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Au sommet de sa gloire, Marilyn Monroe débarque en 1956 en Angleterre pour tourner sous la direction et au côté de Laurence Olivier Le Prince et la Danseuse. Tout récemment mariée à l'écrivain Arthur Miller, Marilyn est la proie de nombreux démons qui la fragilisent. Ses addictions, ses retards, ses caprices et son total manque de confiance en elle face à ces acteurs anglais qu'elle admire, font du tournage un cauchemar. Colin Clark jeune aristocrate fraîchement diplômé et promis à un brillant avenir ne rêve que de cinéma. A force d'obstination, il réussit à se faire embaucher sur le tournage du film en tant que 3ème assistant réalisateur. Il devient le confident de Marilyn et racontera plus tard dans un livre cette semaine auprès de la star et leur éventuelle idylle platonique.
Pour qui connaît un peu la vie de Marilyn, la seule information sera ici de découvrir qu'elle aurait eu une aventure avec ce troisième assistant tombé instantanément (et comme tout le monde) sous le charme. Il faut dire qu'elle était irrésistible et parvenait à manipuler ceux qui l'entouraient avec la plus parfaite innocence. Même si Laurence Olivier (Kenneth Brannagh) affirme "ne te laisse pas avoir par ses airs de petites filles !", il reconnaît plus tard lui-même quelle magicienne elle est. Dès qu'elle apparaît, sa joie ou sa tristesse vampirise tout autour d'elle. Elle est le centre de toutes les attentions, de tous les regards. Et pourtant, personne ne parvient à la rassurer. Pas même Paula Strasberg, son "coach" aussi inutile qu'envahissant qui ne faisait que lui répéter à quel point elle était belle et unique sans jamais réussir à la convaincre de son talent. La présence de cette femme au côté de la star est une aberration pour les anglais qui ne comprennent rien à la fameuse méthode de l'Actors Studio.
La bluette entre Colin Clark et Marilyn est insignifiante et anecdotique. Par contre, dès que le réalisateur se concentre sur le tournage du film dans le film, il devient beaucoup plus passionnant. Ainsi que lorsqu'il démontre à quel point la vie de Marilyn a pu être un enfer car la moindre de ses apparitions provoquait une émeute ou un attroupement. Délaissée par Arthur Miller qui commençait déjà à comprendre qu'elle ne lui laisserait plus un instant de répit, Marilyn est perdue et prête à se tourner vers le premier venu qui lui prodiguera attention et tendresse. C'est ce pauvre Colin qui s'y colle et en aura le coeur brisé. Mais apaisée provisoirement, Marilyn accomplira des prouesses, révélant quelle reine de comédie elle était. Finalement, Laurence Olivier et elle s'admirent réciproquement, sont fascinés par ce que l'autre possède ou représente. Le grand acteur rêve d'être une star tandis que la star brûle que soient reconnus enfin ses talents d'actrice. Hélas, malgré quelques beaux moments, le film finit par tourner en rond autour des retards et de la somnolence de Marilyn due à sa consommation d'alcool et de médicaments...
Aucun reproche à faire à Michelle Williams qui n'a bien sûr pas l'aura de son modèle, mais quelque chose en elle de blessé qui la rend triste même quand elle sourit. Bravo encore à l'actrice pour sa sobre interprétation. A aucun moment elle ne force le trait ni n'insiste dans les mimiques, les clins d'oeil ou les sourires ! S'attaquer simplement à un tel mythe relève de la performance.
Un jour, sans qu'elle y soit préparée, Gaëlle est libérée par Vincent qui la retient enfermée depuis 8 ans. Elle court, se retourne, hésite et finalement s'enfuit. Elle retrouve sa mère, puis son père, tente de trouver sa place après un séjour en hôpital psychiatrique. Comment s'intégrer dans le monde quand on a vécu une partie de son enfance et son adolescence bouclée dans une cave dont on ne pouvait sortir que la nuit ?
