENIX trouvé par jane

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    JUDY GARLAND trouvée par Anne

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    FREDDIE HIGHMORE trouvé par Marine

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    12

    DREW BARRYMORE trouvée par jane

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    ANNA PAQUIN trouvée par Marine

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    ELIZABETH TAYLOR trouvée par Maryne

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    15

    CHRISTINA RICCI trouvée par Anne

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    BRIGITTE FOSSEY trouvée par Nataka et Anne

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    CAMMIE KING trouvée par Nataka

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    VICTOIRE THIVISOL trouvée par jane

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    KELYNA LECOMTE (presque) trouvée par Pauline

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    NIKBAKHT NORUZ trouvée par Florence

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  • L'APOCALYPSE DES IRIS de Flavien Duvoix, Arthur Beaudoin et Laura Godenir

    Je vous ai déjà demandé de voter à plusieurs reprises pour différents projets que je trouvais important d'encourager. Une fois de plus je vous sollicite afin que de jeunes créateurs (je connais Laura...) étudiants en cinéma voient leur travail récompensé.

    l'apocalypse des iris de flavien duvoix,arthur beaudoin et laura godenir,concours court circuit web,arte,cinéma

    Il s'agit d'un court métrage dans le cadre d'un concours "Court-Circuit Web" organisé par ARTE afin de promouvoir l'activité des écoles dans le domaine du court-métrage. Ce concours est doté de nombreuses récompenses que vour pouvez découvrir ICI et qui sont un véritable tremplin pour l'avenir professionnel des étudiants !
    Synopsis : Dans un monde dévasté, un homme solitaire erre dans les décombres, parcourant des chemins arides. Collectant les objets qu'il trouve sur sa route, s'acharnant à recréer un Eden perdu, il semble entretenir une étrange relation avec un autre survivant. Mais une rencontre impromptue va bouleverser son univers.

    Je vous encourage vivement à visionner ce court-métrage (15 minutes) en cliquant sur l'image ci-dessous et ensuite à vous rendre ICI pour voter (environ 1 minute).

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    Personnellement, j'ai trouvé ce court-métrage d'une qualité exceptionnelle. Le thème, les décors, la réalisation, les couleurs et l'interprétation font montre d'une grande exigence. La tension et l'intérêt ne se relâchent à aucun moment jusqu'à un final poignant. Le magnifique acteur principal Didier Manuel est tout simplement impressionnant et la musique de Nicolas Blies d'une intensité qui s'adapte idéalement à la tension croissante.

  • YOUNG ADULT de Jason Reitman *

    Young Adult : photo Charlize Theron

    Young Adult : photo Charlize Theron, Patrick Wilson

    Young Adult : photo Patton Oswalt

    Mavis apprend par mail que son ex amour de lycée vient d'avoir un enfant. Cette peste autosatisfaite a réussi à se persuader de sa réussite parce qu'elle a quitté le trou de bouseux où elle a grandi. Fière d'habiter la grande ville de Minneapolis, auteur à succès de romans à l'eau de rose pour ados, elle est néanmoins en perte de vitesse et de gloire. Elle revient donc sur les lieux du crime où elle fut jadis reine de beauté et séductrice forcenée pour reconquérir Buddy. Elle en est persuadée, il est malheureux, piégé dans une vie qu'il n'a pas choisi, elle et lui sont faits l'un pour l'autre. Malgré l'évidence, Buddy, sa femme et son bébé nagent en plein bonheur, et malgré les remarques avisées d'un autre camarade de promo retrouvé et qui observe le désastre, Mavis va s'inscruster, s'humilier, se ridiculiser jusqu'à plus soif... Et Mavis boit beaucoup, elle est même alcoolique, d'ailleurs elle finit chaque soir, fille perdue cheveux gras, raide défoncée à plat ventre, les bras en croix sur son lit à cuver les litres d'alcool qu'elle ingurgite.

    Etrange film qui ne ne se décide pas entre drame et comédie et se retrouve au final  ni vraiment drôle, ni vraiment émouvant, et surtout pas bien passionnant ! Pour une fois cependant, le rôle du "gros de service" (Patton Oswalt, bravo !) n'est pas l'abruti faire valoir du héros, rotant, éructant des blagues à deux balles et libidineux, mais le personnage le plus intéressant (et touchant) de l'histoire, une sorte de miroir grossissant justement dans lequel l'héroïne se contemple avec effroi. Mais quand même, on a à la fois bien du mal à comprendre comment le fadasse Patrick Wilson peut résister à la bombe Charlize et surtout pourquoi cette dernière s'accroche à ce banal péquenaud !

    Et la morale de l'histoire est simplissime. Les gens des villes beaux et intelligents sont mauvais à l'intérieur, puants, méchants, méprisants mais convaincus d'avoir un métier et une vie passionnants et s'en vantent en éclatant de rire. Les bouseux des campagnes sont mal sapés et pas bien folichons à regarder, ils sont coincés dans une vie stupide qu'ils n'ont pas voulue et se réunissent entre eux pour s'en réjouir et fêter tous les événements de cette toute petite existence mesquine.

    Pourquoi * ? Pour Charlize et Patton ! Leurs scènes ensemble hissent un peu le débat.

