et forcément l'interview promise tarde à venir... A moins qu'il ne se soit endormi dessus ! Il a quand même pris le temps de répondre aux premières questions, que je vous livre ci-dessous et m'en vais de ce pas lui sonner les cloches pour qu'il réponde aux suivantes... Il est vrai qu'il y en a beaucoup.
En attendant, si vous souhaitez "être ami(e)" avec Denis, vous pouvez toujours vous rendre sur sa page FaceBook (clic sur la photo). Il aime se faire "laïker".
Sinon, il pleure :
Et vaut mieux pas l'énerver :
Et s'il passe encore dans votre région allez voir le beau film de François Ozon Dans la maison qui cartonne.
Et petit cadeau ICI. J'adore cette scène !
- J’ai souvent entendu parler de toi comme du nouveau Lino Ventura, acteur immense c’est évident, mais je ne suis pas du tout d’accord avec cette affirmation. Que penses-tu de cette manie de toujours vouloir retrouver les anciens chez les nouveaux ?
Je ne savais pas qu'on m'avait comparé à Lino ventura. C’est un honneur c’était un acteur immense à la filmographie impressionnante. Notamment dans L’armée des Ombres de Melville qui est un chef d'œuvre et un de mes films de chevets.
Pour ce qui est de la comparaison, on a tous tendance à comparer ou plutôt à dire qu’un acteur ou une actrice nous fait penser à quelqu’un qu’on connaît déjà. Je pense que cela rassure les gens de te "labéliser" et c’est plutôt gratifiant de susciter l’intérêt de cette façon.
Alors qu’on puisse retrouver des physiques et des gueules dans le cinéma aujourd'hui, tant mieux !
Je pense à des acteurs comme Jean-Pierre Martins ou monsieur Olivier Gourmet qui font partie de ces acteurs à la fois charismatiques et profonds.
- Lino était toujours immédiatement identifiable dans un film. Alors que tu sembles te transformer quasiment pour chaque rôle au point d’être parfois difficilement reconnaissable. Est-ce que cela tient à ta façon très « actor’s studio » de travailler qui t’incite à t’intéresser au passé, au présent et à l’avenir de ton personnage pour t’en imprégner ?
Déjà merci pour cette question !
Je n’ai pas de méthode "actor’s studio ". Ça me fait d’ailleurs rire qu on me dise ça... Ceci dit je me suis longtemps penché sur tous les écrits, exercices ou méthodes de travail de l’acteur. De Stanislavsky, Stella Adler et bien d'autres.
En fait je suis passionné par ça. Savoir comment tel ou tel acteur a travaillé tel rôle me fascine littéralement.
Du coup j’ai constitué au fil du temps une sorte de "boîte à outils" dans laquelle je pioche en fonction du travail à faire. Surtout basé sur comment je le ressens au moment de l’aborder.
Et oui le but ce n'est pas de jouer des personnages qui sont "comme moi"
J’ai besoin de comprendre et de ressentir d’autres vies d’autres parcours pour pouvoir le faire parvenir, j'espère, jusqu'au spectateur tout en restant au service de l’histoire. C’est ça qui m’intéresse.
C’est ça mon taf. Ça va au-delà de simplement savoir son texte.
- Te sens-tu proche d’une certaine « famille » d’acteurs d’ailleurs ? Y’a-t-il un comédien qui t’inspire ou qui t’a donné l’envie de devenir acteur toi-même ?
- Je ne me sens proche d’aucune famille d’acteurs en particulier .
Anthony Hopkins est l’acteur qui m’a profondément marqué et qui a contribué fortement à me donner l’envie de faire ce métier. Il lit 250 fois les scripts sur lesquels il va travailler apprend un poème par jour (et ce n’est qu’un détail sur sir Hopkins).
- A l’instar de ton amie Mélanie Laurent qui t’a donné le si beau rôle de Prince Charmant dans Les Adoptés, penses-tu un jour avoir l’envie ou le besoin de passer de l’autre côté de la caméra ?