Le réalisateur choisit de dire que pour survivre dans de telles conditions, il faut accepter la situation. Cela peut paraître choquant et dérangeant mais effectivement, il ne fait pas de Gaëlle une victime totalement soumise. Et même si parfois elle est contrainte de baisser la garde et les yeux face à Vincent qui rarement s'énerve, c'est aussi parfois elle qui décide de retourner dans son sous-sol ! Gaëlle a compris que pour ne pas vivre dans la terreur qui l'assaille au début de sa détention alors qu'elle n'est encore qu'une toute petite fille, il faut se résoudre à faire confiance à son géôlier. Il faut dire qu'il est particulièrement ambigü ce Vincent et Frédéric Videau n'en fait pas un monstre mais un homme qui souffre autant que sa victime, de solitude. C'est là la grande subtilité ou l'énorme aberration du film, on s'attache à la relation de "couple" des deux personnages faite de complicité, de bouderies, d'engueulades en oubliant souvent que Gaëlle est une proie.
Lorsque Gaëlle retrouve le monde (passé à l'Euro...), elle retrouve aussi une mère inconnue mais tendre et un père coupable devenu alcoolique. Ses parents, séparés pour n'avoir pas réussi à vivre le cauchemar ensemble, sont plus détruits qu'elle dont émane une force qui dépasse tout son entourage. Comment rester des parents quand on n'a pas réussi à protéger son enfant ? A l'hôpital encore, on tente de la faire entrer dans un moule et une vie "normale" alors que toute sa vie a été bouleversée et inversée. Concrètement Gaëlle dort le jour et s'éveille la nuit, c'est un détail mais on ne sort pas la nuit... Encore une fois c'est sans doute Gaëlle qui sera plus forte que tout le monde en déclarant "je suis neuve, toute neuve".
Au-delà de toutes les questions sans réponses que propose le film, il donne surtout à admirer deux acteurs, deux animaux époustouflants qui s'apprivoisent et s'aiment à leur façon singulière et inattendue. Agathe Bonitzer est une actrice étonnante et attachante à qui je décerne d'emblée le César du Meilleur Espoir. Même si elle tourne depuis déjà plusieurs années, elle prouve ici encore qu'elle est capable de porter un film sur ses graciles épaules. Et Reda Kateb combine intelligemment et subtilement l'inquiétude qui peut émaner de son regard à la douceur de son comportement.
Il y a quelques années, Marion passait Two days in Paris avec son amoureux hypocondriaque Jack et c'était désopilant de voir cet amerloque au milieu de la famille déjantée de la française. Aujourd'hui, Marion vit avec Mingus à New-York. Elle a eu un enfant avec Jack et Mingus a une petite fille d'une précédente union. Cette fois, la famille de Marion débarque dans la grosse pomme pour assister au vernissage de son exposition de photos de Marion. La famille c'est son père, mais aussi sa soeur qui a eu la bonne idée de venir avec son petit ami qui n'est autre qu'un ex de Marion. C'est à nouveau le choc des cultures car Marion est devenue plus américaine qu'américaine, c'est toujours hilarant mais moins et en tout cas pas toujours.
Evidemment ce film n'arrive pas à la cheville du sublime"La comtesse" de la même Julie Delpy qui était un des plus merveilleux films de 2010, mais néanmoins j'aime cette fille d'amour et tout son cinéma. Je la trouve belle, intelligente, différente, originale, drôle, excellente actrice et réalisatrice. Dans ses films les "2 days"... il y a une pêche d'enfer que je ne retrouve nulle part ailleurs et un art consommé du dialogue qui flingue. Le rythme faiblit peu, les répliques fusent, les névroses des personnages explosent à chaque plan et c'est drôle la plupart du temps. Mais la réalisatrice avait plusieurs "choses" en tête et notamment souhaitait évoquer la mort de sa maman et elle s'y prend un peu maladroitement. C'est dommage car on sent poindre une émotion qui surprend dans un film si gai. Mais elle ne va pas au bout de cette émotion. Et puis le petit ami de la soeur est un personnage lourdaud, caricature de beauf idiot qui pèse sur le film et le tire vers le bas... mais heureusement Julie Delpy le fait disparaître bien avant la fin et il ne manque pas.