  • TWIXT de Francis Ford Coppola ***(*)

     Twixt : photo Francis Ford CoppolaTwixt : photo Francis Ford CoppolaTwixt : photo Francis Ford Coppola

    Hall Baltimore débarque  à Swann Valley petite ville paumée des Etats-Unis pour une séance de dédicaces de son dernier roman. Le centre ville peu dynamique ne compte que quelques commerces et la librairie se trouve à l'intérieur de la quincaillerie. Personne ne connaît l'écrivain qui s'apprête à remballer, lorsqu'il fait la connaissance de l'étrange shérif du coin aux velléités d'écrivain, Bobby LaGrange. Il l'emmène à la morgue où repose le cadavre d'une jeune fille, un pieu planté dans le coeur. Ce n'est pas la seule singularité de l'endroit que Hall va découvrir. Un hôtel à l'abandon en pleins bois et où aurait séjourné Edgar Allan Poe a été le lieu d'un massacre d'enfants, des jeunes gens à l'allure gothique campent au bord d'un étang proche à la grande désapprobation des habitants, un beffroi et son horloge aux sept cadrans qui s'obstinent à proposer 7 heures différentes... C'est inespéré pour un écrivain en panne d'inspiration. Cette nuit là, Hall s'endort comme toujours dans les vapeurs de whisky qu'il consomme en grande quantité et fait un rêve qui va le poursuivre jusque dans ses moments de veille. Il y rencontre V., mystérieuse jeune fille à l'étrange dentition, ainsi que l'écrivain Edgar Poe. Tous deux vont l'aider à y voir plus clair dans les meurtres perpétrés dans le passé et celui d'aujourd'hui, et lui donner la matière à l'écriture d'un nouveau roman. Il va aussi ressasser le sentiment de culpabilité qui le ronge depuis la mort de sa fille qu'il se reproche de n'avoir pas sauvée...

    Et tout ce bazar foutraque et fourre-tout mais finalement justifié donne l'occasion à Francis Ford Coppola de laisser libre court à son imagination et à sa création. Quoi de mieux, de plus idéal qu'un rêve pour s'échapper sans mesure dans l'imaginaire, le merveilleux, le surnaturel ? Comment faire se côtoyer un écrivain accablé d'un deuil impossible, Edgar Allan Poe, une petite vampire, un tueur d'enfants perdus, une communauté de motards dont le charismatique chef (le charismatique Alden Ehrenreich) récite du Baudelaire en VO dans le texte ? Un rêve devient l'écrin radical d'une fantasmagorie qui prend racine dans le réel et permet au réalisateur de pleurer son enfant mort. Mais pour retomber sur ses pattes à la fin sans décevoir, il faut sans doute s'appeler Francis Ford Coppola. Il semble que le réalisateur n'ait plus rien à faire qu'à donner des leçons de cinéma. Ici encore le sublime côtoie le parfait. Ce film est d'une beauté formelle insensée. On aimerait s'arrêter sur chaque plan pour le savourer suffisamment avant de passer au suivant, se rassasier de chaque image pour ne plus l'oublier, apprécier ce noir et blanc superbe éclairé de quelques lumières, flotter avec les personnages dans les brumes insaisissables de la forêt, admirer le ciel étoilé traversé par la flèche du beffroi, profiter des acteurs qui s'abandonnent au rêve parce que c'est celui de Coppola.

    J'avais aimé Tetro, adoré sans retenue l'injustement boudé Homme sans âge, je crois que j'aime Francis Ford Coppola. Point.

  • NANA de Valérie Massadian ****

    Nana : photoNana : photoNana : photo

    Nana a 4 ans et elle assiste sans broncher avec deux autres enfants à l'abattage d'un cochon dans une ferme. Puis elle accompagne son grand-père dans une promenade à travers champs et forêt. Enfin, elle rentre chez elle avec sa mère dans une maison isolée en pleins bois. Un jour, sans doute après l'école, Nana se retrouve seule dans la maison, plusieurs jours peut-être...

    Ce conte cruel et impressionnant nous propose d'accompagner pendant un peu plus d'une heure une toute petite fille incroyable qui va devoir comme une grande faire face sans faiblir à tout ce qui peut arriver à un enfant si petit laissé seul. Pendant une heure, quasiment en apnée, le spectateur est plus terrifié que l'enfant. Nana s'occupe, prend un livre, détache avec obstination un lapin mort pris dans un collet, rassemble ses jouets sur une nappe, sur un canapé. Elle bougonne, raconte, soupire, s'habille toute seule comme une grande. Même lorsque sa mère est là, elle n'obtient aucune aide pour couper sa viande. On a envie de secouer la mère, une jeune femme perdue, triste, inconsciente. On ne saura rien d'elle que ce mot laissé à son père qui en dit si peu et si long... : "répare le portail. Signé : ta fille". On a envie de prendre Nana dans ses bras et on ne peut qu'assister inquiet à tous les dangers auxquels elle s'expose sans pleurer jamais.

    Etrange et magnifique film qui explore l'enfance d'une bien curieuse façon. La réalisatrice semble nous dire qu'un enfant est un combattant et que rien ne peut lui arriver. Il faut dire que sa fabuleuse interprète Kelyna Lecomte accomplit des miracles en étant seule à l'écran pratiquement tout le temps avec une force et une présence impressionnantes. De très longs et magnifiques plans séquences fixes permettent à Nana de s'exprimer et nous en foutre sacrément plein la vue. On y retrouve "Ponette" pour la dureté des épreuves qu'elle endure, mais aussi la petite Paulette de "Jeux interdits" pour sa façon insouciante d'appréhender la mort à travers celle des animaux. Quand enfin, on voit Nana exploser de rire grâce à un jeu stupide, on se dit que vraiment l'enfance a raison de tout et n'a peur de rien.