- C’est vrai que Mélanie m’a fait un immense cadeaux avec Les Adoptés. Ce film est magnifique comme Elle.
Et non je n’ai pas envie de réaliser
Car je pense qu’il faut avoir quelque chose à dire. Une chose à faire passer au public. Et pour l’instant je ne vois pas ce que j’aurais à raconter....
- Y a-t-il un acteur ou un réalisateur avec lequel tu aimerais par-dessus tout travailler ?
- Il y a des tonnes de gens avec qui j’aimerais travailler.
J’aimerais beaucoup travailler avec le réalisateur Kim Shapiron par exemple.
- Plusieurs films américains à ton palmarès, et non des moindres, Hannibal Lecter les Origines du mal de Peter Webber, mais surtout Robin des Bois de Ridley Scott et par-dessus tout Inglourious Basterds de Quentin Tarantino ? C’est très intrigant pour nous de savoir comment un petit frenchie se retrouve sur de telles productions ? Est-ce que les américains estiment vraiment qu’il y a une french touch dans la façon de jouer ou bien sagit-il de ta personnalité qui les attire en dehors de toute considération de nationalité ?
- Je pense tout simplement que c’est une question de communication. J'ai grandi à l'étranger, donc l’anglais est pour moi et mes frères comme notre deuxième langue. Et de culture aussi. On a tous grandi avec le cinéma américain. Parler cette langue est toujours un avantage pour travailler.
C’est le seul dont je dispose. Pas de " french touch" non, juste un langage et une passion commune : Le cinéma.
Le reste n’est que de la persévérance, de la chance et des rencontres.
- Alterner productions françaises et internationales, est-ce un choix de carrière ou le fruit du hasard et de tes envies ?
- Je ne peux pas dire que je choisis d’alterner je ne suis pas dans ce genre de position. C’est très rare d’ailleurs de pouvoir faire cela. C'est purement le fruit du hasard. L’envie elle, reste constante.
- Je trouve assez incroyable que ce soit un réalisateur américain qui t’ait permis de te faire connaître du grand public. Est-ce une réalité que la prodigieuse scène d’ouverture d’Inglourious Basterds ait été un tremplin pour ta carrière en France ? Est-ce que, comme les spectateurs, beaucoup de réalisateurs t’ont repéré à partir de cette scène magistrale ?
- Inglorious Basterds a tout changé c’est évident.
Quentin Tarantino m’a donné la chance d'une vie. Mais aujourd’hui cela reste pour moi comme un essai à transformer.
Pour pouvoir rendre à César et surtout pour continuer à apprendre et progresser.
- Parle-nous un peu du tournage sur le film de Tarantino ? De « l’affrontement » avec Christoph Waltz qui doit en « faire des tonnes » et toi, face à lui, très sobre, presque silencieux mais intensément présent ?
- Le tournage de cette scène était plein d’une énergie très forte et aussi d’une grande liberté que seuls les grands metteurs en scène comme Tarantino savent mettre en place. Un climat de confiance et de concentration.
Quentin Tarantino est avant tout un immense auteur. On retrouve très rarement cette qualité dans la création d’oeuvres artistiques aussi complexes. Il part d’une page blanche. Ecrit, retravaille. Puis tape tout à la machine. Pour moi il est proche de Shakespeare car ses dialogues ressortent comme une musique, comme du slam. C’est poétique, c’est drôle. Aussi bon à dire qu’à entendre.
Christoph Waltz ... Je n'ai pas revu Christoph depuis le tournage. Je ne pense pas du tout qu’il en faisait des caisses au contraire. C’est très subtile, drôle, inquiétant, désopilant. C’était magnifique de le voir aussi à l'aise avec cette partition. Il était fait pour ce rôle. D’ailleurs sans lui je crois qu’il n y aurait pas eu de film. Je suis fier d’avoir pu être là, à ce moment là, avec lui. Depuis, sa vie a dû basculer dans autre chose. Ce souvenir de ce moment est donc unique rare et précieux je ne peux pas l'expliquer plus. Once in a Life Time. Vielen danke monsieur Waltz.
à suivre...