Cela dit, il reste l'essentiel, les rapports familiaux et amoureux que la réalisatrice ne cesse de décortiquer tel un apprenti Woody Allen et c'est savoureux. Les altercations entre elle et sa soeur psychiatre vraiment tarée, virent souvent à l'empoignade devant les yeux à la fois réjouis et désolés du papa (le vrai papa de Julie), l'adorable Albert Delpy qui semble toujours s'amuser comme un petit fou dans les films de sa fille chérie.
PS. : on me souffle dans l'oreillette qu'à la presque fin du film un caméo inattendu donne lieu à une scène qui à elle seule mérite le détour !!!
Piotr et Anya s'aiment et se marient. C'est la fête même si des pluies torrentielles s'abattent étrangement en cette journée de printemps. Le même jour Valéry plante un arbre en compagnie de son père adoré. Et puis Piotr, pompier, doit quitter la fête pour éteindre un incendie. Il ne revient pas, il ne reviendra jamais. Anya d'abord fâchée et déçue, s'inquiète. Et n'obtiendra pour explication à l'hôpital que : "vous ne pouvez plus revoir votre mari, ce n'est plus un être humain c'est une bombe". Cela se passe le 26 avril 1986 à Pripyat et l'incendie pour lequel Piotr a été réquisitionné est celui de la centrale de Tchernobyl situé à trois kilomètres.
10 ans plus tard curieusement, Anya exerce un étrange métier. Elle est guide touristique sur les lieux mêmes de la tragédie. Et la première stupeur est de réaliser, d'apprendre qu'il existe des Tours Operator et plus encore des touristes de tout pays qui payent des sommes invraisemblables pour aller visiter l'endroit. Pour quelles raisons ? Se repaître d'un malheur qui ne les a pas atteint ? Faire fonctionner à plein une pseudo compassion ? Mais aussi poser des questions idiotes, toujours les mêmes, s'attendre à rencontrer des monstres à trois têtes ! Ecoeurant ou humain ? La réalisatrice ne tranche pas, elle observe. La déception doit être de taille pour ces étranges touristes qui visitent, et le spectateur en même temps, une ville et le site même de la centrale laissés en l'état, à l'abandon. Et Anya ressasse le même discours. Pripyat était une ville modèle avec des cinémas, des théâtres, un avenir. Le 1er mai devait même être inauguré un parc de loisirs. Mais la grande roue restera désespérément immobile. Elle insiste encore pour expliquer que le dérèglement climatique intervenu dès les premiers instants de la catastrophe et ces pluies incessantes inhabituelles ont fixé l'irradiation dans le sol même. Tout cela sans aucun effet spécial, rien que par les mots. L'imagination se charge du reste. Nul besoin d'images !
Michale Boganim est la première semble t'il à parler au travers d'une fiction de cet événement extra-ordinaire, cet "accident" nucléaire le plus grave répertorié jusqu'à présent. Pas d'images spectaculaires de la catastrophe en elle-même. Juste cette pluie mortifère que rien n'arrête. Et pourtant la réalisatrice a pu tourner à Pripyat, cette ville devenue fantôme et située à 3 kms de la fameuse centrale Lénine. On peut dire que pudeur et retenue sont les maîtres mots de Michale Boganim qui ne fait "que" constater l'étendue des dégâts, l'horreur inadmissible du silence des autorités qui n'ont commencé à prévenir et évacuer la population que 30 heures après la catastrophe. Elle s'attarde sur trois destins particuliers. Celui d'un garçon, Valéry, devenu grand, à la recherche de son père ingénieur qui a préféré disparaître plutôt que de s'associer au silence de sa hiérarchie. La scène où il achète tout un stock de parapluies et les distribue au hasard est déchirante car le geste est bien dérisoire en comparaison du désastre. Un garde forestier continue de planter et de vivre de ses fruits et légumes issus de cette terre empoisonnée. Et surtout, elle s'attache aux pas d'Anya, à la fois perdue et enracinée. Anya se partage entre deux amants. l'un français qui pourrait l'éloigner du chaos, l'autre de Pripyat comme elle qui la ramène toujours inéxorablement vers ses souvenirs, alors que tous savent que la mort accomplit sa besogne de façon implacable. Olga Kurylenko est merveilleuse, touchante, obstinée !
Lorsqu'on a pu assister à la projection de tous les films d'une compétition, parfois avoir rencontré les réalisateurs ou les acteurs, assister à la soirée de clôture et à la remise des prix est aussi une récompense pour les spectateurs. Sauf que souvent, la soirée n'est accessible que sur invitation. C'est ce soir là que se retrouvent toutes les équipes de films, tous les membres des différents jurys, mais aussi toutes les "huiles" qui n'ont pas forcément vu les films qui viennent nous honorer de leur présence et de leurs discours parfois agrémentés d'un humour laborieux. Plus l'humour est laborieux, plus c'est comique évidemment. Surtout lorsque par exemple, vous êtes membre du Jury Police et que vous vous appelez Françoise Hardy et qu'un moment avant Lionel Chouchan s'est fait "traiter" d'Alain Souchon !!! Total Lol. Donc, lorsque toutes ces personnes sont rassemblées, il ne reste qu'à compter sur sa bonne étoile "dans la limite des places disponibles" pour pénétrer dans l'antre. 30 places étaient disponibles et comme Mouche et moi avions fait nos gros malins, nous nous étions menottés à une barrière dès la veille. Nous étions donc les premiers et c'est ainsi que nous avons pu être parmi les happy few et assister à ce "spectacle vivant" qu'est une remise de prix !
Ces photos et vidéos n'ont donc rien d'exceptionnel évidemment mais ce sont les miennes : mal cadrées, mal sonorisées avec gloussements dedans, donc uniques !
PRIX SANG NEUF : ALL COPS ARE BASTARDS de Stefano Solima
PRIX DE LA CRITIQUE : KILL LIST de Ben Wheatley
PRIX SPÉCIAL POLICE :SHADOW DANCER de James Marsh
L'ARRIVÉE DU JURY :
PRIX SPÉCIAL DU JURY :HEADHUNTERS de Morten Tyldum
Je suis triste. Claude Miller fait partie des GRANDS réalisateurs français qui ont marqué ma cinéphilie à tout jamais alors que j’étais encore toute jeunette. Au même titre que Truffaut et Sautet par exemple. Il faisait accomplir des miracles à ses acteurs et nous racontait des histoires d’une profondeur inouïe, inoubliables !
Dans La Meilleure façon de marcher, on découvrait un Patrick Dewaere sadique parce troublé par un sublime Patrick Bouchitey. Dans Dites lui que je l’aime, Gérard Depardieu devenait fou d’amour pour une étrange mariée interprétée par une actrice magnifique Dominique Laffin morte à 30 ans (dont je découvre aujourd’hui qu’elle est la mère de Clémentine Autain). Je ne me lasse du face à face de Lino Ventura et Michel Serrault et de leurs dialogues merveilleux de Garde à vue. Michel Serrault encore et Isabelle Adjani me bouleversent dans Mortelle randonnée. Et la réplique « t’es toujours là mon vieux ? » me hante depuis 30 ans… C’est encore Claude Miller qui nous a offert de découvrir Charlotte Gainsbourg dans l’Effrontée et la Petite Voleuse.
Un (quasi) sans faute pour une belle et abondante filmographie : l'Accompagnatrice , le Sourire, La Classe de neige, la Chambre des Magiciennes, Betty Fisher et autres histoires, La petite Lili, Marching Band, Je suis heureuse que ma mère soit vivante... et les articles sur ce blog à propos de Voyez comme ils dansent et Un secret,
c'est comme une drogue, régulièrement j'ai besoin d'une piqûre de rappel. Cette fois c'était en compagnie de l'Orchestre Philarmonique de Lorraine, et comme toujours, j'ai craqué...
Avez-vous déjà vu chef d'orchestre plus choupinounet ?
Je sais que le palmarès est connu, que le Festival est rangé dans les boîtes depuis deux jours déjà... mais moi j'y suis encore... Je commencerai donc par vous livrer un aperçu rapide des films que j'y ai vus (je vous en reparlerai plus précisément lors de leur sortie si je les revois et si j'en ai envie) par ordre de MES préférences. Puis viendra la cérémonie de clôture à laquelle j'ai pu assister, et enfin le compte-rendu off tout en photos... le seul qui vous intéresse.
COMPÉTITION
HEADHUNTERS de Morten Tyldum **** - Norvégien, Allemand
avec Aksel Hennie, Synnove Macody Lund, Nikolaj Coster-Waldau
Sortie : inconnue...
Synopsis : Roger Brown semble avoir tout pour être heureux. Une magnifique maison, une sublime femme galeriste à qui il ne manque qu'un enfant qu'elle lui réclame régulièrement. Il est également l'un des meilleurs éléments d'un cabinet de recrutement. Pourtant Roger mène une existence au-dessus de ses moyens et vole des oeuvres d'art afin de maintenir son niveau de vie. Lors de l'inauguration d'une nouvelle galerie, sa femme lui présente Clas Greve. Ce dernier n'est pas seulement le candidat parfait pour un poste que Roger cherche à pourvoir, il est également propriétaire d'une peinture de Rubens, l'une des toiles les plus convoitées de l'histoire de l'art moderne. Roger saisit sa chance et commence à planifier le plus grand coup qu'il ait jamais tenté.
Le personnage principal à la coiffure impossible nous explique comment s'y prendre pour garder sa sublime femme lorsqu'on ne mesure qu'1 m 68. Tout semble réussir et rien n'arrête Roger. Sauf que les choses et les gens qu'il rencontre ne sont pas toujours ce qu'il croit qu'ils sont. Lorsqu'il va tomber sur un "os" de taille, Roger va développer un instinct de survie hors du commun et mener le film à 200 à l'heure dans une direction qu'on ne soupçonnait pas au début. Film quasiment génial avec un acteur qui ne l'est pas moins et une scène scato à faire hurler le spectateur...
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KILL LIST ***(*) de Ben Wheatley - Britannique
avec Neil Maskell, Harry Simpson
Sortie 11 juillet 2012
Synopsis : Huit mois après un travail désastreux à Kiev qui l’a laissé physiquement et mentalement marqué, Jay, un ex-soldat devenu tueur à gages, est pressé par son partenaire d’accepter une nouvelle mission sous la pression de son partenaire et ami Gal et de sa petite amie Shel. Les deux hommes reçoivent de leur étrange client une liste de personnes à éliminer. A mesure qu'ils s'enfoncent dans l'univers sombre et inquiétant de leur mission, Jay commence à ressentir à nouveau les effets de la peur et de la paranoïa...
Pour démontrer les dégâts irréversibles que les guerres provoquent dans la tête de leurs vétérans, le réalisateur n'y va pas avec le dos du marteau. Et ce n'est pas rien de dire que ce film n'est pas à mettre devant tous les yeux et j'avoue que j'ai dû me les cacher à plusieurs reprises. La tension et l'atmosphère d'épouvante vont crescendo. Les scènes de crimes sont de plus en plus sadiques, jusqu'à un final insoutenable totalement inattendu. Comment et pourquoi aimer un film aussi violent (non dénué cependant de pas mal d'humour) ? Et bien quand le cinéma peut encore surprendre, on dit merci et on aime, voilà tout. D'autant que le film est par ailleurs d'une grande beauté !
Le réalisateur nous présente son film :
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HEADSHOT de Pen-Ek Ratanaruang ***(*) - Thaïlandais
Sortie juillet 2012.
Synopsis : Dans la Thaïlande où la corruption fait rage, Tul, flic intègre, subit le chantage d'un politicien influent et se retrouve accusé d'un crime qu'il n'a pas commis. Désabusé et mû par un puissant désir de vengeance il est rapidement recruté comme tueur à gages par un groupe mystérieux dont le but est d'éliminer ceux qui se croient au dessus des lois. Au cours d’une mission, Tul reçoit une balle dans la tête. A son réveil, après trois mois de coma, il découvre qu'il voit le monde à l'envers, littéralement. Assailli par les doutes, il décide de quitter cet univers et de mener une existence paisible. C’était sans compter sur sa rencontre avec une jeune femme qui va menacer le fragile équilibre de sa vie.
Là encore, le film tout entier est mené, emporté, supporté sur les épaules (très belles d'ailleurs) d'un acteur sidérant qui vit mille morts, mille tourments, mille vies et se relève. Sa trop grande faiblesse face aux charmes féminins va régulièrement le mettre en péril.
Prenez le temps de regarder comment le réalisateur nous a présenté son film. Un chouette moment :
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COLUMBUS CIRCLE de George Gallo *** - Etats-Unis
avec Selma Blair, Amy Stuart, Giovanni Ribisi.
Sortie prochainement.
Synopsis : Une jeune femme seule, Abigail héritière d'une fortune vit recluse au dernier étage d'un immeuble luxueux de Manhattan, dans l'étonnant quartier de Columbus Circle. Elle se protège du monde extérieur depuis de nombreuses années jusqu'au jour où elle est contrainte d'ouvir sa porte au détective Franck Giardello qui enquête sur la mort de sa voisine. Perturbée par cette intrusion, elle l'est encore davantage le jour où elle vient en aide à la jeune femme battue par son compagnon qui a emménagé dans l'appartement de la défunte. Abigail doit affronter ses propres peurs et la complicité avec sa nouvelle voisine fait resurgir d'anciens démons.
Comme l'annonce le très beau générique, le réalisateur nous propose de recomposer un puzzle complètement hitchcockien. Si Selma Blair manque un peu de mystère, sa complice Amy Stuart est tout à fait étonnante et inscrit sur son visage avec énormément de subtilité toutes les ambiguités de son personnage.
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CITIZEN GANGSTER de Nathan Morlando **(*) - Canadien
avec Scott Speedman, Kelly Reilly, Brian Cox
Date de sortie inconnue
Vétéran de la seconde guerre mondiale, Edwin Boyd bon père de famille aigri est devenu braqueur de banques pour subvenir aux besoins de sa famille. Son rêve hollywoodien se brise lorsqu'il réalise qu'il ne deviendra jamais acteur. La voie du gangstérise le mène inévitablement vers la tragédie.
Classique mais efficace avec un bien bel acteur.
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SHADOW DANCER de James Marsh** - Britannique
avec Clive Owen, Andrea Riseborough, Gillian Anderson
Sortie Prochainement
Colette McVeigh vit à Belfast avec sa mère, ses frères et son fils. Elle est une fervente activiste de l'IRA. Elle est arrêtée suite à un attentat manqué à Londres, et Mac agent du MI5 lui offre le choix : passer 25 années en prison ou espionner sa propre famille. Pour protéger son fils, elle accepte de faire confiance à Mac et retourne parmi les siens. Mais quand une opération secrète menée par ses frères est déjouée, les soupçons se multiplient et les actions de Collette vont les mettre, elle et sa famille, en grand danger.
Un petit air de déjà vu : le film de terroristes irlandais. Mais le "plus" est que cette fois il s'agit d'une femme. Et que le physique gracile et le visage "innocent" de l'actrice Andrea Riseborough brouille les pistes et notre perception. L'actrice est extraordinaire. Clive Owen totalement éteint...
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MISS BALA de Gerardo Naranjo * - Mexique
avec Stephanie Sigman, Noe Hernandez
sortie le 2 mai 2012
Au Mexique, pays dominé par le crime organisé et la corruption, Laura et son amie Uzu s’inscrivent à un concours de "Miss Beauté" à Tijuana. Le soir, Laura est témoin d’un règlement de compte violent dans une discothèque, et y échappe par miracle. Sans nouvelle d’Uzu, elle se rend le lendemain au poste de police, pour demander de l’aide. Mais elle est alors livrée directement à Nino, le chef du cartel de narcotrafiquants, responsable de la fusillade. Kidnappée, et sous la menace, Laura va être obligée de rendre quelques "services" dangereux pour rester en vie.
Malmener sa très belle et très vaillante actrice principale voilà sans doute le but du réalisateur qui ne convainct pas réellement à dénoncer cette bande de pourris.
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MARGIN CALL de J.C. Chandor * - Etats-Unis
avec Kevin Spacey, Jeremy Irons, Paul Bettany, Demi Moore, Simon Baker, Zachary Quinto, Mary McDonnel
Sortie le 2 mai 2012
Synopsis : Pour survivre à Wall Street, sois le premier, le meilleur ou triche. La dernière nuit d’une équipe de traders, avant le crash. Pour sauver leur peau, un seul moyen : ruiner les autres…
En d'autres circonstances, j'aurais sans doute davantage apprécier ce film d'autant qu'une superbe brochette d'acteurs s'en donnent à coeur joie pour faire leur numéro. Mais totalement hors sujet dans un festival de films policiers, il m'a un peu agacée. Cependant, le jury n'y a vu que du feu et le film a, contre toute attente, obtenu le Grand Prix !!! Le réalisateur venu chercher son prix a tenté de s'excuser disant que ce n'était pas à proprement parler un film de flics (merci, on avait vu) mais qu'il y avait des voyous dans tous les milieux...
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NO REST FOR THE WICKED de Enrique Urbizu ° - Espagne
avec Jose Coronado
sortie : inconnue
Synopsis : l'inspecteur Santos Trinidad, vétéran de la police, boit trop et ne travaille pas assez. Il veut sans doute oublier le temps où il était un policier modèle des Renseignements généraux avant d'être rétrogradé aux personnes disparues. Sa situation se dégrade encore le soir où il se retrouve impliqué dans un triple homicide. Santos fait disparaître les traces laissées sur la scène de crime, avant de partir à la poursuite du seul témoin ayant réussi à s'enfuir.
Pour comprendre ce film il faut être devin. Le réalisateur a oublié d'écrire un scénario. Il multiplie les pistes et les personnages et ne donnent aucune justification ni explication. Pourquoi Santos dégomme t'il les trois personnages du début ? Dont une femme d'une balle dans le dos ? Pourquoi voit-on des photos de sa fille et lui ? A t'elle été tuée dans l'attentat en gare de Madrid ? Sûrement, mais il faut le deviner. Comme le reste. L'acteur et le personnage antipathiques ne font que confirmer que bon ben... non quoi !
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COMPÉTITION : SANG NEUF
AUX YEUX DE TOUS de Cédric Jimenez ** - France
avec Mélanie Doutey, Olivier Barthélémy, Francis Renaud
sortie le 4 avril 2012
Synopsis : 673 000 caméras de surveillance et des millions de webcams en France. Un hacker anonyme a piraté toutes les caméras de Paris et observe la ville à son insu. Petits délits et moments d'intimité volés, il voit tout. Jusqu’au jour où un attentat dévaste la gare d’Austerlitz. La police se met sur la piste d’un groupe satellite d’Al-Qaïda. Le hacker réussit, lui, à trouver les images de l’explosion et découvre que c’est un jeune couple qui a posé la bombe… A l’aide des caméras de la ville, il décide de traquer les coupables. Sans le savoir il va mettre le doigt dans un terrible engrenage.
Déroutant et survitaminé, un film dans l'air du temps avec hacker et voyeurisme... et l'impossibilité d'intervenir alors que des horreurs se passent sous vos yeux. Le final est glaçant mais là encore bien symptomatique de notre époque !
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LONDON POLAR
LAYER CAKE de Matthew Vaughn *** - Britannique
avec Daniel Craig, Tom Hardy
Synopsis : "XXXX", un dealer de cocaïne respecté au sein de l'élite de la mafia anglaise, désire prendre sa retraite. Mais Jimmy Price, un grand ponte du milieu, lui confie une mission difficile : retrouver la fille aînée de son vieil ami Eddie Temple, un puissant criminel...
Je mentirais en disant que j'ai tout compris. En fait, je n'ai RIEN compris. Mais j'ai passé deux heures formidables et compris comment et pourquoi Daniel Craig avait pu jouer Bond, James Bond, après ce film. La classe intégrale !
en attendant que je rédige mon compte-rendu (je n'ai pas pris une seule note, laissez moi le temps de rassembler mes esprits éparpillés...) du Festival International du Film Policier de Beaune, 4ème du nom où j'ai vu 11 films, des très bien, de moins bons, rencontré des gens étranges, bu des vins déments...
voici une vidéo d'une interview que j'ai réalisée. Je pense que cette fois je vous offre du rêve et que vous sortirez grandis après l'avoir regardée.
Vous noterez la qualité et l'exigence des questions. La pertinence des réponses. Le gros travail sur le son et l'image... Bref, une interview de rêve avec un interprète très conciliant -et des gloussements inside on-.